Honda, honte à toi !
Vous vous demandez sans doute pourquoi un tel « titre » ?
C’est vrai après tout, Honda est une très bonne marque en moteurs de bateau hors-bord, excellente avec les motos, fulgurante avec les voitures, je rappelle que c’est le seul constructeur qui garantit ses modèles à vie ou un million de kilomètres, personne d’autre ne le fait.
Alors, pourquoi ? La réponse est on ne peut plus simple : ce sont de gros tricheurs en terme d’inventions pour motos !
Oui oui, vous avez bien lu, je développe, pas de souci, pas la peine de refuser de lire l’article jusqu’à la fin mes loulous.
Honda a vu le jour en 1930 ; à cette époque, Soichiro Honda crée une entreprise fabriquant des segments de pistons (les mécanos comprendront). À ce moment là, nous sommes tout proche de la Seconde Guerre Mondiale, et Honda se fait « racheter » pour une bouchée de pain par le géant Toyota, les fameux segments serviront pour leurs avions de combats.

Après la Seconde Guerre, et la défaite cuisante des japonais face aux « ricains », Honda sent arriver la douille, car Toyota va mal et, par dessus tout, Toyota se sert de Honda pour se maintenir à flot. À cette époque, Honda fabriquait beaucoup de moteurs pour des générateurs électriques, ce qui en soi fonctionnait plutôt bien : à la fin de la guerre, les gens avaient besoin d’électricité après tout.
C’est alors qu’en 1948, Honda dit « ciao bambino » à Toyota, se trouve un investisseur plein aux as (Takeo Fujiwasa) et, ensemble, ils fondent la HMCL (Honda Motor Company Limited).
C’est là, qu’ils ont l’idée (géniale hein !) de récupérer un moteur de générateur électrique, ils prennent un vélo et ils collent le moteur sur le vélo… Hé, les gars, j’ai inventé une moto !
Voici donc la fameuse « tricherie » à l’origine du titre de cet article ! Car, selon moi, ils ne se sont pas trop pris la tête non plus, ils ont simplement assemblé des pièces, ni plus ni moins.
Mais attention, je ne dénigre pas Honda, loin de là, je veux juste mettre les choses à plat. Maintenant, on peut parler bécane. Hé hé, on est là pour ça après tout.
Commençons par le commencement, le vélo générateur de… non, je plaisante, la première vraie moto qui, selon moi, fût un carton planétaire, je veux bien sûr parler de la « HONDA CB 750 FOUR », ou « quatre pattes » pour les intimes.
Mon dieu, cette bécane ! Type sportive, un moteur de quatre cylindres en ligne refroidi par air, deux soupapes par cylindre, un carburateur par cylindre, une boite à vitesses qui embarquait cinq rapports, une puissance de 70 CV, et une vitesse de pointe atteignant les 200 km/h, la sportivité à l’état brut au début des années soixante-dix.
Et contrairement à ses concurrentes de l’époque, cette moto avait de vrais freins ! Ma pomme, avec son disque de 300 mm à l’avant et son tambour de 180 mm à l’arrière, je te jure que ça freinait fort pour l’époque.
Mais Honda, ce n’est pas seulement de la sportivité, oh que non ! Pour les moins nerveux d’entre nous, ils nous ont créé un monstre de confort, capable d’avaler la route sans la moindre fatigue : la célèbre Gold Wing et son moteur de 1.000 cm3, ainsi que ses quatre cylindres, un moteur de tracteur pour l’époque, on le baptisa « moteur boxer », je vous laisse deviner pourquoi. Cette bécane sera par la suite fabriquée avec un moteur de 1.500 cm3 et, de nos jours, avec un 1.800 cm3, tracteur un jour, tracteur toujours.
Faisons un bon de géant en 1982, car Honda sera le premier constructeur à proposer des motos « turbo-compressée » et, oui, vous ne rêvez pas, un turbo sur une bécane et, alors ?
La fameuse 500 CX Turbo, qui sera suivie de la 650, sont les deux premières motos de grande série à avoir été équipées de la fameuse turbine qui décuple la puissance d’un moteur.



Pour faire la comparaison, la Gold Wing et ses 1.000 cm3, quatre cylindres je le rappelle, faisait 75 CV, alors que la 500 CX, un moteur deux fois plus petit, faisait 82 CV. La puissance du turbo !
Sa grande sœur en 650 sortait quant à elle pas loin de 95 CV.
Il y a quarante ans en arrière, c’était la révolution, autant de puissance dans un si petit moteur. Après, il fallait aller à la pompe à essence et, là, tu pleurais ta mère, tu vendais ta femme, ta maison et, faisais un crédit à ta banque, chaque fois que tu voulais faire un tour de moto… mais bon… 95 CV quoi !
Et pour finir, dans la catégorie des moto sportives de légende, j’appelle à la barre la NR-750 : un moteur V4 de 750 cm3, huit soupapes par cylindre (32 soupapes au total), une injection électronique, une boite qui embarquait six rapports et une vitesse de pointe qui avoisinait à l’époque les 270 km/h. Nous sommes dans les années quatre-vingt-dix, et à ce moment là, il n’y avait pas beaucoup de machines qui allaient aussi vite, croyez moi.
À la base, cette moto était faite pour le circuit, la grande compétition quoi… et un génie a eu cette idée :
« – Hé les gars, et si on lui collait des feux et une plaque d’immatriculation ? On pourra rouler sur la route comme ça ?
– Ah ouais, pas con, j’y avais pas pensé. Allez va me chercher la visseuse. »
En conclusion, je dirais que Honda, à la base, se voulait « simple », faire des machines compétitives à partir de « pas grand chose » et, le pire, c’est qu’ils ont réussi. À l’heure actuelle, c’est sans doute l’un des plus grands constructeurs de moteurs en tout genre (bateaux, motos, voitures… la liste est longue). Voilà pourquoi je tenais à faire cet article sur eux, afin de dire à quel point, cette marque est exceptionnelle.
Cet article est une republication d’un article paru dans l’édition reliée n° 25 de Mag’zine, que vous pouvez toujours aller le lire ici.