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La Gardienne dont vous êtes l’héroïne. ACTE II – Partie 2 ; Le Labyrinthe des Secrets

La suite des aventures de nos héros du Cercle des cendres ! Vous pouvez lire l’acte précédent en cliquant juste là. Bonne lecture.


Chapitre 13 : La Bête des Sables

Le Cercle des Cendres avait décidé de dévier du chemin indiqué par le cartographe, choisissant d’explorer les mystérieux points d’intérêt marqués sur les anciens documents. Leur premier détour les avait conduits profondément dans le Désert de la Folie, là où les dunes s’étendaient à perte de vue sous un soleil implacable.

Les premiers jours de marche furent épuisants. Le sable brûlant sous leurs pieds, la chaleur oppressante, et les mirages constants rendaient l’avancée difficile. Pourtant, l’équipe gardait le moral grâce à des plaisanteries échangées et à l’enthousiasme contagieux d’Elaina, qui ne ratait jamais une occasion de motiver ses camarades.

Mais ce calme fut de courte durée.

Sous leurs pieds, une vibration sourde monta en intensité. Chara, la plus attentive, leva brusquement la tête, ses yeux s’écarquillant de surprise. « Vous avez senti ça ? »

« C’est pas bon signe, » grogna Pigmen, sortant ses dagues et scrutant le sable environnant.

Soudain, le sol sous eux éclata dans un fracas terrifiant, projetant du sable dans toutes les directions. Un ver géant, de plusieurs mètres de long, surgit des profondeurs, ses mâchoires hérissées de crocs énormes s’ouvrant largement, prêt à engloutir tout sur son passage.

« Un ver des sables ! » cria Elaina, levant son bâton magique d’un geste vif. « Miaa, Pigmen, c’est à vous ! »

Miaa dégaina son épée, son regard déterminé. « Ça va être amusant, » dit-il avec un sourire féroce. Il se précipita vers la créature, esquivant une attaque brutale qui aurait pu le réduire en charpie.

Pigmen, quant à elle, utilisa son agilité pour s’approcher du flanc de la bête. Son but était clair : trouver un point faible. Elle se faufila dans les ombres créées par les dunes, ses mouvements presque invisibles, avant de frapper rapidement les segments plus vulnérables de la créature.

« Pigmen, à ta gauche ! » cria Chara, qui observait chaque mouvement du ver, analysant ses patterns d’attaque.

La coordination entre les membres du groupe était parfaite. Miaa, frappant avec une force inégalée, assénait des coups puissants pour distraire le ver, tandis que Pigmen infligeait des dégâts ciblés, rendant la bête de plus en plus furieuse.

Elaina, quant à elle, restait en retrait, récitant des incantations avec précision. Chaque fois que le ver parvenait à porter un coup, la douce lumière de ses sorts de soins enveloppait ses camarades, réparant les blessures et ranimant leurs forces. « Accrochez-vous, je vous couvre ! »

Après plusieurs minutes de combat intense, Miaa cria : « Maintenant, Pigmen, il baisse sa garde ! »

Pigmen n’hésita pas. Profitant de l’ouverture créée par Miaa, elle bondit sur la créature et planta ses deux dagues profondément dans la jointure qui semblait relier ses segments, provoquant un cri de douleur strident du ver. La créature se tortilla une dernière fois avant de s’effondrer, sa tête retombant lourdement dans le sable.

Essoufflés, mais victorieux, les membres du Cercle des Cendres se regroupèrent. Miaa tapota l’épaule de Pigmen avec un sourire satisfait. « Beau boulot. Ce gros tas de sable n’a jamais eu de chance. »

« Merci, » répondit Pigmen, essuyant la sueur de son front. « Mais sans Elaina, on serait en mauvais état. »

Elaina sourit doucement. « Vous vous battez comme des lions. Je ne fais que m’assurer que vous continuiez de rugir. »

Chara s’approcha, la carte à la main. « Regardez, l’un des points d’intérêt est tout proche d’ici. Et je pense que… » Elle s’interrompit, pointant du doigt un symbole sur la carte, que leur détour avait révélé. « Il semblerait que ce ver protégeait quelque chose d’important, là-dessous. »

Ils échangèrent des regards curieux. Peut-être étaient-ils sur le point de découvrir ce que le cartographe essayait si désespérément de leur cacher.

