Tu mourras moins bête (mais tu mourras quand même)
Tu mourras moins bête (mais tu mourras quand même) Volume 1 & 2 – Marion Montaigne*
Un peu de légèreté et de science pour ce numéro. Nous aborderons le cas de Marion Montaigne (alias professeur Moustache) et de sa bande dessinée regroupant toutes ses notes de blog. Pour le moment, deux livres sont publiés, le troisième volume sortira le 17 septembre.
Avant de parler de ses livres, parlons un peu d’elle.
Marion est née le 8 avril 1980 à Saint-Denis à la Réunion. Elle revient en métropole, passe son bac et intègre l’Atelier de Sèvres. Elle fera par ailleurs un passage par MANAA à l’école Estienne, à Paris, pour finir aux Gobelins à apprendre l’animation. Une fois ses études finies, elle devient libraire et bosse un peu pour TF1 jeunesse, en réalisant des scénarios pour la série « une minute au musée ». Elle passera en free-lance et se lancera à corps perdu dans l’illustration et la BD. Elle sortira entre autres : « Le Cafard » en 2006 (édition Sarbacane), « La vie des très bêtes » (2007, édition Bayard), « Panique Organique » (2008, édition Sarbacane), « Youri et Margarine » (2009, édition Tourbillon). En 2010 et 2011, Marion se lance dans l’aventure du feuilleton en ligne « Les autres gens » qui est scénarisé par Thomas Cadène. Et participe depuis 2013 à la revue de bande dessinée numérique « Professeur Cyclope ».
En plus de ses divers activité, Marion tient, depuis 2008, un blog humoristique de vulgarisation scientifique : « Tu mourras moins bête (mais tu mourras quand même) ». Et c’est de lui que nous allons parler aujourd’hui. Car, comme je vous le disais en introduction, Marion a eu la bonne idée d’éditer des recueils de ses notes de blog depuis son début. Mais attention, elle n’a pas fait ça n’importe comment, chaque volume à son thème.
Et de quoi ils parlent ces albums ?
Dans son premier volume, Marion se penche sur le cinéma et les séries télévisées. Elle démontre avec beaucoup d’esprit et d’humour qu’il existe de belles aberrations scientifiques dans les grands classiques. Elle introduit son livre par une question que tout le monde peut se poser : « Dans les films américains, les héros survivent toujours à une blessure par balle. Mais en vrai, dans quelle partie du coups je peux me faire tirer dessus sans mourir ? ». Je ne voudrais pas vous spolier la réponse, alors je vous laisse le plaisir de la découvrir par vous-même. Elle se demande aussi « pourquoi le deuxième Terminator, ils l’ont pas envoyé à la même époque que le premier pour l’assister ? ».
Dans son deuxième album, Marion s’attaque au corps humain et à la médecine en général. Non seulement, on découvre ce qu’est l’apoptose, mais en plus, nous apprenons que tous les scientifiques n’ont pas les pieds sur terre et font parfois des expériences vraiment surprenantes. Saviez vous qu’Ambroise Paré est le premier chirurgien à avoir eu l’idée de suturer les artères lors d’une amputation ? Grâce à lui, fini la cautérisation sauvage. Mais ce brave homme avait aussi une conception plutôt surprenante des différences homme/femme. Là encore, je vous laisse le plaisir de découvrir la suite par vous-même. Savez-vous ce qu’est un Ig-Nobel ? Marion vous l’expliquera avec beaucoup d’humour.
Pourquoi j’aime ?
Tout d’abord, parce qu’elle lance toujours ses thèmes par des questions plutôt farfelues, souvent illustrées par ses collègues. C’est l’occasion d’élargir son champs de connaissances et de découvrir de nouveaux auteurs. Par ailleurs, même si le ton est léger, Marion Montaigne ne fais pas ça à la légère, chaque sujet abordé est documenté. Sur son blog, elle permet aussi au lecteur d’assouvir toujours plus sa soif de curiosités en les dirigeant vers d’autres sources d’étonnements. Mais je le reconnais, il m’a fallu du temps pour aimer son dessin. J’ai longtemps pensé que pour bien servir son propos, il faut un dessin bien calibré, bien propre. Mais Marion a su faire voler en éclats ces idées préconçues. Il m’est devenu évident que peut importe le dessin tant que l’information et l’humour sont là. À mon sens, son dessin n’est qu’un « simple » support et, d’ailleurs, quand elle parle de situations bien crades, le dessin ne rend ça que plus réaliste. En bref, les volumes « Tu mourras moins bête (mais tu mourras quand même) » sont des petits condensés de bonne humeur, d’humour et d’informations insolites qu’il ne faut pas hésiter à partager.
Son blog : https://tumourrasmoinsbete.blogspot.com/
Cet article est une republication d’un article paru dans l’édition reliée n° 8 de Mag’zine, que vous pouvez toujours aller le lire ici.
NdR : il existe maintenant 5 volumes (disponible papier ou epub)
Une adaptation du blog en série animée est également disponible sur Arte, en épisode de 4 minutes, et en DVD.