The First Slam Dunk
Paru au Japon vers le début des années 90, Slam Dunk est l’un des mangas de sport les plus populaires au monde et reste aujourd’hui encore une grande référence en la matière.
Pour résumer brièvement l’histoire : on y retrouve Hanamichi Sakuragi un lycéen fraichement débarqué dans son nouvel établissement : Shohoku. Celui-ci peine à se remettre de ses précédentes déceptions amoureuses : sa carrure imposante, son look de « yankee » et sa chevelure rousse extravagante n’y sont pas étrangers. Et pourtant, dès le premier jour de la rentrée, il fait la rencontre de Haruko Akagi, une fille dont il tombe immédiatement amoureux. La lycéenne s’intéresse de près au basketball et Hanamichi va tout faire pour s’attirer ses bonnes grâces, à commencer par s’intéresser lui aussi à ce sport dont il ne connait absolument rien !
Notre turbulent Hanamichi va ainsi semer les graines d’une rivalité avec un certain Kaede Rukawa, prodige du basket ayant lui aussi intégré Shohoku, mais surtout à la suite d’une altercation, il finira carrément par défier le capitaine de l’équipe de basket : rien que ça ! Ce dernier se révélant être nul autre que le grand frère de Haruko.
A titre personnel, je voue une affection toute particulière à Slam Dunk car il s’agit du tout premier manga de sport que j’ai découvert durant mon adolescence et qui m’a en partie motivé à m’essayer au basketball. En France, l’éditeur Kana publiera le manga en 31 volumes entre mars 1999 à décembre 2004. Puis comme un hommage : vingt ans plus tard, en 2019, une seconde édition (dite « Star Edition ») en vingt volumes verra le jour, plus qualitative avec un format de lecture plus grand, plus agréable à lire.
Cela aurait pu en rester là, sans que personne n’ait rien à redire, car très sincèrement : qui s’attendait réellement à voir resurgir une adaptation de Slam Dunk, plus de vingt-cinq ans après la fin de l’anime ?
En août 2021, la Toei Animation annonce officiellement la production du film. Au travers de sa chaine Youtube, le studio d’animation publie une courte vidéo de trente secondes laissant donc entrevoir une disponibilité dans les salles obscures nippones à partir de l’automne 2022.
Ayant découvert l’annonce par hasard au détour des réseaux sociaux : celle-ci réveilla toute la nostalgie de mon adolescence. Les scènes du manga se bousculèrent dans ma tête et quelle ne fut pas ma joie de réaliser que j’allais à nouveau retrouver mon cinq majeur favori. La fin de l’anime en 1996, au terme de 101 épisodes, a très certainement laissé un goût d’inachevé à tous ceux qui suivaient cette adaptation : celle-ci n’étant pas arrivée au bout de ce que le manga proposait.
Le style de Takehiko Inoue n’ayant jamais cessé de s’améliorer au gré des années, on ne pouvait que déplorer l’absence du dernier arc du manga en animation. Et tout particulièrement le dernier match du manga, qui est l’apogée de Slam Dunk en terme d’intensité, de qualité d’écriture et de dessins. Avec plus de deux décennies de retard, « The First Slam Dunk » vient enfin corriger le tir !
La sortie en Asie du film « The First Slam Dunk » en décembre dernier a été retentissante. Au Japon, il a été en tête du box office durant près de six semaines, détrônant par la même occasion le film d’animation « Suzume » de Makoto Shinkai. En France, c’est Wild Bunch Distribution qui s’est emparé des droits de diffusions pour nos salles obscures, avec une date de sortie au 26 juillet 2023.
Pour ce long-métrage, Takehiko Inoue est lui-même à la manœuvre dans les rôles de réalisateur et de scénariste. A noter qu’il n’est pas indispensable d’avoir lu le manga pour apprécier le film. « The First Slam Dunk » prend le parti de nous faire vivre le dernier match du manga, sous le point de vue inédit de Ryota Miyagi, lycéen de deuxième année et coéquipier de Hanamichi (qui est pourtant le protagoniste).
Cette toute nouvelle perspective permet ainsi d’amorcer le film en douceur, en nous introduisant le personnage, au travers de son passé et des évènements qui l’ont poussé à persévérer dans le basket, à se dépasser. On s’y attache, que l’on ait lu ou pas le manga, la première scène nous ancre ainsi dans le film. Elle suscitera d’autant plus l’intérêt des fans étant donné qu’elle donne davantage de profondeur à Ryota, dont malheureusement l’histoire n’est quasiment pas abordée dans le manga d’origine.
Visuellement, si certains s’inquiétaient du recours à la 3D CGI : le film concilie merveilleusement bien les scènes en images de synthèse 3D et l’animation 2D classique. N’étant ni adorateur, ni détracteur de la CGI : je n’ai pas trouvé d’aspects dérangeants dans son utilisation dans le film. Au contraire, les séquences 3D où l’on suit le match sont parfaitement fluides et dynamiques tandis que les scènes de flashback en 2D font la part belle aux personnages et aux paysages. Les expressions des visages sont fidèles au manga, les transitions 2D vers la 3D sont quasi-imperceptibles, rien à dire ce ce côté-là : c’est du très bon travail.
Le film bénéficie d’une bande son de toute beauté, notamment au lors du match où elle accompagne idéalement le rythme effréné de l’action, en nous transmettant toute l’intensité du jeu et la détermination des joueurs.
Je n’ai pas boudé mon plaisir en allant voir le film, qui par bien des aspects s’est révélé très satisfaisant. Je vous le recommande vivement ! J’espère de tout cœur avoir de nouveau l’occasion me replonger dans d’autres manga de mon enfance, de les redécouvrir à travers une adaptation en film ou bien en série anime. Qui sait quelles autres belles surprises l’avenir nous réserve, gardons espoir !