Mob Psycho 100 ; De l’action à 100%

« Mob Psycho 100 » est un manga pré-publié entre 2012 et 2017 dans le magazine Ura Sunday de l’éditeur Shōgakukan, dont l’auteur et le dessinateur n’est autre que ONE : le créateur de « One Punch Man ». En France, le manga est disponible depuis juin 2017 aux éditions Kurokawa. Nous nous intéresserons ici à l’adaptation anime produite en deux saisons par le studio Bones, dont les diffusions ont eu lieu respectivement en 2016 et 2019.

L’histoire

« Mob Psycho 100 » nous embarque dans le quotidien de Kageyama Shigeo, un élève de quatrième aussi surnommé « Mob », qui sous son apparence banale possède d’incommensurables pouvoirs psychiques, lui permettant entre autres de faire léviter les objets et les manipuler à sa guise.

D’une nature plutôt introvertie, il est également socialement maladroit et a du mal à se faire des amis. Il n’en reste pas moins compatissant, serviable et fait preuve d’une gentillesse parfois naïve qui l’amènera à croiser le chemin de Arataka Reigen : un médium autoproclamé plutôt louche, fondateur du « Bureau des Esprits et Autres Trucs ».

Ce dernier prendra Mob sous son aile en tant que disciple, lui promettant de l’aider à mieux maitriser ses pouvoirs. Il embarquera le collégien dans des missions d’exorcisme, allant ainsi au contact d’esprits malins et autres âmes torturées. Mais malgré ses soit disant pouvoirs, il semblera toujours faire appel à Mob dès lors que la situation lui échappe !

Dans cet univers loufoque où la frontière entre le monde des humains et celui des esprits est aussi perméable : notre duo improvisé n’est décidément pas au bout de ses surprises.

L’adaptation

Qu’on se le dise, à l’instar de la version originelle de « One Punch Man » dans laquelle j’ai beaucoup de mal à m’immerger, le dessin minimaliste de ONE, presque enfantin, revient une nouvelle fois ici avec son manga « Mob Psycho 100 ». Néanmoins, l’adaptation anime bénéficie d’une embellie graphique salvatrice avec des décors bien plus fournis et des traits de personnages plus affirmés, mais sans pour autant délaisser le design simpliste de l’auteur.

Shigeo n’incarne aucunement le stéréotype du héros de shônen classique et ce, malgré ses puissants pouvoirs psychiques qui pourraient pourtant lui donner confiance en lui. Bien au contraire, notre protagoniste est en proie au doute et aura même tendance à les refouler, sentant qu’il ne les maitrise pas totalement. Au vu du danger qu’il pourrait représenter, Mob veillera à les utiliser le moins possible sauf pour venir au secours des autres, dont bien sûr Reigen : son « mentor ». Par ailleurs, notre protagoniste n’est pas des plus expressifs et réprimera le plus souvent ses émotions, tout comme ses pouvoirs.

Ennuyeux me direz-vous ? Et bien figurez-vous que c’est tout le contraire ! Au cours des épisodes, nous aurons en fil rouge l’état émotionnel de Mob, représenté par un pourcentage qui aurait tout intérêt à rester au plus bas. En effet, le collégien tentera tant bien que mal de contrôler son flot d’émotions, grandissant de manière inéluctable et qui ne pourra être contenu que dans une certaine limite. Lorsque notre héros sera piqué à vif au seuil critique des 100%, il en résultera un incontrôlable torrent de puissance dont les vilains en feront bien évidemment les frais.

Vous vous en doutez, ce sera là l’occasion rêvée pour des scènes d’actions démentes, mêlant à la fois rapidité et explosivité, où l’on sent bien que rien ne pourrait être épargné. Les angles de caméra sont dynamiques, parfois tremblant montrant que même celle-ci a du mal à cadrer l’action, retranscrivant ainsi parfaitement l’intensité des affrontements.

Hélas, ces péripéties ne seront pas sans séquelles pour Shigeo, réalisant bien qu’il s’est laissé malgré lui submerger par ses émotions : cela l’amènera à s’interroger sur ce qu’il est. Dans ces moments-là, il trouvera le soutien auprès de son frère Ritsu et de l’improbable Reigen, qui se montrera bien plus sympathique qu’il ne le laisse penser. De prime abord sans émotions, Mob se révèle finalement attachant et vous donnera envie de vous intéresser à lui, de savoir comment il va évoluer.

Qu’attendez-vous ? Faites donc connaissance avec lui et plongez dans cet univers !

Les musiques

J’aurais réellement du mal à décrire les musiques de l’anime : c’est très certainement voulu mais l’ambiance générale se veut disons « surnaturelle » presque mystique de par les sonorités des instruments à cordes pincées, qui reviennent assez souvent et collent relativement bien à cet univers.

Celle qui m’aura le plus marqué sera la musique jouée lorsque Mob atteint le seuil des 100%, très justement nommée « Explosion of Mobs feelings » où retentissent des basses rapides et apportent encore plus de « peps » aux scènes d’actions, déjà bien explosives.

Génériques d’introduction :
Génériques de fin :

Que retenir au final ?

« Mob Psycho 100 » ne paie pas de mine et j’ai été très agréablement surpris par la qualité de l’anime, qui à mon sens est clairement sous-coté. J’ai pris beaucoup de plaisir à suivre les aventures de Mob et Reigen, passant de situations loufoques (Mob qui rejoint le club de culturisme par exemple !) à d’époustouflantes séquences 100% action.

Le mangaka ONE a vraiment le don de créer des protagonistes atypiques en décalage avec leur univers respectif. Si dans « One Punch Man », Saitama incarnait l’invincible héros triomphant des plus puissants adversaires d’un seul coup de poing : Mob représente à mon sens, l’embryon de ce héros en devenir. Tout comme il aurait été intéressant de voir plus en détail la progression de Saitama pour devenir celui que l’on connaît, sachez que c’est exactement ce que nous propose « Mob Psycho 100 » : Mob a ce potentiel en lui, qui ne demande qu’à éclore.

Et vous, irez-vous jusqu’au bout de vos possibilités ? Réponse facile, visionnez donc cet anime ! Celui-ci compte actuellement vingt-cinq épisodes pour deux saisons et sachez aussi qu’une troisième est en cours d’élaboration.


Cet article est une republication d’un article paru dans l’édition reliée n° 26-27 de Mag’zine, que vous pouvez toujours aller le lire ici.



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Ici Lord, « petite main » pour le Mag'zine dans la rubrique Soleil Levant, on m'exploite 48h par jour (oui, oui c'est possible !). La preuve : on m'avait averti que le taff serait rude. Or, un homme averti en vaut deux. Donc 2*24... vous me suivez ?

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