Mise à nu – première partie

La mise à nu… quel thème vaste, il a toujours fasciné les artistes et le continue encore aujourd’hui. Inépuisable, le nu dans l’art a été traité de bien des façons, mais persiste encore et malgré tout à se renouveler. Source d’inspiration sans fin, il attire et interroge, aussi bien le spectateur, que l’artiste et le modèle.

Mais pourquoi plaît-il autant ? Est-ce pour ces formes exquises ? Pour le concept de nudité lui-même ? Par ailleurs, il est important de noter que le nu est principalement (et de loin) féminin. Mise en avant de la beauté ? De la sensualité ? De l’érotisme ? Ou bien encore de la pureté ou la vulnérabilité ?

Et puis, dans le fond… qui se met le plus à nu ? Le modèle ? Pas certain, peut-être l’artiste ? Voire même le spectateur ? N’y a-t-il pas non plus un jeu de voyeurisme ? Cette palpitation, de toucher l’interdit, de dévoiler ce que l’on cache habituellement…

Je n’ai pas la prétention de répondre correctement à ces questions. En outre, y a-t-il réellement une réponse exacte ? J’en doute fortement. Cependant, cela ne m’empêche pas de vous ouvrir des pistes, afin d’agrandir votre culture, votre sensibilité et votre approche du nu.

Ce dossier sera divisé en deux. Cette première partie traitera sur le nu en dessin et peinture. Quant à la seconde, elle se concentrera sur la photographie et vous pourrez la lire dans le prochain numéro.

Première approche du nu :

Dans cette sous-partie, je vais vous la faire découvrir au travers des ateliers que j’ai eu la chance de faire plus jeune, au lycée. Ceux-ci permettent, je pense, lorsqu’on est apprenti-artiste, de commencer à saisir la profondeur de ce thème.

Une chose vraiment appréciable en dessinant du nu, c’est qu’on apprend assez vite à saisir les formes d’un corps humain et, aide grandement à la maîtrise des proportions et de la morphologie. Dans cette optique-là, il nous a été demande de réaliser des petits croquis rapides (10 à 30 secondes) afin d’apprendre à saisir l’essentiel de la géométrie du corps.

Toujours dans la même idée, l’exercice s’est poursuivi, mais sur plus grand format, avec un peu plus de temps (environ 5 à 15 minutes). Vous noterez que les techniques privilégiées sont le fusain, ainsi que l’encre de Chine.

Bien entendu, on continue avec un point très important, la notion de mouvement ! Il est fondamental de comprendre comment le corps bouge et interagit avec le monde extérieur. Et pour bien assimiler ce point-ci, il a été demandé de réaliser des croquis (toujours rapide, environ 5 minutes) de positions clefs du corps pendant son déplacement, mais sur la même feuille.

La dernière chose vue durant ces exercices, et non des moindres, est la couleur, mais pas n’importe quelle couleur, la couleur du cœur, de notre ressenti, de nos émotions, vis-à-vis du sujet qui s’offre à nous. Oui, l’artiste doit également se révéler, se dévoiler, dans toute sa faiblesse.

Appréhension du nu

L’autre point, dont je souhaitais vous parler, va nous placer dans le rôle de spectateur/voyeur. Comment apprécier un dessin ou une peinture de nu ? Comment la comprendre ou dialoguer avec ? Excellentes questions ! Vraiment, que chacun se pose régulièrement. A mon humble avis, il n’y a pas de réponse plus appropriée qu’une autre. Chacun a sa manière de voir et de ressentir les choses. Pour ma part, je dirais qu’il faut faire le vide, respirer et laisser ce qui est devant nous, provoquer des émotions, sans crainte, le cœur ouvert et s’offrir à l’œuvre. Car, pour recevoir, il faut donner. Tout simplement.

Pour cela, je vous invite à plonger dans ces six œuvres, n’hésitez pas à me faire part de vos ressentis !

Dans l’ordre :

  • « La Baigneuse dite La Baigneuse Valpinçon » – J.A.D. INGRES – 1808
  • « La Madonne » – E. MUNCH – 1895
  • « La Parisienne de Montmartre » – K. VAN DONGEN – 1908
  • « La Source » – J.A.D. INGRES – 1856
  • « Study for Protrait II » – F. BACON – 1955
  • «  Les trois âges de l’Homme et la mort » – H. BALDUNG – 1539

Article publié sous le pseudonyme Sangigi Fuchsia

Truc écouté pendant la rédaction de l’article : l’OST de FMA et Gosick


Cet article est une republication d’un article paru dans l’édition reliée n° 7 de Mag’zine, que vous pouvez toujours aller le lire ici.



Rédigé par

Selamat pagi ! Rédacteur en chef du site et accessoirement président de l'association. Passionné de culture et d'art depuis bien des années, pour ne pas dire toujours, j'espère que cet endroit saura titiller votre curiosité ! Attention « Mon langage est composé de 97 kg de méchanceté. »

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