Carnet de voyage à Honshu ; partie 1
Aujourd’hui, je vous invite au voyage. Envolons nous loin, très loin, à des milliers de kilomètres de la capitale française, évadons nous pour le Pays du Soleil Levant : le Japon.
Pour mon plus grand bonheur, j’ai eu l’occasion d’y voyager en avril dernier durant trois semaines, une expérience ô combien mémorable, étant donné l’affection toute particulière que je porte à ce pays, sa culture et ses traditions. C’est avec un enthousiasme non dissimulé que j’ai entrepris ce séjour avec l’idée d’en rédiger un petit carnet de voyage. Un écrit au sein duquel je vous confie mes impressions et mes expériences, qui je l’espère sauront vous être utiles. Commençons donc cette première partie !
Pour un vol direct au départ de Paris CDG, ce sont près de douze heures de trajet qui vous attendent pour rejoindre l’archipel nippon. En embarquant en début d’après-midi, vous atterrirez là-bas de bon matin, avec un décalage horaire de sept à huit heures selon la période de l’année.
Une fois sur terre, passage obligé au poste de contrôle aux frontières où vous devrez remettre un formulaire indiquant le but de votre voyage, la durée ainsi que votre lieu de résidence. A noter que pour un séjour de moins de trois mois, vous n’aurez pas besoin de visa pour votre entrée sur le territoire.
Une fois que vous vous serez acquittés de cette petite formalité, vous voilà maintenant arrivés au pays des cerisiers en fleur !
À l’atterrissage
Avec un départ à 14h depuis Paris, mon avion s’est posé à 8h40 du matin à l’aéroport KIX du Kansai.
J’ai été ensuite retirer mon Pocket Wifi, un petit boîtier 4G nomade qui vous permettra de connecter en Wifi l’ensemble de vos terminaux lors de vos déplacements (très pratique notamment pour l’utilisation du GPS via Google Maps et surtout Hyperdia pour la planification de vos trajets en transports en commun).
Des comptoirs dédiés sont présents dans la plupart des aéroports, assurant ainsi le service sur tout le territoire. Je vous recommande vivement la location de cet équipement, qui à bien des égards s’avérera indispensable lors de votre voyage : comptez environ 100 euros pour trois semaines de location. Différentes offres existent à des prix plus ou moins variables, en s’y prenant à l’avance dans la réservation et en comparant les services, vous vous en tirerez avec le meilleur prix.
Prochaine étape, récupérer mon précieux sésame : le JR Pass ( Japan Railways Pass). Il s’agit d’un titre de transport qui vous servira pour la quasi majorité de vos déplacements. En effet, la Japan Railways est l’une des principales compagnies ferroviaires du Japon, répartie en région, son réseau ferroviaire dessert toutes les grandes villes de l’archipel.
Bien qu’onéreuse, l’offre présente un réel intérêt économique si vous multipliez les déplacements à travers le pays. Le JR Pass n’est d’ailleurs disponible à la commande que pour les personnes de nationalité étrangère, venant au Japon dans le cadre d’un séjour touristique de moins de trois mois. Pour vous le procurer, il vous faudra le commander en amont de votre départ auprès de distributeurs agréés. Vous recevrez ainsi par courrier un coupon (voucher), que vous pourrez échanger une fois sur place contre le précieux document. Au moment où j’écris ces lignes : comptez 222 euros pour le Pass 7 jours, 353 euros pour celui de 14 jours et 452 euros pour 21 jours de déplacements illimités dans le réseau ferroviaire de la compagnie JR.
Au point d’échange, vous aurez la possibilité de choisir la date d’activation de votre Pass. Un séjour au Japon de deux semaines n’implique pas forcément la commande d’un JR Pass de la même durée.
Certaines villes, comme Kyoto par exemple, se visitent bien en bus mais surtout en vélo, vous pouvez ainsi différer l’activation de votre Pass à un moment plus opportun, où celui-ci vous sera plus utile lors de vos pérégrinations.
En planifiant intelligemment vos trajets, vous pourrez donc réaliser d’importantes économies, pensez-y.
Osaka
L’aéroport KIX est desservi par le réseau JR via sa station : Kansai Airport. A partir de là, vous n’aurez aucun soucis pour vous rendre en Shinkansen vers les grandes villes de la région. Pour ma part, Osaka a été la première ville où j’ai posé les pieds.
Il s’agit de la troisième ville du Japon en terme de population. Depuis l’aéroport KIX, le sud-est d’Osaka est joignable en environ trente minutes vers la gare JR de Tennoji. Autour de cette station, il y a un quartier populaire, plus traditionnel, mais aussi plus calme que le centre ville, animé à toute heure de la journée.
Les logements y sont plus abordables, ce qui peut s’avérer être un bon point de chute (ce qui a été mon cas) car il ne vous faudra pas plus d’un quart d’heure pour rejoindre le centre-ville avec l’Osaka Loop Line (la ligne circulaire du centre-ville). De manière générale, prévoyez un hébergement non loin d’une gare JR afin d’être plus souple dans vos déplacements, d’autant plus si vous êtes excentrés, cela vous économisera bien de l’énergie.
