Et si on parlait (encore) de Violet Evergarden ?
Une fois n’est pas coutume, je souhaite saisir cette occasion pour à nouveau vous parler de Violet Evergarden. Si vous ne connaissez pas encore cette pépite, sachez que c’est une œuvre littéraire publiée sous forme de light novel, autrement dit un format de roman plutôt japonais. L’intrigue met en lumière une ancienne soldate de guerre, reconvertie en poupée automatique de souvenirs, chargée d’écrire des lettres pour les gens qui n’en auraient pas les capacités ou pas le talent pour correctement retranscrire leurs émotions.
Violet a massivement été révélée au grand public grâce à l’adaptation Netflix élaborée en collaboration avec le studio d’animation Kyoto Animation, et la série a également vu naître deux films additionnels suite à son succès, que je vous préconise d’aller voir dès que vous en avez l’occasion si vous n’avez pas encore pu découvrir ce joyau.
Comme vous avez déjà pu le soupçonner, je suis à des années lumière de l’objectivité quand il s’agit de parler de Violet Evergarden. Elle a été ma porte d’entrée vers l’animation japonaise, et c’est grâce à elle que j’ai pu consommer un grand nombre d’animes et de mangas ces dernières années, en découvrant que cet univers ne se définissait pas qu’autour d’Albator, Dragon Ball et Naruto.
Suite à un cadeau pour le dix-huitième printemps de ma sœur, je lui avais proposé de lui offrir et de l’accompagner pour un voyage à l’étranger. Malheureusement, les impératifs professionnels et la pandémie s’étant imposés dans nos existences, nous avons pu patienter quelques années avant de pouvoir concevoir ce projet de voyage de manière sérieuse.
L’année 2023 ayant été plus sereine pour nous sur pas mal de points, nous avions rapidement décidé que nous voulions passer quelques semaines en Asie. Deux pays avaient donc été sélectionnés: le Japon et la Corée du Sud. Débordant de passion pour la compétition de League of Legends, un jeu vidéo très populaire en Corée du Sud, j’étais assez intéressé pour découvrir la Corée, étant donné que nous aurions pu y aller durant les championnats du monde de ce dit jeu vidéo.
Cependant, après réflexion, nous nous sentions plus attirés par un pays plus traditionnel comme le Japon, car nous craignions de nous ennuyer en Corée pour un voyage de plusieurs semaines. La liste des endroits et choses à découvrir qui attisaient notre curiosité ont fait pencher la balance en faveur du Japon.
La destination étant maintenant choisie, il fallait désormais se concerter sur la date, sur la durée, et sur les endroits à visiter au pays du soleil levant. Sur un coup de tête, nous réservions vingt-six jours, en partant début octobre, car nous souhaitions découvrir Halloween. Pour la destination, nous options pour un début de séjour à Tokyo, puis un voyage sur l’Ouest jusqu’à Miyajima, pour finir par remonter jusqu’à Nagano, afin d’ensuite vivre notre dernière semaine plus en découverte à Tokyo. Au milieu de ce séjour se sont agrémentés de trois jours à Kyoto, et c’est de ce premier jour à Kyoto que je souhaiterais vous parler plus en détail.
L’année 2023 est une période où j’avais pris un peu plus de recul sur l’animation japonaise. Bien que je passais il y a quelques années des heures chaque jour à regarder des animes ou à dévorer des mangas, cette dernière année a été plus paisible sur la consultation des médias japonais. Je m’intéresse toujours aux dernières sorties et aux actualités, mais il peut m’arriver de passer plusieurs mois sans regarder le moindre anime. Je pars ainsi au Japon avec un certain sens critique, et sans réelle attente en terme de souvenirs à dénicher. J’ai une liste longue comme le bras de cadeaux que je souhaite trouver, mais rien de vraiment complexe. Enfin, tous sauf un.
Une fois sur place, la veille de notre départ à Kyoto, environ vers le milieu de notre séjour, je me remets à penser à Violet. Je me dis que je souhaiterais quand même trouver un souvenir authentique de Violet, spécifiquement dans la ville de Kyoto, étant donné que c’est là-bas que tout a commencé pour Violet. On peine un peu à trouver un coin évoquant Violet.
Mon idée initiale était de me rendre devant les locaux de Kyoto Animation, mais j’ai assez vite déchanté pour trois raisons. La première était que j’aurais souhaité déposer un bouquet de fleurs pour les malheureuses et malheureux qui y ont trouvé la mort durant cette terrible tragédie de l’incendie, mais je n’ai pas trouvé sur Internet une mention d’un quelconque autel ou lieu de recueillement pour penser aux victimes. La deuxième raison était que la boutique liée au studio Kyoto Animation avait été fermée depuis quelques temps, et j’avoue que je n’avais aucune idée de comment me comporter sur place. Super, on serait arrivés devant leurs bureaux, mais ensuite ? Les gens travaillent, et le studio n’a pas nécessairement un lieu dédié pour les visiteurs. Et enfin, l’ultime raison qui a scellé les espoirs de cette visite était la distance. Depuis notre hôtel, nous aurions mis environ deux heures à nous rendre aux locaux du studio d’animation. Compte tenu des incertitudes colossales énoncées pour les deux premières raisons, nous avons donc mis de côté cette proposition.
