Plastic Memories


Diffusion : Avril à Juin 2015
Episodes : 13 épisodes de 24 minutes
Studio : Doga Kobo
Genres : /drama/romance/science-fiction/
Scénariste : Naotaka Hayashi
Note : 7/10


Parmi la saison printemps 2015, Plastic Memories était un titre très attendu, d’autant plus qu’il s’agit d’un anime original ! Petite dernière de Doga Kobo (Love Lab, Gekkan Shōjo Nozaki-kun), la série promettait treize épisodes de sentiments dans un univers plutôt adulte. Alors, qu’en est-il ?

Plantons le décor

Dans un univers futuriste, les êtres humains ont inventé des androïdes capables de ressentir et vivre comme des humains. Ils sont appelés Giftias et possèdent une durée de vie limitée ; au delà, le service terminal de SAI Corp, l’entreprise qui les a créés, vient les retirer gentiment pour éviter qu’ils ne se détraquent. Si vous achetez un Giftia pour en faire votre enfant sur neuf ans seulement, vous êtes certainement masochiste ! Mais si le but était de ne pas donner votre maison de poupée à Emmaüs par pur esprit de contrariété, alors oui, c’est une solution plausible.

Doga Kobo nous vend dès le départ un anime qu’il veut émotionnel, presque triste, parsemé de bonne humeur. Par ailleurs, vous n’êtes pas du tout plongé dans un monde cyberpunk, loin de là ; comme le suggère le graphisme de la série, les épisodes défilent doucement dans un monde très proche du nôtre et où la technologie ne paraît pas si avancée lorsque l’on sort de l’univers des Giftias.

Dans ce Japon du futur, on suit le quotidien de Tsukasa et Isla, respectivement et dans l’ordre, un humain et une Giftia travaillant tous les deux au Terminal Service n°1. La règle clef (allez savoir pourquoi) est de créer des duos entre un Spotter et un Marksman, l’union entre humain et machine. Et comme il faut bien pimenter la chose, la durée de vie d’Isla approche de la fin…

Le début de l’anime se concentre principalement sur le thème de la séparation et, au travers des androïdes, la série arrive à aborder des questions telles que la mort et le souvenir, de manière détournée et assez intelligente. Pourtant, le tout restera assez superficiel et peu creusé. A tel point qu’arrivé vers la fin de la série, ces intéressantes thématiques seront mises à la trappe pour se concentrer sur l’histoire d’amour des héros.

Malgré cela, les premiers épisodes sont beaux et émouvants : on assiste à des êtres déchirés de devoir se séparer, des histoires adorables qui finissent par vous faire verser quelques larmes alors que vous n’êtes même pas attaché à ces personnages secondaires que vous aurez oublié deux minutes plus tard. Action, émotion, romantisme, tout semblait y être, et pourtant…

L’autre problème est aussi la raison même d’être des Giftias : tout le monde vous le dira, ils ne sont qu’un prétexte pour mettre une durée vie sur Isla, et apporter un peu de dramatisme dans les background de certains personnages pour essayer de les rendre plus attachants. En effet, puisque la thématique de la mort et des souvenirs est vite effacée pour ne se concentrer que sur le dénouement inévitablement malheureux d’une seule histoire d’amour, on comprend difficilement pourquoi avoir mis en place un tel univers, d’autant plus que ces androïdes peuvent dormir, manger ou tomber malade, alors qu’ils ne sont pas humains.

Cependant, l’anime n’en reste pas moins appréciable, et il ravira autant les sentimentaux que les amoureux de personnages mignons et adorables, pour peu que vous surviviez à l’humour. En effet, Plastic Memories adore alterner les épisodes sérieux, tendant sur le drame sentimental, avec les épisodes gags (parfois lourds ou revus) servant à rapprocher les protagonistes entre eux. Je peux néanmoins vous garantir une fin absolument géniale et très bien réalisée ! Impossible de ne pas sentir son petit cœur se serrer et ce, même s’il est aussi minuscule que Bubulle le poisson rouge (cette comparaison sort de nulle part, certes).

Son et lumières

Plastic Memories profite d’une recherche en charadesign poussée et agréable. Chaque personnage a son petit quelque chose qui le rend physiquement unique mais pas excentrique. En même temps, il faut dire que l’univers est très coloré : cela aide à avoir des cheveux de toutes les couleurs sans paraître totalement décalé.

Les décors sont magnifiques et la palette de couleurs choisie ravit totalement la série grâce à sa douceur et son charme. L’ambiance générale est très réussie.

L’opening est assez classique et nous présente l’anime de manière plus « slice of life », tandis que l’ending reste dans la tendance « centrée sur l’héroïne ». Ce dernier, par ailleurs, possède une patte graphique sympathique bien que feignante sur l’animation (volontaire ou non, c’est un peu facile). D’ailleurs, c’est amusant car l’opening retranscrit totalement, à travers les états d’Isla, cette tendance qu’a l’anime à alterner le gag avec le sentimental. Comme quoi, c’était une vraie volonté de la part du studio.

Concernant l’animation, c’est un peu plus mitigé : on sent que les animateurs ont souvent été sur la charrette, tant la qualité est inégale. Parfois et particulièrement sur Isla, les expressions seront très soignées, absolument adorables, pleines de finesse. A d’autres moments, elle sera tellement bâclée que les lignes se confondront, les gestes seront difficiles à suivre ou manqueront d’intervalles, et ce sera tout simplement moche.

C’est le cas d’un épisode en particulier, le neuvième, où les plans fixes, ou très peu animés, sont de bonne qualité, mais alternés avec des animations laborieuses et ratées durant vingt interminables minutes…

En terme de bandes son, on a bien sûr le droit à de nombreuses pistes au piano et à la guitare acoustique. Romantique, doux, extrêmement triste, chaque musique a sa particularité et sied à merveille à l’univers. Elles sont pleines d’émotions et, sans doute, si vous appréciez l’anime, vous prendrez plaisir à les réécouter.

En terme de doublages, on a un joli casting, notamment Chinatsu Akasaki (dans le rôle de Michiru) qui décidément prend plaisir depuis Chuunibyou demo Koi ga Shitai! à jouer les personnages tsundere. On retrouve aussi Amamiya Sora (Isla) qui a également doublé pas mal de rôles principaux (princesse Asseylum dans Aldnoah.Zero ou Mikatan dans Punchline, un anime du printemps 2015 également).

Je ne vais pas tous vous les énumérer, mais il y a vraiment un joli staff qui permet de tenir la barre assez haut !

En conclusion

Plastic Memories tient ses promesses sur le plan émotionnel et sentimental. Pour le reste, il possède de nombreuses lacunes qui, malheureusement, le catégorisent dans un anime moyen-bon plutôt qu’excellent.

Cependant, il n’en reste pas moins agréable et adorable et, saura ravir tous les amoureux du genre romantique et slice of life*. D’autant plus que, pour une fois, on ne suit pas des lycéens mais des jeunes adultes, dans la vie active, ce qui est forcément un plus ! Si vous avez le temps, visionnez le : il enrichira positivement votre vidéothèque.

(NdT)*slice of live : tranches de vie


Cet article est une republication d’un article paru dans l’édition reliée n° 14 de Mag’zine, que vous :pouvez toujours aller le lire ici.



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