FFXIV ; bilan après 2 extensions

Salut tout le monde ! On se retrouve dans ce numéro, afin de parler d’un MMO plutôt emblématique, Final Fantasy XIV, édité par Square Enix. Tout comme BDO, c’est un jeu que j’apprécie beaucoup et je tenais à faire un bilan, maintenant sa deuxième extension sortie. Mais avant tout, un peu d’histoire.

FFXIV est sorti en septembre 2010 mais s’est vite révélé être une catastrophe. Le jeu était à la ramasse totale techniquement et manquait cruellement de contenu. Décrié unanimement comme simplement une bonne grosse **tarte aux fraises**, Naoki Yoshida est nommé producteur et directeur (postes qu’il occupe toujours) afin de changer la donne et annonce ses lignes directrices en octobre 2011.

Genèse du projet

On peut dire que le changement est radical, puisque le jeu est presque refait de zéro. C’est en août 2013 que sort finalement la 2.0 nommée « A Realm Reborn ». Le titre n’est pas anodin, puisque le jeu renaît de ses cendres. Au niveau de l’histoire, afin de garder une cohérence, on crée à la fin de la 1.0, le « septième fléau » où une grande partie d’Éorzéa (le monde dans lequel on évolue) est détruite. On arrive dans en 2.0 dans un univers lui-même en reconstruction.

L’histoire de « A Realm Reborn » se concentre sur ce monde qui essaie de se refaire, en affrontant divers soucis, comme les Asciens, les primordiaux ou encore l’Empire de Garlemald. Globalement, cette nouvelle mouture du jeu reçoit l’approbation du public, qui tient enfin dans ses mains un MMO de qualité.

S’ensuit la version 3.0 avec l’extension « Heavensward » en juin 2015. L’histoire va ici se concentrer sur Ishgard et sa guerre millénaire face aux dragons, à laquelle il faudra mettre un terme. Cette mise à jour majeure est plutôt bien accueillie, mais on reproche à Square Enix d’utiliser toujours le même schéma, de manquer d’originalité et de ne pas chercher à prendre de risques. Les joueurs commencent à trouver le contenu redondant et, c’est avec des grandes attentes que l’extension suivante se fait désirer.

Nous arrivons donc en juin 2017, avec la 4.0 nommée « Stormblood ». Est-ce que le studio a su tenir ses promesses ? C’est ce que nous allons voir dans la suite. Car, je ne vous cache pas que j’avais moi-même de grosses attentes la concernant.

Avant tout, j’aimerai préciser qu’il ne sera mentionné nul part l’aspect artisanal du jeu (métiers & co), ne m’étant pas penché sur cet aspect. Il ne sera pas question non plus du housing, puisque aucun réel changement n’y a été apporté.

L’histoire de Stormblood

Bon, autant vous prévenir, je vais devoir divulguer une partie de l’histoire (ce qui se passe entre les patchs 4.0 et 4.05 pour être exact) à vous de voir si vous souhaitez lire ce paragraphe. L’avertissement fait, entrons dans le vif du sujet.

Dans « Stormblood », vous (le héros/l’héroïne de la lumière) devez affronter les Impériaux sur deux fronts, afin de libérer Ala Mhigo ainsi que Doma. À mon goût, c’est assez mi-figue mi-raisin. L’histoire n’est pas si mal, avec des personnages intéressants, comme Gosetsu que j’adore beaucoup, ou même Yugiri ou encore la discrète mais néanmoins charmante Cirina. Mais à coté de cela, nous avons Lyse, qui est un peu au centre de l’arc d’Ala Mhigo et, qui m’énerve au plus haut point, tellement elle est **loutre albinos**.

On peut également souligner que la fin manque un peu « d’épic » et que l’on finit bien vite la libération des deux patries, à se demander comment ils ont pu perdre, tellement on n’a eu qu’à claquer des doigts pour tout remettre en ordre. Un donjon par ici, un défi par là et c’est bouclé. Ce goût amer reste particulièrement en travers de la gorge sur la partie Doma, le défi concluant Ala Mhigo étant pour sa part plutôt intense.

C’est donc au final très mitigé en ce qui concerne le scénario, il y a certes de bonnes idées, mais on en aurait souhaité bien plus.

Nouvelles classes et gameplay

Je vous avoue que ça devait être l’un des points où j’attendais le plus au tournant Square Enix. L’annonce qu’il n’y aurait pas de nouvelle classe tank, ni soigneur, simplement deux dps, m’a quelque peu refroidi (à savoir que je joue soigneur en principal et tank en second). J’étais donc très impatient de voir cette fameuse refonte des jobs, voir si cela allait véritablement renouveler ma façon de jouer.

Et bien je dois admettre que j’ai été plutôt déçu. Autant les jauges de jobs je trouve cela très bien, notamment avec l’Astromancien, idem pour les actions de jobs, autant mon gameplay n’a pas bougé. Certes les modifications faite à cette classe en particulier sont très plaisantes, mais elles n’ont toutefois rien réinventées. Et je pourrais dire la même chose de mon Érudit ainsi que du Chevalier Noir et de globalement toutes les classes que j’ai pu monter niveau 70. N’aimant pas jouer dps, je n’ai pas pris la peine encore de monter le Samouraï et le Mage Rouge nouvellement arrivés.

