Tamako Love Story, d’amour et d’eau fraîche

Apportons un peu de romance dans ce monde de brutes ! Et puisqu’on aime le sentimentalisme à en vomir des roses qui sentent l’eau de toilette, allons-y pour un long métrage : je vous présente Tamako Love Story !
A dire vrai, ce film ne sort pas de nulle part puisqu’il s’agit de la suite d’une série nommée Tamako Market, diffusée entre janvier et mars 2013. Les deux ont été produits par Kyoto Animation, un studio qu’on ne présente plus tellement il est célèbre (La mélancolie de Suzumiya Harui, K-On!, Amagi Brillant Park, …).

tumblr_ndbcbbzYeK1rgagxfo1_500Nous revoilà plongés dans le quotidien de Tamako, aînée d’une famille fabriquant des mochi depuis plusieurs générations. Sa vie est paisible et s’en suit des petits riens dont le but n’est que de vous faire crier « Moeee ! » ou de vous faire sourire à des scènes banales mais touchantes. Dans le film, la vie de Tamako s’axe principalement (pour ne pas dire exclusivement) sur sa vie amoureuse avec Mochizou, son ami d’enfance.
Un scénario pas vraiment surprenant, en soi. Et à dire vrai, le film fait perdre un peu du charme de la série : on ne découvre pas les personnages, on plonge dans une évidence avec une issue prévisible et inévitable, et l’un des personnes principaux est totalement absent. Je parle bien sûr de l’oiseau obèse nommé Mochimazzwi, doué de parole, à qui on accordera une dizaine de minutes inutiles au début du film pour rappeler qu’il existe.
Si vous n’avez jamais regardé la série, aucune chance pour que vous compreniez ou accrochiez au long-métrage : ici, il est considéré comme acquis que chaque épisode a été visionné au préalable. Le rythme est volontairement lent, et si vous n’êtes pas un amoureux inconditionnel de Tamako, le film vous paraîtra sûrement ennuyant. Cependant, difficile de résister aux petites mimiques de la fan de mochi !

tumblr_nemws3s5aX1rcj8eco1_500Quand on est un fan incontrôlable de KyoAni, on trépigne généralement d’impatience à leur moindre série. Leur qualité d’animation est irréprochable, alors sur un film, elle se doit d’être exemplaire, n’est-ce pas ?… Non ?… Non. Ce n’est pas mauvais évidemment, mais il n’y a pas vraiment d’amélioration par rapport à la série animée. Pourtant, on suppose que s’il y a plus de temps, il en ressort aussi une meilleure qualité. Pas vraiment. Bon, on pourra applaudir le studio pour ne pas être tombé dans les clichés du film maillot-de-bain en vacances à la mer, ou voyages improbables au Pérou avec des lamas. Pourtant, on aurait aimé un peu de fraîcheur. La plupart des lieux sont identiques, au point de réutiliser tous les CG (computer graphics) de la série, sans apporter de nouveauté si ce n’est une ou deux scènes clé en dessous d’un pont…
Bien évidemment, le jeu d’acteur est très bon et pas vraiment changeant par rapport à l’anime, en revanche il n’y a pas beaucoup d’efforts musicalement parlant. En réalité, ce film aurait pu être recoupé en 4 épisodes et personne n’aurait vu la différence : il s’agit simplement d’une continuité. Pas de véritable déception en soi, ce qui est déjà pas mal, mais pas de surprise non plus : on aurait pu s’attendre à mieux venant de KyoAni, quand même.

Attention, ne nous méprenons pas ! Ce film est bon.
Une très belle qualité d’animation, une histoire qui tient la route, une narration fluide, l’atmosphère parfaitement travaillée, des personnages toujours aussi adorables et un dénouement plausible. Cependant, autant le dire : si sa réalisatrice, Naoka Yamada, pensait qu’il manquait quelque chose à raconter, cela n’apporte rien pour autant. Et au final, il reste dans la ligne directrice de sa série et subit donc le même sort : disparaître des mémoires. Tamako Love Story se veut simple et sobre, et c’est très réussi ; mais tout le monde n’arrivera pas à accrocher, quand bien même ce film est beau.



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