Le centre ville d’Osaka et ses quartiers animés
Au cours de votre visite d’Osaka, le centre ville sera bien sûr l’un des principaux points d’intérêt.
Les quartiers les plus réputés y sont concentrés, notamment Namba qui en est le plus animé avec ses magasins, ses salles de jeux, ses restaurants et ses bars. Vous y accéderez facilement via la station JR Namba. Si vous remontez vers le nord, vous atterrirez immanquablement à Dôtonbori, la rue longeant le canal du même nom et qui se trouve être le cœur névralgique de Namba, avec ses innombrables restaurants dont les fragrances viendront vous caresser les narines.
N’hésitez pas à vous y arrêter pour savourer les délicieuses spécialités locales que sont les takoyakis et okonomiyakis. Vous ne pourrez pas non plus rater l’affichage publicitaire géant du Glico Man, l’une des figures les plus emblématiques de la ville. Au même niveau, et à la perpendiculaire du canal Dôtonbori, s’étend Shinsaibashi et son immense galerie marchande couverte, lieu de balade et point de rendez-vous incontournable pour les amoureux du shopping.
Nipponbashi est un autre quartier emblématique d’Osaka, puisque c’est là que se situe le Den Den Town, le quartier geek, gamer et otakus (à vous de voir !), une version osakienne d’Akihabara, de plus petite envergure mais toute aussi intéressante ! Situé à l’est, non loin de la station JR-Namba, vous pourrez vous y rendre à pied sans problème.
Profitez de la journée pour visiter pleinement ces quartiers emplis de vie.
Le château d’Osaka
Outre ces escapades urbaines, le fameux château d’Osaka est un autre point d’intérêt à ne pas manquer. Accessible par la gare JR Osakajokoen, le monument se dresse fièrement dans les hauteurs de la ville. Il est entouré d’un parc, arboré de cerisiers resplendissants durant la période des Sakuras, et de douves où vous pourrez apercevoir des barques naviguant dans le bassin.
La périphérie du château est sans nul doute un lieu de convivialité propice aux promenades et à la détente, où les japonais se retrouvent volontiers après le travail, jusqu’à la tombée de la nuit. Des stands de nourriture sont présents tout le long du chemin menant au château, de quoi titiller vos papilles inévitablement !
Au fur et à mesure que vous vous approcherez, vous ne cesserez d’être étonnés par les détails qui se dévoileront progressivement à vous, tant dans les environs du château, que ce dernier en lui-même, impressionnant du haut de ses huit étages. Moyennant 600 yens, vous pourrez entrer à l’intérieur et découvrir le musée en son sein, qui retrace l’histoire du célèbre monument et celle de la ville d’Osaka durant la période Edo. Le point culminant de la visite sera la vue panoramique qu’offre le château à son dernier étage.
Une fois la nuit tombée, le château se présente sous un jour différent, éclairé de toute part : il n’en est que plus impressionnant. A la périphérie ouest du château, vous trouverez le jardin de Nishinomaru, abritant plus de six cents cerisiers et dont la floraison, couplé à l’éclairage de lanternes, offre un sublime paysage durant la période des Sakuras au mois d’avril.
À noter que l’entrée du jardin est payante contrairement au reste du parc, qui est accessible jusqu’à 20h durant cette période. Là encore, j’ai été étonné de voir qu’autant de japonais pouvaient se retrouver pour boire un verre ensemble jusque tard en soirée.
Vous passerez assurément un très bon moment à vous y promener.
Universal Studios Japan
Dans un autre registre cette fois, le parc à thème Universal Studios Japan se situe au niveau de la baie d’Osaka. Il est accessible par la station Universal City, à moins d’un quart d’heure du centre-ville.
Après Tokyo Disney Resort, il s’agit du deuxième parc d’attraction le plus fréquenté du Japon. Vous y trouverez différentes zones thématiques dans l’univers des blockbusters américains tels que Harry Potter, Jurassic Park ou Spiderman.
Pour le bonheur des plus petits, ces derniers pourront voir une horde de Minions déambuler dans les allées du parc, l’occasion par la suite de découvrir une zone qui leur est complètement dédiée, sans oublier d’autres figures telles que Hello Kitty ou Elmo.
D’autres zones (temporaires ou non) s’insèrent davantage dans la culture locale comme l’attraction Monster Hunter : The Real et Final Fantasy XR Ride, pour attirer encore et toujours plus de monde.
Pour tout vous dire, je m’y suis surtout rendu par curiosité et donc sans réelle planification une fois sur place. Arrivé sur les coups de 10h, je n’ai pas eu à attendre trop longtemps pour m’acheter le billet d’entrée au guichet (environ 60€). C’est une fois rentré à l’intérieur du parc que les choses se sont compliquées. Pour les attractions les plus populaires (Harry Potter pour ne citer que celui-là), pas moins de 3h d’attente étaient nécessaires.