Chapitre 14 : Sous les Étoiles du Désert

Après le combat éprouvant contre le ver des sables, le Cercle des Cendres décida de ne pas précipiter les choses. S’aventurer à la recherche de ce que la créature protégeait dans leur état actuel serait trop risqué. Ils se mirent d’accord pour monter un petit campement au pied d’une haute dune, sous le ciel étoilé du Désert de la Folie.

Le feu crépita joyeusement tandis que Miaa tournait une broche improvisée, sur laquelle cuisait une étrange créature qu’ils avaient trouvée dans les parages — un mélange improbable entre un lézard et un poulet. « Vous pensez vraiment que c’est comestible ? » demanda Chara, un sourcil levé, observant le repas d’un air incertain.

« Fais-moi confiance, » répliqua Miaa avec un sourire. « Ce n’est pas pire que ce que nous avons mangé dans la grotte aux champignons géants. »

Elaina éclata de rire. « Ah, les champignons… Pigmen, tu te souviens de ta réaction quand tu as croqué dedans la première fois ? » demanda-t-elle, les yeux pétillants.

Pigmen leva les yeux au ciel, mais un sourire se forma sur ses lèvres. « Comment pourrais-je oublier ? J’ai eu l’impression que ma langue se transformait en éponge et que je pouvais sentir les pensées des cailloux autour de moi. » Elle secoua la tête en riant. « Sincèrement, qui aurait pu deviner que des champignons pouvaient rendre les cailloux si philosophiques ? »

Chara éclata de rire. « C’était si absurde… Je crois même que tu as demandé à un rocher comment il allait ! »

Miaa se joignit aux rires. « Et le pire, c’est qu’il a répondu ! »

Pigmen pointa un doigt accusateur vers Miaa. « Je ne suis pas la seule à avoir vécu des expériences étranges. Vous vous rappelez quand Miaa a essayé d’apprivoiser un sanglier, persuadé qu’il deviendrait son compagnon de route ? »

Elaina sourit. « Oh oui, ça ! Et au final, le sanglier n’a fait que te poursuivre sur plusieurs kilomètres… et il ne voulait rien d’autre que ton sac de provisions. »

« Hé, hé, » protesta Miaa, les joues légèrement rougies. « C’était un moment d’inattention. Et puis, vous n’avez pas été très utiles à rigoler au lieu de m’aider. »

« On était trop occupées à courir après toi, » répondit Chara en souriant.

Les éclats de rire continuèrent, alimentés par ces souvenirs absurdes qui, malgré les situations difficiles, rapprochaient chaque membre du groupe. Elaina reprit son sérieux pour un instant et leva une gourde remplie d’eau fraîche. « À nous, et à toutes ces aventures rocambolesques. Sans vous, ce voyage ne serait pas le même. »

Ils levèrent tous leurs verres et trinquèrent, le regard tourné vers les étoiles scintillantes au-dessus d’eux.

Après le repas, Miaa et Pigmen vérifièrent leurs armes, s’assurant que les lames étaient bien aiguisées et les armures en bon état. Chara, quant à elle, nettoya son arc avec minutie, resserrant la corde pour s’assurer qu’elle était bien tendue. De son côté, Elaina rangea soigneusement les potions de soins dans son sac, vérifiant les herbes et les cristaux nécessaires pour ses sorts.

Le campement s’emplissait d’une ambiance paisible, un moment de calme bien mérité après les batailles et les mystères des derniers jours. Pigmen se tourna vers Elaina. « Alors, on est prêts pour explorer ce qui se cache sous ce sable demain ? »

Elaina hocha la tête, un sourire confiant sur le visage. « Absolument. Mais pour l’instant, on se repose et on se prépare. Le désert ne nous fera pas de cadeaux, et on doit être prêts à tout. »

Chapitre 15 : Les Profondeurs Oubliées

Le lendemain matin, après avoir récupéré de leur bataille contre le ver, le Cercle des Cendres décida d’explorer les ruines qui s’étendaient sous le sable. Les anciens écrits retrouvés dans les Profondeurs Mécaniques avaient clairement désigné cet endroit comme crucial, et il était hors de question de passer à côté.

