Erased : Boku Dake ga Inai Machi

GENRES /drame/énigme & policier/amour & amitié
AUTEUR : Sanbe Kei
DURÉE :12 EPS 23 mins
TITRE ORIGINAL : Boku dake ga Inai Machi
ANNÉE DE PRODUCTION : 2016
STUDIO : A-1 Pictures

« Erased : Boku dake ga Inai Machi » est l’adaptation anime du manga de Kei Sanbe, paru dans le magazine Young Ace, de l’éditeur Kadokawa Shoten, entre juin 2012 et mars 2016. La réalisation est confiée au studio A-1 Pictures, qui officialisera la première diffusion le 7 janvier 2016, sur les antennes japonaises. Parallèlement, le simulcast est assuré par Wakanim, dans les pays francophones.

L’HISTOIRE

Satoru Fujinuma, vingt-neuf ans, gagne sa vie en tant que livreur de pizza, bien qu’en réalité son vrai métier soit celui de mangaka. Malgré ses efforts, il n’arrive pas à percer dans son domaine : la raison incombe à son manque de confiance en lui, qui l’empêche de s’exprimer pleinement, tant au travers de sa plume que dans son quotidien. Il ne s’est donc jamais réellement ouvert aux autres et c’est toujours avec une certaine retenue qu’il interagit avec son entourage.

Malgré sa personnalité terne, c’est pourtant quelqu’un de bien, investi d’un grand sens du devoir mais surtout d’un don surnaturel, lui permettant de remonter le cours du temps. A vrai dire, il ne maitrise en rien le déclenchement de ce phénomène qu’il nomme lui-même « Revival » et qui survient lorsqu’une personne se trouve en danger. Il est alors projeté dans le passé pour revivre la même situation et être en mesure d’altérer le cours des évènements, quitte à se mettre lui-même en péril.

Lors d’une banale livraison, Satoru sauve un enfant qu’un camion, lancé à toute vitesse, manque d’écraser et ce, au prix d’une brève hospitalisation. Inconscient, Satoru voit défiler des scènes de son enfance. Dans sa vision, il distingue notamment une fillette de son âge, vêtue de rouge et seule dans un parc : il s’agit de Kayo Hinazuki, une élève de sa classe de primaire, qui avait mystérieusement disparu et qui fut retrouvée morte au cours de l’année scolaire.

Presque vingt ans après les faits, Satoru va être subitement rattrapé par cette affaire, qu’il s’était efforcé d’oublier et dans laquelle il était pourtant un témoin direct. Lorsque son entourage se retrouve impliqué dans une suite tragique d’évènements, un « Revival » le ramène en 1988, année durant laquelle la petite Kayo fut portée disparue…

L’ADAPTATION

« Erased » est une aventure humaine, celle d’un jeune homme, qui par la force des choses, va apprendre à se redécouvrir au travers d’une rétrospective de son enfance. Par ce voyage dans le temps, l’existence de Satoru, jusqu’à présent vide de sens, prendra une toute autre dimension.

Les instants fugaces de son enfance, anodins par le passé, vont au final se révéler inestimables à ses yeux. Sans pour autant perdre de vue les raisons de son retour en 1988, il va s’ouvrir aux autres et prêter davantage attention à ceux qui l’entourent. Car oui, c’est bien pour protéger les siens qu’il s’improvise en héros, afin de lever le voile de cette menace qui sévit à travers les âges…

On suit avec grand intérêt les aventures de cet intrépide garçon, pour qui la confiance et l’amitié seront les meilleures armes. L’intrigue, parfaitement rythmée, vous tiendra en haleine du début à la fin et vous en redemanderez toujours plus à chaque fin d’épisode.

Par ailleurs, l’histoire est habilement accompagnée d’un point de vue narratif interne, au travers duquel le protagoniste nous livre ses joies, ses pensées, ses réflexions, ses doutes… Le spectateur se fait donc le confident privilégié du héros et explore avec lui cet univers inconnu aux teintes froides, où la solitude peut conduire à bien des malheurs.

Cette solitude, Satoru compte bien ne pas la laisser s’insinuer, ni en lui, ni dans son entourage car la résolution de cette affaire résidera en sa capacité à s’ouvrir aux autres et, réciproquement, que les autres s’ouvrent à lui. Au fur et à mesure, l’atmosphère terne du début d’anime évolue vers un climat plus affable. Cette tranquillité reste toutefois sous pression constante d’une menace, qui nous rappelle sans cesse que le cours des évènements peut basculer à tout instant.

Les qualités de l’anime sont nombreuses mais quelques ombres figurent au tableau. On regrette que certains thèmes, potentiellement intéressants pour le développement de l’anime, n’aient pas été davantage exploités. Par exemple, l’extraordinaire pouvoir dont dispose Satoru permet d’amorcer l’intrigue, mais celui-ci parait presque anecdotique par la suite. Il s’agit d’un don aussi puissant que dangereux et l’anime, par facilité, ne s’attarde pas sur les conséquences potentielles, voulues ou non, des actions menées par Satoru sur son présent. Or, le simple fait qu’il s’interroge sur cet aspect aurait introduit une tension additionnelle à l’intrigue.

Autre point, l’univers dans lequel évolue notre protagoniste parait bien trop « normal » en comparaison avec la faculté dont il dispose. Une multitude de questions me vient à l’esprit. D’où tient-il ce pouvoir ? Pourquoi est-il le seul à le posséder ? Une explication n’aurait pas été de trop et aurait grandement contribué à une adhérence plus forte à cet univers. L’anime reste tout de même très plaisant à regarder et vous passerez à coup sûr un bon moment à suivre les pérégrinations temporelles de Satoru.

LES MUSIQUES :

Les musiques, emplies d’émotions, jouent globalement sur de douces sonorités et retranscrivent bien l’atmosphère de l’anime. Pour les génériques, à n’en pas douter, j’ai totalement accroché à l’opening « Re: Re: ».

OP1 : « Re: Re: » interprété par ASIAN KUNG-FU GENERATION .

ED1 : « Sore wa Shiisana Hikari no Youna » interprété par Sayuri.

QUE RETENIR AU FINAL ?

« Erased : Boku dake ga Inai Machi » est un seinen qui amène dans son intrigue des aspects humains tels que la maltraitance, la marginalisation et le renfermement sur soi. Bien que développés superficiellement, ces thèmes prennent une place à part entière au sein de l’histoire et contribuent à l’instauration de cette atmosphère en demi-teinte, propre à « Erased ».

Le mélange entre enquête et surnaturel est plutôt bien rendu, avec la mise en avant de valeurs fortes telles que la confiance et l’amitié. L’anime se compose de seulement douze épisodes, parfaitement ficelés entre eux, qui s’enchainent sans qu’on ait le temps de les voir passer et pour peu qu’on soit réceptif à cet univers. Si vous hésitez à franchir le pas, je ne saurais que vous y encourager car c’est un anime dont il serait vraiment dommage de passer à côté.


Cet article est une republication d’un article paru dans l’édition reliée n° 16 de Mag’zine, que vous :pouvez toujours aller le lire ici.

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Ici Lord, « petite main » pour le Mag'zine dans la rubrique Soleil Levant, on m'exploite 48h par jour (oui, oui c'est possible !). La preuve : on m'avait averti que le taff serait rude. Or, un homme averti en vaut deux. Donc 2*24... vous me suivez ?