The Void et la réalité augmentée
Enter the Void ce n’est pas pour aujourd’hui, désolée Gaspard.
La réalité augmentée, c’est quoi ? Pour certains, ça va faire sonner quelques cloches et, pour d’autres, ça va être le néant intersidéral.
Pas de soucis, on va rapidement faire un topo sur ce concept de oufzor. La réalité augmentée est, grosso modo, une idée de malade sous acide, née dans les sixties : on va créer un monde virtuel que l’on va superposer à la réalité. En gros, avec la réalité augmentée, il est possible de voir un T-rex dans sa chambre sans être complètement défoncé.
(Ou sinon on peut dire qu’on ajoute une dimension à notre perception de la réalité bla-bla-bla… Mais c’est moins drôle, y’a pas de T-rex dans cette version.)
On en parle pas mal de la réalité augmentée, il faut admettre que le concept est foutrement classieux et aussi très récurrent dans la SF. Là, tout de suite, j’vais vous dire que la trilogie d’Iron Man est un excellent exemple. A partir du moment où Tony manipule des données et joue à la balle avec, c’est de la réalité augmentée. Quand Jarvis indique aimablement avec des graphiques que la météo est pourrie, c’est de la réalité augmentée.
Poopidy poopity poop, Jarvis connecte moi à RedTube, plz.
A n’importe quel moment, quand le virtuel est représenté dans le réel, sans distinction possible, et que l’on peut interagir avec, c’est de la réalité ? … Augmentée !
Voilà, là, on est posé.
Alors pourquoi je viens vous parler d’un truc aussi nerdesque qu’un Trekkie en plein marathon des classiques de Star Trek ?
Déjà, j’ai envie de vous dire que c’est grave ce qui va nous pendre au nez avec les Vocaloids. Hé wai, même ici, on en parle. Les concerts holographiques sont un premier pas dans une réalité augmentée. Ouais, juste le premier pas. Pour l’instant, on ne peut pas encore soulever la jupe de Luka et c’est grave triste.
Ensuite, parce que j’ai aussi besoin de vous présenter ces deux génies de la réalité augmentée.
Petite affiche promo du concept de chez The Void. Canon.
Ils ont créé The Void, une boite de réalité virtuelle mais pas que. Par réalité virtuelle; on entend que deux sens sont sollicités et qu’il n’y a aucun rapport avec le monde réel. Seules notre vue et notre ouïe sont concernées (et aussi nos mouvements de tête mais c’est pas un sens). Et donc pour ça, on a l’Oculus Rift. C’est déjà immersif dans le sens où quand vous allez jouer à Silent Hills 2 avec l’Oculus, vous risquez fortement de moins faire le malin devant votre premier Pyramid Head.
Je vous disais donc que, The Void, ce n’était pas que de la réalité virtuelle, oui. Et pourquoi ? Parce qu’ils utilisent un casque de leur propre fabrication qui fonctionne comme l’Oculus. Vous tournez la tête, la caméra in game va tourner ; vous secouez la tête, la caméra va suivre. Mais voilà, on est d’accord, ça n’en fait pas de la réalité augmentée.
Leur matériel sur mesure : combinaison haptique et un casque similaire à l’Oculus Rift
Cependant la force de cette boîte vient d’un délicieux mélange des genres. Avec leur casque et une petite combinaison dotée du retour haptique (vous savez ce truc qui fait vibrer votre manette quand vous écrasez un piéton dans GTA5), ils poussent le truc plus loin.Vous êtes plongés dans un monde virtuel qui est lui-même projeté dans la réalité.
Les gars ont été ingénieux et utilisent des décors réels, couloirs, murets, toiles d’araignées et autres accessoires pour « ancrer » leur réalité virtuelle dans la réalité, pour en faire de la réalité augmentée. Pour dire, ils ont même installé des humidificateurs et autres diffuseurs pour pousser l’immersion jusqu’au bout. Ça sent le pet ? Ça vient pas de moi mais du jeu.
Le décor utilisé puis « numérisé », modélisé et texturé pour devenir décor final du jeu
Les accessoires font également partie intégrante du concept poussant l’immersion jusqu’au vice
Pour faire clair et simple :
-Réalité virtuelle : Je me balade dans le couloir mais je ne sens pas les murs avec ma main.
-Réalité augmentée : Je me balade dans le couloir et OH CACAHUÈTE JE SENS LES MURS, JE SENS DES TRUCS !
Après, ces gens ne sont pas des ingénus tombés du ciel, The Void, c’est James Jensen, un pro des FX qui a bossé, notamment, chez DreamWorks et Sony Pictures. Ken Bretschneider possède juste un parc à thème victorien du nom d’Evermore, les technologies nécessaires et aussi les idées qui vont avec. Rien que ça.
Bref, à eux deux et d’autres artistes talentueux et, un moteur graphique digne de ce nom (on parle d’Unity 5… On n’a pas un Unreal Engine ou un gros CryEngine, mais, entre de bonnes mains, il est très canon !), ils ont créé un colosse dans le monde vidéo-ludique et aussi technologique.
Béwai, pour l’instant, les Google Glass et autres Windows Hololens, c’t’un peu à la ramasse donc bon, en attendant, on a toujours The Void.
Envie de sentir une timide érection flirter avec vos yeux, alors profitez de la vidéo !
Bref, ça donne envie. Dommage, puisqu’en fait il y n’a pour l’instant aucun centre The Void qui soit ouvert. Le premier ouvrira ses portes en 2016, dans l’Utah, et qui sait, avec du bol, on en verra un au Futuroscope d’ici 5 ans. Et puis bon, le matos coûte cher et, question rejouabilité, ça doit être limité (difficulté de créer/assembler les levels et faible durée de vie du/des jeux). Donc, on va dire que c’est cher et qu’on le fait qu’une fois dans sa vie ? En attendant il vous reste toujours l’alternative à 300 € avec l’Oculus Rift DK3 qui sortira au dernier trimestre 2015.