Star Wars – le retour des jedi

Comme promis il y a deux ans déjà, je reviens pour vous livrer mes impressions sur Star Wars VIII. En trois mots : « Déçue, je suis ». Oui, je me répète, tout comme ce nouvel épisode ! Et le titre de ma dépêche n’est pas une coquille !

Pour Star Wars VII, j’avais fini par intégrer l’argument –  un peu trop facile – de Disney : faire découvrir l’univers Star Wars à une nouvelle génération. Ma déception ne vient donc pas tant des redits. Enfin, presque pas, l’effet « nostalgie » étant depuis bien longtemps dissipé, cela m’agacerait même un tantinet.

Passons en revue les points positifs, je reviendrais plus loin sur la nature décevante de cet épisode.

Le tout premier plus de cette nouvelle trilogie, c’est bien de réunir les générations. Tout comme la précédente trilogie (I, II & III, pour les incultes), elle permet aux parents d’initier leurs enfants à cet univers. Ou plutôt l’inverse, comme j’en ai été témoin lors de ma séance cinéma… À frémir ! De « vieux adultes » qui ne connaissaient pas Star Wars, je ne pensais pas que cela pouvait exister ! De fait, le gouffre temporel, entre la première et la deuxième trilogie, a littéralement créé un vide générationnel. Encore augmenté par l’écart technologique. J’ai dû admettre (oralement et à mon grand damn) que les épisodes IV, V & VI avaient un petit côté kitch, comparés aux épisodes plus récents. Certes. Mais le « kitch », c’est bien mieux, face aux abysses d’un scénario édulcoré ! Mais, quelle idée aussi, regarder les épisodes selon la chronologie de l’histoire !

Un petit conseil amical. Si vos parents font partie des ignares, respectez la chronologie de sortie pour leur faire découvrir Star Wars. Ou laissez les dans leur néant ! Les épisodes I, II & III annulent totalement le plus gros mystère des épisodes IV, V & VI. S’ils devaient être vus dans leur ordre numérique, ils n’auraient pas été conçus ainsi ! Et l’écart technologique serait moins grand. Il ne faut pas oublier que George Lucas a dû entièrement imaginer et créer tous les décors, personnages et effets spéciaux, à une époque technologique balbutiante. C’était déjà une prouesse en soi ! Alors qu’avec l’apparition de la 3D, Lucas Art a enfin pu  donner la dimension qu’il méritait à l’univers Star Wars.

Bref. Revenons à mon mouton noir, la dernière trilogie. Et au deuxième point positif, grâce aux « nouvelles » technologies justement !

Visuellement, c’est du pur bonheur. Du pur Disney, devrais-je dire. Des prises de vue absolument magnifiques, des paysages splendides, des animations fluides. Pour des novices, c’est le pied total. Et je ne bouderai pas mon plaisir, j’ai apprécié aussi. Mais de belles images ne font pas tout ! Elles ne sont que le support d’une histoire, aussi agréables soient-elles. Et les paysages ne sont que des décors, aussi sublimes soient-ils ! En restant sur l’environnement, cet épisode est encore moins varié que le précédent pour les races de la République rebelle ou de l’ancien Empire. Avec les épisode I, II & III, nous avions à chaque fois une débauche visuelle, et les personnages exotiques ne manquaient pas ! Ici, Chewie tient la vedette de l’exotisme (je l’adore, mais en potiche de service ? Quelle misère !) avec de nouvelles peluches aussi mignonnes que les Ewoks, en moins… « actifs ».

On trouve à peine quelques minutes, par-ci par-là, d’exotisme racial. Lors de champs d’ensemble des rebelles ; les humains y sont extraordinairement prédominants, surtout chez les généraux (bizarre quand même, non ?). Ah si ! Une magnifique plage de plusieurs minutes, quand Finn part sur une planète chercher de l’aide, avec des animaux exotiques et toute une population variée, mais à forte dominance humaine, dont plusieurs enfants, esclaves de bourreaux non humains. Nous sommes bien loin du mélange racial des six premiers opus, et les meilleurs effets visuels ne changeront rien à ce vide là… C’est un grand pan de l’univers Star Wars qui s’écroule.