Je décide alors de me rendre sur le site officiel de Violet Evergarden, tout en japonais, pour regarder s’il préconisait un quelconque lieu pour les fans de Violet Evergarden. Je découvre ainsi qu’une collaboration est actuellement en cours avec le Garden Museum de Hiei (jardin botanique en français je pense?) et la série Violet Evergarden, un petit coin près de Kyoto, mais tout de même assez excentré du centre de la ville.
J’en parle à ma sœur, sans grand espoir, puisque l’on va passer trois jours à Kyoto et que l’accès au musée est assez complexe, comme il est situé sur le sommet du mont Hiei, qui surplombe une grande partie de Kyoto. Elle me motive alors à ce qu’on y aille le lendemain, en me convainquant que ce serait sans doute la seule occasion de trouver du contenu lié à cette saga.
Nous nous préparons donc le lendemain matin en partant de Nagoya, attrapons le Shinkansen pour vite nous rendre à Kyoto afin de laisser nos sacs de quinze kilos à l’hôtel, puis nous nous mettons en route vers le jardin botanique. Au programme depuis la gare de Kyoto: un métro, un train, un funiculaire, et enfin un téléphérique pour accéder au musée, en comptant une bonne heure pour attraper les correspondances.
Cette activité nous marque dès le début du périple, car je doute que beaucoup de gens qui découvrent Kyoto pour la première fois commence directement par cette visite. Le cadre s’en fait ressentir. Disons que si vous n’aimez pas trop côtoyer des gens à longueur de journée, le Japon ne sera peut-être votre destination idéale. Ce trajet contraste complètement avec le reste de notre séjour: le dernier téléphérique passe deux fois dans l’heure, et ne peut que contenir une quinzaine de personnes.
Ce calme est un délice sans nom. Même si je trouve que l’on s’habitue assez vite à la foule constante, cette parenthèse dans les montagnes de Kyoto est si apaisante, alors que l’on n’est même pas encore arrivés au sommet ! Le dernier téléphérique se poursuit, et l’on découvre ainsi le sommet du mont Hiei avec son musée botanique. On s’y rend mi-octobre, ce qui n’est pas la période la plus optimale pour admirer des fleurs, mais le travail fait par les jardiniers est exceptionnel, comme en témoigne la beauté du jardin.
Le thème du musée est divertissant. Je suis loin d’être un expert en art, donc je vous dirai peut-être pas mal de sottises, mais il me semble que le but premier du musée est de mettre en exergue des artistes plutôt impressionnistes. Le jardin est alors jonché de reproductions de tableaux de peintres connus, qui se marient parfaitement aux fleurs et plantes agrémentant ce petit coin de paradis, qui me ferait presque oublier pourquoi nous nous y sommes rendus.
Le musée surplombe Kyoto, nous faisant prendre conscience du petit bout de chemin que l’on a fait depuis notre réveil. Nous croisons une petite vingtaine de personnes durant l’heure et demie passée dans le musée, ce qui renforce davantage ce sentiment de privilège auquel nous sommes confrontés.
Mais vient alors la rencontre tant attendue, celle pour laquelle nous nous sommes empressés de prendre tous ces moyens de transports, et de subir la fine pluie qui régnait ce jour-là:
J’ai enfin pu rencontrer Violet pour de vrai, en chair et en carton. Croyez-moi, elle est aussi sympathique et jolie qu’à la télé! J’ai aussi eu la chance de croiser les personnages qui l’accompagnent au quotidien:
Après avoir fait le tour du jardin, contemplé les dernières peintures et senti le moindre bosquet de fleurs, il était temps de se rendre à la boutique du musée. Je vous confesse être devenu fou face à tout ce mercantilisme de Violet, et la coquette somme dépensée ce jour-là restera secrète pour ne pas déboussoler face à un tel fanatisme pour Violet.
J’en ai alors profité pour mettre à jour ma petite collection de goodies Violet Evergarden. De retour à Tokyo, j’ai également pu ajouter à ma librairie les light novels ainsi que quelques revues d’illustrations sur les planches de la série animée:
Je ne serai jamais assez reconnaissant envers ma petite sœur de m’avoir emmené là-bas, au jardin botanique du mont Hiei et plus généralement au Japon vivre ce formidable voyage, et je tenais alors à clôturer cette dépêche avec des remerciements pour ma sœur.