« Préparez-vous à tout, » déclara Miaa en avançant prudemment à l’entrée des ruines, son épée fermement dans sa main. Le sable coulait encore dans les fissures des murs de pierre, et l’air était frais, presque oppressant, comparé à la chaleur du désert.

Le groupe descendit dans les entrailles des ruines, leurs pas résonnant sur le sol en pierre craquelé. Des fresques mystérieuses ornaient les murs, racontant des histoires de batailles anciennes, de créatures redoutables et de gardiens oubliés. Après quelques minutes de marche, ils tombèrent sur un groupe de petites créatures des sables, leurs yeux luisant dans l’obscurité. Sans attendre, Miaa et Pigmen se mirent en position.

« On s’en occupe, » lança Pigmen, prête à bondir.

Miaa chargea le premier, son épée fendant l’air et taillant rapidement les créatures qui tentaient de l’encercler. Pigmen suivait de près, frappant avec rapidité et précision, ses dagues trouvant les points faibles avec une facilité déconcertante. Chara, postée en retrait, décochait des flèches avec une précision mortelle, chaque tir neutralisant une cible.

Le combat fut bref mais intense. Essoufflés, ils échangèrent un regard satisfait avant de poursuivre leur descente dans les ruines.

Un peu plus loin, ils arrivèrent devant une grande porte de pierre ornée de symboles. « Ça doit être ici… » murmura Elaina. « Mais il y a quelque chose de bizarre avec cette porte. » Elle posa la main sur l’un des symboles, et une série de mécanismes complexes s’enclencha.

Un murmure mystérieux emplit la salle, et le sol sous leurs pieds se mit à briller de symboles anciens. « On dirait une énigme, » déclara Chara, son regard scrutant les signes au sol.

« Bon… qu’est-ce qu’on a ici ? » Miaa fronça les sourcils. « On ne passera pas avant d’avoir résolu ça. »

Après plusieurs minutes à observer les symboles et les fresques autour, Chara s’exclama : « Je crois que j’ai compris ! Les symboles représentent des constellations. Il faut les aligner dans un certain ordre, selon les histoires gravées sur ces murs. »

Le groupe se concentra pour déplacer les dalles du sol, et après quelques essais, ils parvinrent à déverrouiller la porte. Un grand bruit de pierre résonna, et l’accès à une nouvelle salle s’ouvrit devant eux.

Mais à peine eurent-ils franchi le seuil qu’un rugissement terrifiant les accueillit. Une immense créature émergea des ombres, ses yeux luisant d’un éclat maléfique. Un golem de sable, constitué de fragments de pierre et d’or ancien, se dressait devant eux, prêt à protéger ce qui se trouvait plus loin.

« Préparez-vous ! » hurla Elaina, levant son bâton.

Le combat qui s’ensuivit fut d’une rare intensité. Miaa chargea le golem avec bravoure, mais chaque coup porté à la créature semblait à peine l’égratigner. Pigmen bondissait autour du golem, cherchant un point faible, tandis qu’Elaina lançait des sorts de protection et de soin pour maintenir ses compagnons en vie.

Chara, postée à distance, décochait flèche après flèche, visant les articulations du golem, mais ses projectiles ricochaient souvent sans causer de dégâts significatifs. Le golem, lui, frappa le sol avec une force brutale, faisant trembler toute la salle. Des éclats de pierre volaient dans tous les sens.

Miaa tenta un assaut frontal, frappant de toutes ses forces sur l’armure de pierre de la créature, mais un coup violent du golem l’envoya valser contre un mur. Il s’écroula au sol, grognant de douleur. « Ce truc est bien plus solide qu’il n’y paraît ! » haleta-t-il.

Pigmen, profitant de la distraction, bondit sur le golem et enfonça ses dagues dans une faille entre deux pierres massives. Elle parvint à lui infliger un coup sérieux, mais le golem, furieux, la saisit avant de l’écraser contre le sol.

« Pigmen ! » cria Elaina en se précipitant pour soigner son amie.

Tandis qu’Elaina lançait ses sorts de soins sur Pigmen, Miaa et Chara redoublaient d’efforts pour faire tomber la créature. Chara changea de tactique et tira une flèche enflammée directement dans le noyau lumineux du golem. La flèche explosa à l’impact, déséquilibrant la créature juste assez pour offrir à Miaa une ouverture.