Enfin, dernier point positif, l’humour toujours présent, même s’il y a eu un gros bémol. Dans Star Wars VII, l’effet des dialogues piquants entre Han Solo et Chewie était un gros plus nostalgique ; les dialogues entre Rey et Finn étaient eux aussi savoureux (malgré un scénario qui était totalement creux). Avec Star Wars VIII, Chewie contribue encore à cet humour, mais ici, plus de dialogue, juste des échanges vocaux cocasses avec une tribu pelucheuse envahissante. Rey reprend le flambeau de Han pour les dialogues piquants. Ou plutôt les monologues piquants, avec des situations comiques, et d’étranges créatures flegmatiques, face à ses pitreries involontaires. Quelques autres échanges entre divers personnages peuvent également faire sourire, mais ce sont encore les scènes sur la planète Ahch-To qui m’ont le plus fait rire.


Passons maintenant aux sujets qui fâchent, et je m’excuse par avance des éventuels spoilers.

Le principal reproche que je ferais à cet épisode est le scénario : sans queue, ni tête. Creux à pleurer. Monter à la manière d’un soufflet appétissant mais indigeste. Pourtant, j’ai eu une toute petite flambée d’espoir, qui a été aussi vite soufflée qu’une allumette. À force de répéter les éléments des précédents épisodes dans chaque film de cette nouvelle trilogie Star Wars, nous pourrions demander quelle est l’intention réelle des scénaristes. Faire un vulgaire plagiat mais en vidant l’histoire de toute substance ? Reprendre la trame des précédents, en condensés, pour ouvrir sur une nouvelle intrigue ? Qui serait développée juste sur le dernier épisode ? J’en doute. Ou devrons-nous attendre la deuxième trilogie pour enfin voir la lumière ?

Je m’explique, mais si vous n’avez pas encore vu le film, et n’êtes pas découragé par ce que je viens d’écrire… Passez votre chemin et revenez plus tard pour partager votre avis.. Les éventuelles petites surprises du scénario seront noyées par mes avis sur les incohérences. Car la logique n’entre pas en compte, dans quelque élément que ce soit du scénario de cette nouvelle trilogie Star Wars.

! ALERTE SPOIL !

Les trames esquissées avec Star War II sont balayées :

Précédemment, Rey et Kylo étaient ennemis jurés. Ils se rapprochent à un point tel qu’on envisagerait presque une romance entre eux (logique pour vous ça ?). Exit Finn, qui s’entiche d’une vague mécanicienne rebelle, sortie de nulle part. Virage à 180 ° ! Enfin, presque, puisque Rey semble peinée de cet état de fait sur la fin. Nouveau virage à 180 ° ? Non content de piétiner les traces de George Lucas (souvenez-vous du  triangle amoureux entre Luke, Leia et Han), Rian Johnson patauge dans les siennes propres. Et puis, c’est quoi ces romances à la noix ? Même si nous sommes dans la science fiction, Disney nous a déjà montré mieux dans le genre.

Précédemment, on nous parlait d’un Premier Ordre, qui serait né des cendres de l’Empire. Comment ? Pourquoi ? L’ampleur réelle de cette nouvelle suprématie ? Pas un mot. Juste un déploiement de force avec de nombreuses troupes de « clones » et une seule malheureuse forteresse et quelques croiseurs qui traquent et déciment sans relâche la maigre résistance conduite par Leia. Un général suprême tellement stupide qu’il se laisse berner par un seul pilote de chasseur rebelle. Exit aussi le super méchant, Snoke, sans même avoir reçu d’explication sur sa nature réelle.
(Au moins, on avait fini par connaître le vrai visage de l’empereur, même s’il a fallu une deuxième trilogie pour tout savoir)

Avec une mise en avant de certains pouvoirs de la Force, des incohérences « forceuses » apparaissent qui m’ont également bien fait grincer les méninges :

Kylo Ren se prenait une méga « tannée » par la super novice, Rey, dans l’épisode VI. Le seigneur Snoke ne se gène pas pour lui en faire reproche, l’humiliant en lui démontrant qu’il n’arrive pas à la cheville du grand Dark Vador : « Tu es un enfant avec un masque ». Juste pour cette phrase, je l’aime ce Snoke, même si c’est un super-méchant bien minable. En effet, ce même Kylo arrive à tromper son seigneur et maître avec une facilité déconcertante. Simple apprenti encore tiraillé  entre obscurité et lumière, il utilise une technique de maître pour le couper en deux ! Géant, non ? Totalement inepte, oui ! Bon, je lui reconnais un minimum d’originalité, puisque contrairement à Dark Vador, il fait ça pour prendre le pouvoir. À mourir de rire comme chef suprême, mais passons ! Il tend d’ailleurs dans son discours vers une optique de Black Jedi, qui pourrait être intéressante si le scénario ne prend pas un nouveau virage absurde.

