L’Attaque des Titans – L’erreur de jugement sur la crise migratoire
Tribune rédigée par Frank Hortvart, docteur en Titanologie à l’université Ehrmich.
La journée du 8 Junius 850 restera dans l’histoire. Car la semaine dernière, l’humanité connut la seconde attaque massive de titans sur son territoire en seulement cinq ans. Et ce alors que nous avons connu une centaine d’années de répit jusqu’alors. Mais il ne fait désormais plus de doutes que la crise migratoire des titans est en train d’atteindre un niveau sans précédent.
De ce surplus migratoire viennent de nombreux problèmes. Le pillage de nos ressources est ainsi un véritable drame pour notre population dont les vivres sont déjà forts limités. Leur venue sur nos terres engendre également une surpopulation inévitable, contraignant des réductions dans denrées fournies aux familles. Enfin, les titans ont fort mal à s’adapter à notre société, amenant de nombreux conflits sociaux comme politiques. Il en va d’un point de vue culturel mais aussi matériel, leur grande taille est de loin inadaptée à nos villes.
La gravité et, surtout, la complexité de ce problème ont amené les population humaines à protester. La situation actuelle est intenable et les murs dressés plus de cent ans auparavant ne suffisent plus à contenir ce fléau. Le rejet semble inéluctable et l’extermination des titans devient une envie de plus en plus présente chez la population. Parce que voilà la solution proposée : renvoyer les titans d’où ils viennent ou, quand cela est impossible, simplement les tuer. Une solution bien radicale illustrant une forte hypocrisie de nous humains. Après tout, cela n’est qu’ignorer le véritable problème. Remettre les titans en dehors de nos frontières est aussi aisé que de cacher la poussière sous un tapis. C’est beau à voir tant qu’on se cantonne aux apparences.
Notre méthode actuelle est peut-être bonne sur le court terme (et encore) mais ne suffira jamais pour l’avenir. Elle demande trop de ressources pour un résultat aussi fébrile qu’éphémère. Il existe cependant une autre manière de faire ou au moins de voir les choses. Plus juste mais surtout plus en accord avec la réalité des évènements. Il suffirait de se demander pourquoi les titans cherchent à venir chez nous ? Une question bien simple qui permettrait pourtant de comprendre la véritable origine de nos problèmes. Les titans ne cherchent pas à pénétrer nos murs par simple plaisir mais certainement pour y trouver une aide, une solution et surement un refuge. Voyez donc la misère qu’ils transportent, venant tout de nu et souvent affamés. Si la chose n’est pas belle à voir, elle est encore moins agréable à vivre pour eux. Ainsi, il me semble évident que les titans cherchent à venir chez nous pour fuir une misère inévitable de là où ils viennent. Ce qui peut alors être fortement compréhensible, chacun luttant bien entendu pour sa survie.
Et de beaucoup me rétorqueront alors leur violence envers nous. Mais encore une fois il faut voir plus loin. Quand cent ans plus tôt les titans commencèrent à venir sur nos terres, notre décision fut simplement d’ériger d’immenses murs afin de les tenir à l’écart. Cela fonctionna pendant un temps mais ces dernières années ont prouvées que cela n’était plus supportable pour les titans. Ils cherchent à tout prix à se réfugier chez nous. Face à quoi nous réagissons par la violence, rejetant violemment et tuant les titans. Ce qui a de quoi faire enrager ces pauvres êtres simplement en quête d’aide et à qui nous offrons simplement une autre misère. De quoi donner naissance à une haine partagée entre les deux camps.
Ma tribune n’apporte pas de solution concrète mais elle amène à une réflexion capitale. Il est important pour nous d’aller chercher le problème à sa racine. Si on se débarrasse de la cause amenant les titans à fuir de chez eux, il est fort probable que l’on se débarrasse également de nos problèmes d’immigration. Jusqu’à présent nous ne faisions qu’ignorer la réalité en laissant les problèmes en dehors de chez nous. Mais on ne peut ignorer la réalité quand elle implique de très nombreuses vies, chez nous comme chez les titans.