Drifting Dragons, une aventure aérienne.
Chère lectrice, cher lecteur, je vous invite pour cette fois à une aventure aérienne, fantastique. Montez à bord du dirigeable, le Queen Zaza, l’un des derniers dragonniers indépendants dans l’univers à la fois rustique et poétique de Drifting Dragons.
Je vous avouerai que j’ai presque failli négliger ce petit bijou, dès le premier épisode, pour une raison qui me tient à cœur et que je développerai plus loin. Pourtant, j’ai persisté jusqu’au bout de la saison et je ne le regrette en rien, vous ne serez pas déçus non plus, quels que soient vos a priori. Jugez vous-même !
Une plongée dans l’action
L’anime vous entraîne dès le départ dans son univers, en vous plongeant directement au cœur d’une chasse au dragon. C’est d’ailleurs ce qui m’a fait hésiter à suivre cet anime au début : les similitudes entre le dragon chassé et les méthodes utilisées avec la chasse à la baleine m’ont dans un premier temps refroidi.
En même temps, les personnages sont rapidement mis en avant, notamment Takita, la novice, et Mika, le dragonneur fou (il se jette littéralement sur le dragon vivant, en suivant le filin qui relie le vaisseau au harpon accroché au dragon). Takita ne manque pas d’enthousiasme, même si elle découvre presque en même temps que nous, spectateurs, la vie sur un dragonnier. Et Mika ne s’anime vraiment que lorsqu’il chasse, ou à la perspective d’un bon repas à base de viande de dragon (ce qui revient au même pour lui, sa devise : « Chasser, tuer, manger »).
Cette fameuse devise pourrait sembler bien sanguinaire, pourtant il n’en est rien. Si Mika est littéralement dingue de viande de dragon, la vie à bord du Queen Zaza ne se résume pas seulement à la chasse. Et l’on se rend vite compte que si tous participent à celle-ci, de nombreuses corvées font partie de leur quotidien. La vie est rude pour ces dragonneurs, s’ils sont presque les derniers à vivre de cette chasse, leur vaisseau n’est en réalité pas si puissant, ni en si bon état.
Si la vente du produit de leur chasse peut paraître lucrative, elle rapporte en réalité bien peu, et les dragons ne sont pas du gibier pacifique. Ils risquent leur vie et leur dirigeable à chaque nouvelle proie.
Un univers brutal et poétique
Au fil des épisodes, vous apprenez à découvrir la vie à bord d’un dragonnier, mais aussi l’interaction avec ceux qui restent à terre. Ceux qui achètent, qui profitent, mais aussi qui ostracisent les dragonniers. Les dragons se font rares dans cet univers mais occasionnent encore parfois d’importants dégâts dans les villes. Les citadins ne manquent pas alors de faire appel aux dragonniers pour voler à leur secours.
Vous finirez aussi par découvrir que l’équipage du Queen Zaza est une sorte d’exception dans le monde des dragonneurs. Qu’ils respectent, voire aiment de tout cœur pour certains, les proies qu’ils chassent. Que les membres du syndicat des dragonniers chassent de plus gros dragons, sans pour autant faire preuve d’autant de cœur que les intrépides dragonneurs du Queen Zaza.
L’ambiance de l’anime n’est pourtant pas violente, le vol des dragons est de la poésie pure, souligné à la fois par un graphisme brillant et efficace et par une musique lyrique, qui rythme les chasses avec brio et légèreté. Vous découvrirez aussi à un certain moment, un peuple perpétuant une tradition ancestrale, qui voue un profond respect aux dragons, tout en vivant des produits de leur chasse.
En apprenant à découvrir les différents membres de l’équipage du Queen Zaza, vous verrez aussi que certains peuvent être amenés à douter du bien fondé de leur vie, des raisons qui les ont poussés à chasser. Mais tous trouvent leur place, chacun étant arrivé sur le dragonnier pour des raisons différentes, chacun trouvant un vrai soutien dans l’esprit très soudé et bon enfant de cet équipage indépendant.

Un clin d’œil gastronomique
Venez rencontrer Mika, Takita, mais aussi le jeune Giraud, la belle Vannie et tous les autres. Mais encore Yoshi, le cuistot, infirmier à ces heures, qui se dévoue pour l’équipage et trouve surtout d’innombrables façons de contenter l’appétit insatiable de Mika.
D’ailleurs, presque chaque épisode est ponctué de recettes savoureuses et de différentes façons d’accommoder la viande de dragon. Et Yoshi n’est pas le seul à vous les proposer, Mika trouve toujours un moyen de savourer sa nourriture favorite et certains membres de l’équipage ne sont pas en reste.
Pour finir en beauté
Drifting Dragons m’a réellement conquise par l’esprit, mais aussi la morale qu’il véhicule, alors que la thématique de l’anime était propre à me rebuter. L’intensité de l’action, mais surtout la profondeur des liens entre les différents personnages, se marient admirablement avec l’ambiance générale de l’anime.
Plus vous suivez cet anime, plus loin vous pénétrez dans l’intimité de l’équipage, mais aussi plus profondément, vous vous attachez à ses différents personnages. Laissez-vous conquérir !
Cet anime est l’adaptation du manga éponyme de Taku Kuwabara, initialement paru chez Kodansha et récemment repris par Pika Edition. L’édition est encore en cours au Japon, avec huit tomes*, et seulement trois en France, le quatrième volet étant prévu pour le 25 novembre de cette année. Si l’impatience est votre point faible, ce petit bijou est disponible sur Netflix.
Les gourmets comme les gourmands devraient en avoir l’eau à la bouche.
Cet article est une republication d’un article paru dans l’édition reliée n° 25 de Mag’zine, que vous pouvez toujours aller le lire ici.
N.B. : VO toujours en cours avec 19 tomes et VF avec 17 tomes (le 18e doit sortir debut décembre 2025) chez Pika Seinen