The Grandmaster ~ de Wong Kar-wai

Fiche technique :

Titre original : chinois : 一代宗师, Yat doi jung si
Réalisation : Wong Kar-wai
Scénario : Wong Kar-wai
Direction artistique : Yuen Woo-ping
Musique : Shigeru Umebayashi
Photographie :
Pays d’origine : Hong Kong
Durée : 130 minutes
Genre : Drame
Dates de sortie :
Chine : 8 janvier 2013
France : 17 avril 2013
Distribution :
Tony Leung Chiu-wai : Ip Man
Qingxiang Wang : Maître Gong Baosen
Zhang Ziyi : Gong Er
Jin Zhang : Ma San
Tielong Shang : Jiang
Yuen Woo-ping : Chan Wah-shun
Cung Le : Tiexieqi
Song Hye-kyo : Femme du Maitre Yip Man
Chang Chen : Yixiantian « La Lame »

Synopsis :

Le film nous plonge au début du XX° siècle, au sud de la Chine, plus précisément à Foshan, où l’on va suivre Ip Man, maître de l’école du wing-chun, l’une des branches du kung-fu chinois (et professeur du célèbre Bruce Lee par la suite). Né à Foshan, dans une famille aisée, Ip Man épouse une descendante de la noblesse de Mandchourie passionnée du wing-chun. Ils fréquentent le Pavillon d’Or, un élégant bordel de la ville, où se retrouvent les maîtres de kung-fu du coin, ainsi que quelques femmes cachant quelques secrets en matière d’arts martiaux.

En 1936, le pays est pris de mésententes politiques profondes et est au bord de la guerre civile. Les japonais envahissent les provinces du Nord-Est (la Mandchourie). Le Grand-maître Gong Baosen, à la tête de la communauté des arts martiaux du Nord, débarque à Foshan. Il s’y est déjà rendu pour favoriser des échanges entre les experts d’arts martiaux du Nord et du Sud. Cette fois, il y a été convié par les maîtres du Sud qui ont organisé sa cérémonie d’adieux au Pavillon d’Or.

Pendant cette cérémonie, un jeune homme exécute plusieurs figures pour démontrer ses compétences. Le disciple et successeur de Gong Baosen, Ma San, maître de Xingyi quan, a occupé la même fonction lors d’une cérémonie précédente dans le Nord-Est du pays. La fille de Gong, Gong Er, la seule à maitriser les « 64 mains », technique apprise de son père et, inspirée du style de kung-fu Bagua, vient aussi pour assister aux adieux de son père. C’est là qu’elle fait la connaissance d’Ip Man.

Cependant, l’invasion du Nord-est du pays par le Japon continue et induira une trahison. Tout cela changera à jamais leur existence.

« Si la vie à quatre saisons, nous passâmes brutalement du printemps à l’hiver. » Ip Man

Gong Er et Ip Man se retrouvent à Hong Kong dans les années 50, dans un monde changé et contrôlé par les japonais.

« Jamais aucun adversaire ne m’a vaincu. C’est la vie qui m’infligea ma première défaite. En huit ans de guerre, je perdis tout. Ma fortune, mes amis. [silence] Puis ma famille. » Ip Man

Bien qu’il ait connu une période extrêmement dure après l’invasion de Foshan, Ip Man refuse de se laisser vaincre par la détresse. Il monte une école de wing-chun à Hong Kong. Parmi ses élèves, des disciples dévoués, dont Bruce Lee. Il va faire connaître cette forme particulière de kung-fu, désormais enseignée dans le monde entier, le wing-chun.

Mon avis :

Qu’ai-je pensé de ce film ? Qu’il est vraiment très bon, voyons ! Nous n’avons ici, pas seulement le tracement historique de la vie d’une personne, mais bien plus. En effet, bien que l’on nous conte la vie d‘Ip Man, sans s’égarer d’ailleurs, ce film est également une bonne piqûre historique de la Chine post-dix-neuvième siècle, ainsi que des arts martiaux, en particulier le kung-fu.

Bon jeu d’acteurs, pour les principaux du moins, qui n’est pas gâché par la bande son, très agréable. Mais là où le film tient sa carte maîtresse, c’est dans ses prises de vues, absolument superbes – comme nous ne savons plus le faire sur le Vieux Continent malheureusement – qui arrivent à magnifier les sentiments & les émotions de nos protagonistes.

Bien entendu, il n’est pas exempt de défauts, le jeu des acteurs secondaires est par exemple très moyen. Cela dit, il serait dommage de se priver de ces deux heures de spectacle, tant le travail effectué au niveau de la caméra est très bien accompli. Il a notamment été présenté en ouverture du 63° Festival de Berlin (2013), et pour représenter Hong Kong, est nommé aux Oscars du cinéma 2014, dans la catégorie meilleur film en langue étrangère.

[cartouche annexe]

Brève présentation :

Wong Kar-wai (王家衛) est né à Shanghai et émigre à Hong Kong avec sa mère à l’âge de cinq ans. Étudiant dans les arts graphiques à l’École Polytechnique de Hong Kong, il se passionne pour la photographie. Il découvre le cinéma européen, et notamment les cinéastes français de la Nouvelle Vague. Il obtient son diplôme en 1980.

Il commence sa carrière de réalisateur en 1988 avec le polar As Tears Go By, un genre en vogue à l’époque depuis l’énorme succès du Syndicat du crime de John Woo. Son second film Nos années sauvages sort en 1990. Ce drame sur une jeunesse sans but dans les années 1960 lui permet de fixer son style : des scènes elliptiques sur la mémoire et la mélancolie autour de personnages marginaux. Le film est un échec commercial, mais est aujourd’hui considéré par les critiques comme un des meilleurs films de Hong Kong. On le décrit comme une version cantonaise de La Fureur de vivre.

Trois dates clés :

– 2000, Wong réalise un vieux projet avec In the Mood for Love où il recrée le Hong Kong de son enfance, celui des années 1960. L’acteur principal, Tony Leung Chiu-wai, obtient le prix d’interprétation masculine du Festival de Cannes. Le film est un immense succès en France.

– 2006, il préside le Jury du festival de Cannes et devient ainsi le tout premier réalisateur chinois à avoir cet honneur.

– 2013, il préside le Jury du festival de Berlin 2013.

Article paru sous le pseudonyme de Sangigi Fuchsia

Truc écouté pendant la rédaction de l’article : Supercell.


Cet article est une republication d’un article paru dans l’édition reliée n° 4 de Mag’zine, que vous pouvez toujours aller lire ici.



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Selamat pagi ! Rédacteur en chef du site et accessoirement président de l'association. Passionné de culture et d'art depuis bien des années, pour ne pas dire toujours, j'espère que cet endroit saura titiller votre curiosité ! Attention « Mon langage est composé de 97 kg de méchanceté. »

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