Ensuite, Rey, la nana super badass, qui arrive à communiquer grâce à la Force avec Kylo Ren, à travers l’espace, à un niveau de grand maître de la Lumière ! Ou alors, la prétendue romance n’est en fait que l’annonce d’une gémellité façon Leia-Luke ? Pourtant, cette thèse est étouffée par la méga révélation sur les origines de Rey. Et oui, Kylo lui (nous) révèle qui sont ses parents. Et quelle révélation ! Tellement époustouflante qu’elle projette le fameux « Je suis ton père » au rang de super nova ! Rey qui combat (aussi !) le côté obscur, sans autre leçon, qu’un vague cour de méditation pour ressentir la Force, donné par le grand Luke Skywalker en guise d’aumône, car il ne veut plus de disciple.

Leia (je l’ai toujours préférée à Luke, mais là c’est trop pour moi) qui se révèle une forceuse très active, aux pouvoirs surpuissants. Quoi ! Survivre à une sortie dans le vide spatial sans masque, ni combinaison ; réussir à rejoindre le vaisseau endommagé grâce à la Force ; colmater la brèche grâce à un sas miraculeusement épargné par l’explosion. Si c’est pas un exploit ça ! Même si je n’ai vu nulle part que Leia avait suivi une quelconque formation Jedi,  les derniers maîtres étant morts avant même que Luke ait pu finir la sienne. Elle l’utilise, au détriment de toute règle Jedi présentée lors des épisodes I, II et III.

Et Luke ne peut pas réellement être considéré comme un maître Jedi, même s’il bénéficie d’une véritable adoration de la part des rebelles. Tout au long de cet épisode, il s’avère aussi mièvre, irréfléchi et impulsif que dans ses jeunes années. Un maître tellement peureux qu’il tente de tuer son apprenti attiré par le côté obscur, et refuse tout enseignement à Rey parce qu’elle perçoit trop bien le côté obscur (non mais Luke, t’es pas un peu hypocrite, mon vieux ?). Un maître tellement immature qu’il s’accroche aux vestiges du passé et a encore besoin des conseils de Yoda, qui reprend du service (par apparition de force) le temps d’une scène. Seule une des dernières scènes du film lui donne une brève dimension magistrale, avec une scène de combat entre Luke et Kylo, qui s’achève à la manière de la fin d’Obiwanencore une redite.

! FIN ALERTE SPOIL !

Je ne mentionnerai pas les répétitions à outrance des trames scénaristiques des deux autres trilogies Star Wars. En plus de celles que vous n’aurez pas manqué de remarquer dans mes spoils plus haut. Bref,  je n’ai repris que ce qui m’avait le plus énervée, voire même dégoûtée de regarder la suite. Un vague espoir d’un peu d’originalité était né avec la brusque « envolée » de Kylo Ren (même si je n’arrive toujours pas à supporter ce mou du genou) ou sur un revirement radical de Rey. Mais les sinuosités incongrues du scénario l’ont vite étouffé, et je doute d’autant plus d’un dernier opus viable. Star Wars IX risque donc d’être au sommet de l’insane pour sa sortie en 2019.

Pourtant, Disney ne semble pas inquiet puisque sont déjà annoncées des sorties à rallonge, façon MarvelStar Wars : Rogue One  avait un scénario bien mieux ficelé. Cela laisse une bonne augure pour les prochains spin-off  sur Han Solo et Obiwan Kenobi. Si je doute fortement de m’infliger le supplice du dernier opus officiel de cette trilogie, peut-être me laisserais-je tenter par ces films de « remplissage ».

N.B. : je ne me réfère ici qu’à l’univers canon de Star Wars
Source : toutes les images sont issus de la B.A. officielle.

(P.S. : une question m’a titillé le long du film : comment le Nouvel Ordre est devenu le Premier Ordre? coquille du doublage, ou nouvelle incohérence de la version originale ?)



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Rédigé par

Tricoteuse de chiffres IRL. Garde & Petite Main du Mag'zine. Animatrice du Divan dit Vent. Phrase fétiche : « Puissiez-vous vivre des moments intéressants »

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