Avec un dernier cri de rage, Miaa brandit son épée et plongea la lame profondément dans le noyau du golem. La créature émit un cri métallique terrifiant avant de s’effondrer dans un bruit sourd, ses fragments de pierre retombant inertes.

Le silence s’installa soudainement dans la pièce. Elaina, épuisée par l’effort de maintenir ses sorts, se laissa tomber à genoux à côté de Pigmen, qui respirait difficilement, encore grièvement blessée malgré les soins prodigués.

« On a gagné… mais à quel prix, » murmura Elaina, sa voix tremblante.

Miaa s’approcha en boitant, jetant un coup d’œil inquiet à Pigmen. « Elle a besoin de soins plus puissants… » dit-il sombrement.

Chapitre 16 : Les Profondeurs Oppressantes

Le Cercle des Cendres décida de rester dans les ruines pour soigner Pigmen. Elaina se concentra longuement, ses mains illuminées d’une lueur verdâtre apaisante. Au fur et à mesure, la respiration de Pigmen se fit plus régulière et sa douleur s’atténua. Après quelques heures de repos pour toute l’équipe, ils étaient prêts à repartir.

« On y retourne, » déclara Miaa en serrant les poings. « On ne va pas faire tout ça pour rien. »

Ils s’enfoncèrent plus profondément dans les ruines, le chemin devenant de plus en plus étroit et sinueux. La lumière des torches révélait des fresques mystérieuses représentant d’anciens rituels et des batailles mythiques, mais leur exploration fut rapidement interrompue par un assaut de créatures tapies dans l’obscurité.

« Ils sont partout ! » s’écria Chara en décochant ses flèches sur les créatures grouillantes.

Les monstres n’étaient pas bien gros, à peine plus grands qu’un chat, avec des corps chitineux et des crocs luisants. Individuellement, ils ne représentaient pas un réel danger, mais leur nombre accablant forçait les membres de la guilde à combattre sans relâche. Les vagues de créatures semblaient infinies, et la fatigue se faisait sentir.

Miaa se frayait un chemin à coups d’épée, taillant les créatures par dizaines, tandis que Pigmen abattait les monstres les plus proches de ses dagues rapides et acérées. Elaina, au centre du groupe, alternait entre les sorts de protection et les vagues de lumière sacrée qui repoussaient les ennemis. Chara, en retrait, continuait de tirer ses flèches avec une précision désespérée.

« On n’en voit pas la fin ! » grogna Miaa, le souffle court.

Les assauts incessants laissèrent des traces. Chaque membre était essoufflé, leurs mouvements de plus en plus lourds. Malgré tout, ils continuèrent à avancer, luttant péniblement contre les vagues successives de créatures. Finalement, après ce qui sembla être une éternité, le groupe émergea dans une vaste salle ornée de gravures anciennes.

Devant eux, une grande porte de pierre se dressait, couverte de symboles complexes et d’inscriptions en une langue ancienne. Mais lorsqu’ils voulurent s’approcher pour examiner la porte, un bruit sourd retentit, et les murs derrière eux s’écroulèrent, scellant le passage par lequel ils étaient venus.

« La porte est la seule sortie, » souffla Elaina, haletante.

« Regardez ! » Chara pointa du doigt une inscription gravée au-dessus de la porte. « Il y a une énigme… et pas le temps de se reposer. »

Au moment même où elle prononça ces mots, un craquement résonna, et l’eau commença à s’infiltrer par les parois, remplissant lentement la pièce.

« Je suis plus ancienne que le temps, pourtant, je suis souvent jeune. Je suis aimée des fous, haïe des sages. Sans moi, l’espoir se flétrit, et l’histoire s’éteint. Qui suis-je ? »

« Vite, réfléchissons ! » cria Miaa en regardant l’eau monter. « On n’a pas beaucoup de temps ! »

Ils se mirent à débattre fiévreusement, tandis que le niveau de l’eau continuait de s’élever autour d’eux. Elaina tenta plusieurs incantations pour ralentir la montée des flots, mais l’eau semblait implacable.