C’est donc une grosse déception pour ma part sur ce plan là et je me languis de voir arriver un nouveau soigneur ainsi qu’un nouveau tank. Après, tout n’est pas à jeter, comme je l’ai dis, les jauges de jobs sont très appréciables,les actions de jobs sont une idée plutôt intéressante, même si le choix est relativement biaisé et que la plupart des joueurs vont s’orienter vers les mêmes sorts.

Les modifications opérées à tous les jobs de manière générale sont majoritairement bien accueillies.

Les contenus instanciés

Cette partie va être plutôt courte. Les donjons ont des ambiances toujours aussi sympathiques, mais ne se renouvellent pas (à l’exception du boss de l’un d’entre eux). On suit toujours quelque chose de linéaire, avec des packs de monstres toujours aussi inutiles et des boss aux mécaniques déjà vues et revues. Il manque ici cruellement d’innovation.

Ce sentiment se fait d’autant plus présent, que farmer les instances est nécessaire pour s’équiper, que ce soit les donjons, les défis ou le raid. Les défis au niveau de l’histoire tombent comme un cheveu sur la soupe et seule la version dite « extrême » de l’un d’eux offre une difficulté convenable (les autres sont bien trop faciles). Le raid, du moins pour les premiers étages sortis, reste bien mais sans plus.

Le contenu instancié de FFXIV manque d’innover et de proposer des choses différentes, on a l’impression de taper les mêmes choses dans des décors différents et ça commence à en lasser plus d’un.

Le joueur contre joueur

Avec les annonces, j’étais super content « simplification des actions, actions spéciales jcj, rendu plus dynamique des combats » il y avait de quoi être ravi. Sauf que dans la réalité, les choses ne sont pas aussi belles. La simplification s’est transformée en assassinat. Les classes n’ont plus que 3~4 sorts à peu près utiles et, surtout perdre leur essence. Pas de cartes pour l’Astro, pas de fée pour l’Érudit, en bref, on perd ce qui fait la personnalité des classes. Les combats deviennent donc fades, sans saveurs, notre personnage sans âme.

Je ne saurais me prononcer, mais jouer soigneur dans le JcJ actuel c’est se vouloir du mal, tant le fun y a été intégralement supprimé. Les tanks sont à peine mieux lotis et seuls les dps corps à corps semblent rester quelque peu intéressants à jouer.

Cette simplification à l’outrance a détruit à mon sens l’aspect joueur contre joueur du jeu. Déjà qu’il était bien boudé avant par nombre de joueurs, je ne suis pas convaincu qu’ils aient attiré du monde avec cette nouvelle version, bien au contraire.

Le monde, aspect visuel et sonore

Vous allez me dire que là, nous sommes enfin dans la partie où je vais dire tout plein de bien du jeu ? Et bien oui … mais non également. Je m’explique. Le jeu est beau, c’est indéniable, la direction artistique sait nous faire de belles choses et la suppression du support de la PS3 a clairement été positif. Cependant, il manque quelque chose à un MMO tel que Final Fantasy XIV. Un monde vivant.

Pour détailler simplement, les cartes sont de plus en plus grandes, mais restent vides et ne servent à rien, à part parler à trois pnj afin de valider sa quête. Les cartes ont beau êtres jolies, leur inutilité n’attire pas les joueurs. On se ballade dans des zones vides de vie, où même les pnj sont rares et regroupés à quelques endroits. Le monde manque « d’animation », de gens, de villageois qui se baladent, de caravanes marchandes, comme je le disais, de « vie », tout simplement.

On a la mauvaise impression d’évoluer dans un monde statique où rien ne se passe, puisque l’action se déroule en instance. En 2017, pour un jeu de l’ampleur de FFXIV, c’est bien triste.

Au niveau musical, c’est toujours aussi agréable d’écouter les musiques du jeu, rien à redire, même si j’ai été un peu plus charmé par celles de Heavensward. Quoiqu’il en soit, il reste l’un des rares (peut-être même le seul) MMO où je ne désactive pas en permanence ses sons. Là dessus pas de reproche, vraiment bien joué, il faut continuer comme ça !

Bilan 4 ans après la résurrection

Il est désormais temps de compiler brièvement cela. Dans l’ensemble, on ne peut pas dire que FFXIV soit un mauvais jeu, cependant, l’équipe en charge de ce projet semble bien trop se reposer sur ses acquis. Le titre manque d’originalité et Square Enix devrait prendre bien plus de risque, afin de proposer du contenu qui sorte un peu de l’ordinaire, afin de casser avec ce sentiment de lassitude, se faisant de plus en plus pesant.

Je me rend compte que j’ai été assez négatif dans mes propos, j’ai pourtant bien aimé joué à ce jeu, y compris à Stormblood, mais j’avoue que mes grosses déceptions sur certains points comme les jobs et le joueur contre joueur m’ont un peu blasé. J’ai hâte que ce jeu me propose du neuf, d’autant plus qu’il en a très largement les moyens, àmha.

Article publié sous le pseudonyme Esenjin San[gigi]


Cet article est une republication d’un article paru dans l’édition reliée n° 19 de Mag’zine, que vous :pouvez toujours aller le lire ici.



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Selamat pagi ! Rédacteur en chef du site et accessoirement président de l'association. Passionné de culture et d'art depuis bien des années, pour ne pas dire toujours, j'espère que cet endroit saura titiller votre curiosité ! Attention « Mon langage est composé de 97 kg de méchanceté. »

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