Je ne l’ai appris que plus tard mais des Pass express étaient vendus en supplément afin d’obtenir un accès prioritaire aux attractions (un seul accès sur les attractions spécifiées sur le Pass, et dans un créneau horaire précis pour certaines d’entre elles). Cela peut valoir le coup, si vous ne voulez pas bouder votre plaisir et embarquer sur un maximum d’attractions.
Pour ma part, ça ne m’a pas empêché de passer deux heures dans la file d’attente pour l’attraction Final Fantasy XR Ride, qui était tout simplement grandiose ! Mon conseil serait donc d’investir dans un Pass express en complément du billet, ou d’avoir de quoi passer le temps dans les files d’attentes… Dans tous les cas, soyez mieux préparés que je ne l’ai été et renseignez-vous à l’avance dans les réservations de billets si l’Universal Studios Japan vous intéresse. Avec ça, vous aurez bien de quoi passer toute la journée !
Le Temple Shitennoji
Un peu de spiritualité désormais, avec la visite du temple Shi-Tennoji, l’un des plus vieux temples bouddhistes du Japon. A partir de la gare JR Tennoji, il vous faudra environ dix minutes à pied pour rallier le temple. Par ailleurs, le parc de Tennoji et surtout l’emblématique quartier du Shin sekai (avec sa tour Tsutenkaku, inspirée de notre dame de fer : la Tour Eiffel) sont à proximité, n’hésitez pas à y faire un tour.
Pour en revenir au Shi-Tennoji, l’enceinte est libre d’accès et se fait soit par le portail principal Nandaimon (au sud), soit par le portail Tôdaimon (à l’est) ou bien par le grand Torii de pierre qui donne sur le portail Gokurakumon (à l’ouest). Différents bâtiments se dresseront devant vous mais la bâtisse qui attirera le plus votre attention sera celle située dans l’enceinte intérieure, une magnifique pagode de cinq étages qu’il est d’ailleurs possible de monter.
Au cours de votre visite, vous ferez la rencontre de ces adorables tortues qui peuplent l’étang situé juste devant le pavillon bouddhique. Et si ce n’est pas déjà fait, vous apercevrez également le bassin d’eau, entouré de cerisiers : il n’est pas sans dire que la vue des cerisiers en fleur est de toute beauté. Pour terminer, prenez le temps de visiter le jardin japonais de Gokuraku-jodo, empreint de calme et de sérénité, il vous donnera un avant-goût du paradis sur Terre.
Le temple vaut vraiment le détour et est assez peu fréquenté. Hormis tous les 21 et 22 de chaque mois, où se tient un marché aux puces, qui sera d’ailleurs une bonne opportunité pour chiner et aller à la rencontre des locaux.
Le Sanctuaire Sumiyoshi Taisha
Allons maintenant vers le sanctuaire Sumiyoshi Taisha, l’un des principaux sanctuaires shinto, assez excentré au sud d’Osaka. La Japan Railways ne dessert pas ses environs, il vous faudra donc effectuer une correspondance avec le réseau ferroviaire d’une autre compagnie pour aller jusqu’à la station de métro la plus proche, à savoir Sumiyoshi Taisha de la compagnie Nankai.
En pénétrant dans son enceinte par le grand Torii de pierre, la différence de style par rapport au Shi-Tennoji est frappante : pas de haute bâtisse, tout est relativement construit à l’horizontal et à échelle humaine. Si ce n’est cet immense pont rouge laqué menant jusqu’à l’enceinte sacrée et surnommé le Sorihashi. Surplombant le canal au sein du sanctuaire, des marches permettent de le gravir et ainsi prendre de la hauteur pour admirer les alentours. En vous éloignant, l’élément le plus remarquable sera le reflet dans l’eau du Sorihashi, qui ne fait qu’ajouter davantage de splendeur à ce fier monument.
Je n’ai pas été dans l’enceinte sacrée, celle-ci était fermée lorsque j’y suis passé, cela ne m’a pourtant pas empêché de me promener et de profiter de la beauté des lieux. Ce fut le premier temple shinto que j’ai visité et je n’ai pas du tout été déçu de ce que j’ai pu voir.
Vers d’autres horizons nippons
C’est sur cette dernière visite pleine de spiritualité que je clôture cette première partie du voyage. Gardez à l’esprit que c’est avec mon regard neuf que je partage tout cela, il y a réellement tellement de lieux remarquables à découvrir. Certains me diront sans doute que j’ai raté des visites plus intéressantes mais sur les cinq jours que j’ai passé à Osaka, j’ai pleinement apprécié chacune de mes escapades.
Et puis s’il faut y retourner pour compléter mon carnet, ce sera avec grand plaisir !
Sur ce, je vous attends pour la seconde partie qui sera consacrée à ma visite de l’ancienne capitale, j’ai nommé Kyoto, et bien plus encore !
Cet article est une republication d’un article paru dans l’édition reliée n° 20-21 de Mag’zine, que vous :pouvez toujours aller le lire ici.