Chapitre 17 : La Vérité Émerge

Tandis que l’eau montait inexorablement autour d’eux, Elaina fixa l’inscription sur la porte et prit une profonde inspiration. « L’amour, » murmura-t-elle avec assurance, tout en gravant le mot avec sa magie.

Un grondement sourd résonna, et les symboles sur la porte s’illuminèrent d’une lumière dorée avant que la porte ne s’ouvre en grand. Mais à leur grande surprise, l’eau ne cessa pas de s’infiltrer ; au contraire, le flux se fit encore plus rapide, les emportant vers un escalier en colimaçon submergé.

« On n’a pas fini d’être mouillés, » lança Miaa en luttant contre le courant, tandis que le groupe se laissait entraîner vers l’étage supérieur.

Après ce qui sembla être une montée sans fin, ils émergèrent dans une salle haute de plafond, remplie de mosaïques anciennes représentant divers paysages. L’un d’eux attira particulièrement leur attention : une image de la Forêt des Cendres, avec des annotations dans la même langue ancienne que celle de l’énigme. En y regardant de plus près, Pigmen remarqua une inscription qui semblait être une carte codée.

« On dirait… un ancien passage caché, » murmura-t-elle. « Si ce qu’on voit est exact, la Forêt des Cendres est bien plus vaste que ce que l’on croyait, avec des zones encore inexplorées. »

Chara scruta les mosaïques, son doigt suivant les tracés sur le mur. « Cela parle d’un ancien sanctuaire, oublié de tous. Peut-être est-ce là que notre quête nous mène. »

« Le cartographe savait-il tout ça ? » demanda Miaa, les sourcils froncés.

« Si c’est le cas, il n’a pas tout dit, » répondit Elaina. « On dirait bien qu’on touche à quelque chose de plus important qu’on ne le pensait. »

Le groupe échangea un regard entendu. La découverte de ces informations capitales changeait la donne, mais il restait à décider du chemin à suivre.

Chapitre 18 : La Traversée des Mirages

Le Cercle des Cendres se mit en route pour le second point d’intérêt, traversant les vastes étendues du Désert de la Folie. Sous un soleil implacable, les vagues de sable s’étiraient à perte de vue, ondulant comme une mer dorée. Les rares végétaux étaient rabougris et secs, tandis que des créatures errantes, semblables à des scorpions géants et des serpents de sable, les harcelaient par intermittence. Heureusement, les compétences de Miaa et Pigmen permettaient de repousser les menaces sans trop de difficultés.

Le jour, la chaleur écrasante les obligeait à avancer lentement, leurs vêtements imprégnés de sueur. Les conversations étaient rares, chacun économisant ses forces. Parfois, Chara apercevait au loin des mirages étranges, d’immenses silhouettes flottantes qui semblaient les observer.

« Ce désert porte bien son nom, » souffla-t-elle, la gorge sèche.

Le soir venu, le groupe dressait un petit camp de fortune, rassemblant des branches pour le feu. Les nuits dans le désert, bien que fraîches, étaient marquées par des moments de camaraderie. Autour des flammes crépitantes, ils faisaient griller de la viande séchée et échangeaient des anecdotes.

« Tu te rappelles cette fois où tu as lancé ce sort de soin tellement fort que tu as fait repousser la corne du monstre ? » s’amusa Miaa en regardant Elaina.

« Hé, au moins il était bien vivant pour fuir, » répliqua-t-elle en haussant les épaules. « C’est pas ma faute si mes sorts font un peu… trop d’effet. »

Leurs rires s’élevaient dans l’air nocturne, et malgré la fatigue, l’esprit d’équipe restait intact.

Au bout de trois jours de voyage, le désert fit place à un paysage plus rocheux, avec d’imposantes formations de pierres sculptées par le vent. Finalement, ils atteignirent leur destination : un immense temple, à moitié enfoui dans le sable. Sa façade était d’une splendeur inouïe, ornée de sculptures détaillées et de colonnes colossales, chacune portant des gravures qui racontaient l’histoire d’un ancien peuple. Cependant, les signes d’abandon étaient évidents : des fissures parcouraient les murs et la végétation aride s’accrochait aux pierres.

« Comment un endroit aussi impressionnant a-t-il pu être oublié de tous ? » murmura Pigmen, les yeux écarquillés.

Ils s’avancèrent prudemment, leurs pas résonnant sur le sol de pierre, jusqu’à se retrouver face à deux portes massives, richement décorées.

La première porte portait l’inscription : « feu – poussières », gravée en lettres ardentes sur un fond noirci. La seconde, légèrement plus large, affichait : « terre – visions », entourée de motifs sinueux et de pierres précieuses incrustées.

« Quel chemin allons-nous prendre ? » demanda Chara en observant les portes avec fascination.

Chapitre 19 : La Mémoire d’Oku

Alors qu’Elaina s’apprêtait à poser la main sur la porte gravée de l’inscription « terre – visions », une voix grave et profonde résonna dans la salle :

« Vérification des origines… accès accordé. »

Les runes sur la porte s’illuminèrent d’une lueur verte et, dans un frémissement presque organique, les lourds battants s’écartèrent lentement, révélant un passage obscur. Sans un mot, le groupe entra.

De l’autre côté, ils découvrirent un espace qui leur coupa le souffle. Devant eux s’étendait une forêt dense, remplie de fougères gigantesques, de lianes verdoyantes et d’arbres imposants, certains au tronc si large qu’il aurait fallu plusieurs personnes pour en faire le tour. L’air était saturé d’une odeur de terre humide et de bois ancien, comme s’ils venaient de pénétrer dans une jungle millénaire. Au-dessus d’eux, les feuillages entrelaçaient leurs branches, créant un plafond végétal qui baignait l’endroit d’une lumière douce et verte.

« C’est comme… une forêt, mais sous terre ? » murmura Chara, l’émerveillement dans la voix.

« Ou bien dans une autre dimension, » ajouta Pigmen en examinant une étrange plante aux pétales fluorescents.

Ils avancèrent prudemment parmi les arbres, découvrant de temps à autre des ruines envahies par la végétation. Des statues de pierre, des obélisques couverts de gravures anciennes et même les restes de modestes sanctuaires se dressaient ça et là, des souvenirs d’un monde oublié. Ce lieu semblait vivre en marge du temps, conservé tel qu’il était autrefois.

Premier jour : Exploration

Ils passèrent la première journée à arpenter ce mystérieux domaine, fouillant les moindres recoins. La forêt s’étendait à perte de vue, presque vivante, les enveloppant de son silence et de ses secrets. À la tombée de la nuit, ils établirent un campement près d’un ancien autel brisé. Tandis qu’Elaina faisait rôtir des fruits comestibles qu’ils avaient trouvés, Miaa grimaça en observant les formes étranges que prenaient les ombres projetées sur les statues environnantes.

Deuxième jour : Révélations

Le lendemain, ils s’enfoncèrent plus profondément dans ce sanctuaire naturel, suivant un sentier dégagé où les plantes semblaient éviter de pousser, comme si une force invisible maintenait cette voie intacte. En scrutant les ruines, ils trouvèrent une inscription sur un pan de mur encore intact, indiquant un ancien nom gravé en lettres vieillies :

« Oku »

« Oku ? » prononça Elaina doucement. « Ce devait être le nom de cette forêt avant qu’elle ne devienne… la Forêt des Cendres. »

« Il y a eu un changement, quelque chose de colossal, » murmura Miaa. « Mais quoi ? »

Aucune réponse ne vint, seulement le bruissement des feuilles au-dessus d’eux. Le mystère de cette transformation restait entier, mais ils sentaient qu’ils étaient proches d’une découverte cruciale. Leur exploration les mena enfin aux restes d’une bibliothèque ancienne, ses piliers écroulés et ses étagères couvertes de mousse. La plupart des livres étaient réduits en lambeaux, leurs pages illisibles.

Pigmen tira une épaisse reliure partiellement intacte et l’ouvrit avec précaution. Elle contenait une seule phrase en clair, profondément gravée comme si elle avait résisté à l’usure du temps :

« Celui qui guide par les cendres veille en gardien éternel. »

Chara fixa le texte, la compréhension apparaissant lentement dans ses yeux. « Cela parle du Cartographe, pas vrai ? Il n’a pas seulement une carte, il garde littéralement la forêt. »

« Ce n’est pas seulement un guide pour nous, c’est le gardien de ce lieu, » murmura Elaina. « Il sait tout de cet endroit… Peut-être même qu’il nous manipule depuis le début. »

Ce nouvel éclairage sur le rôle du Cartographe changeait tout. Ils réalisèrent qu’ils n’étaient pas simplement sur une quête d’exploration, mais qu’ils s’engageaient dans une histoire tissée bien avant leur arrivée.

Ils sortirent de la bibliothèque avec un respect renouvelé pour le mystère de la Forêt des Cendres, et une conscience aigüe du danger que représentait le Cartographe. Peut-être les menait-il vers un piège, ou bien espérait-il les guider pour une raison connue de lui seul.

Chapitre 20 : Un Guide Taciturne

À la sortie du désert, nos compagnons aperçurent enfin la silhouette familière du Cartographe, qui les attendait, droit et impassible. Ses yeux semblaient plonger au-delà de leur regard, comme s’il lisait en eux tout ce qu’ils avaient découvert.

Miaa s’approcha le premier, fronçant les sourcils : « On a trouvé des ruines qui parlent d’Oku… et d’un événement qui a transformé la forêt en ce qu’elle est aujourd’hui. Vous le saviez, pas vrai ? »

Le Cartographe inclina la tête, mais ne répondit pas. Son silence incita Elaina à reprendre la parole : « Tout ce que nous avons découvert… les dangers, les énigmes, les secrets… c’est vous qui nous avez guidés vers tout ça. Mais pourquoi ? »

Après un long silence, le Cartographe finit par murmurer d’une voix calme : « C’est un test. Une épreuve pour savoir si vous méritez de connaître la vérité sur ce lieu. »

Pigmen plissa les yeux, méfiante : « Un test ? Mais pour quoi ? »

Le Cartographe hésita, les yeux baissés, comme s’il choisissait ses mots avec précaution. « Vous êtes liés à cet endroit, bien plus que vous ne le pensez. Vos ancêtres, vos fondateurs… tous ont un rôle dans l’histoire de la Forêt des Cendres. Mais pour comprendre… pour voir au-delà des apparences, il faut encore le mériter. »

Un silence lourd de mystère tomba sur le groupe. Elaina échangea un regard avec ses compagnons, tentant de déchiffrer les vérités voilées derrière les mots du Cartographe.

« Donc… tout ce que vous faites, c’est nous mettre à l’épreuve ? » s’indigna Chara, un brin frustrée. « Ce n’est pas comme si on pouvait vraiment refuser, maintenant que l’on est plongé là-dedans. »

Le Cartographe émit un sourire fugace, aussi éphémère qu’un mirage dans le désert. « Il y a encore plus à venir. Si vous souhaitez découvrir le fond de cette histoire, la suite de votre périple se dirige vers la Cité de Shen. Là-bas, vous trouverez les premiers indices de votre prochaine destination… et des réponses sur le rôle de vos ancêtres. »

Un éclat brilla dans les yeux d’Elaina à la mention des ancêtres de la guilde. Cette quête n’était plus seulement celle de la Forêt des Cendres ; elle touchait à son propre passé, aux racines profondes de son héritage. Mais une lueur d’inquiétude traversa le regard du Cartographe.

« Attention, » ajouta-t-il, « vous approchez de vérités plus dangereuses encore que les monstres ou les énigmes. Les plus grandes épreuves restent devant vous, et ce chemin n’est pas pour les faibles. »

Ils restèrent en silence, digérant cette révélation. Leur voyage s’annonçait bien plus complexe et périlleux que prévu, mais l’ombre de la Cité de Shen se profilait à l’horizon, pleine de mystères à dévoiler. Elaina jeta un coup d’œil vers ses compagnons, cherchant à lire leur détermination dans leurs yeux fatigués mais résolus.


Nous espérons sincèrement que cette lecture vous a plu ! La suite dans l’Acte III – Partie 1.

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Rédigé par

Selamat pagi ! Rédacteur en chef du site et accessoirement président de l'association. Passionné de culture et d'art depuis bien des années, pour ne pas dire toujours, j'espère que cet endroit saura titiller votre curiosité ! Attention « Mon langage est composé de 97 kg de méchanceté. »

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