Shigatsu wa Kimi no Uso ; un air de printemps


Titre original : Shigatsu wa Kimi no Uso
Année de produciton : 2014
Durée : 22 épisodes de 25 minutes
Studio : A-1 Pictures
Genres :/drame/amour & amitié/
Auteur : Arakawa Naoshi


A la base, « Your Lie in April » (ou encore « Shigatsu wa Kimi no Uso ») est un manga écrit et dessiné par Naoshi Arakawa. Pré-publié entre avril 2011 et février 2015 dans le Monthly Shōnen Magazine, le titre sera compilé en onze volumes reliés de septembre 2011 à mai 2015.

Nous nous intéresserons ici à la version anime, réalisée par le studio A-1 Pictures et diffusée sur la chaîne japonaise Fuji TV d’octobre 2014 à mars 2015. Sur cette même période, Wakanim en assurera le simulcast pour les pays francophones.

L’histoire

À tout juste onze ans, Arima Kôsei était un pianiste de génie dont le talent lui valut le surnom de « Métronome humain » tant ses performances étaient impressionnantes. De façon machinale, il parvenait à jouer à la perfection n’importe quelle partition de piano, aussi complexe fut-elle. Son enfance entière fut consacrée à cet instrument, sous le strict enseignement de sa mère, qui rêvait d’en faire un pianiste accompli et reconnu.

Endurant au quotidien, punitions et remontrances, il n’aspirait malgré tout qu’à accomplir cet objectif pour ainsi rendre sa mère heureuse. Mais au printemps de ses quatorze ans, il n’est à présent plus que l’ombre de lui-même.

Très affecté par le décès de sa mère, emportée par la maladie, cela fait maintenant deux ans que Kôsei n’entend plus les sons de son instrument, deux ans qu’il n’en joue plus. Lui, qui s’était tant dévoué au piano : il ne lui reste désormais plus rien. Même s’il ne laisse rien transparaître, sa vision du monde est telle une partition de musique : en noir et blanc.

Le jeune garçon peut néanmoins compter sur Tsubaki, son amie d’enfance, qui a toujours été présente à ses côtés et qu’il considère comme sa grande sœur, ainsi que son meilleur ami Watari, capitaine de l’équipe de football et incorrigible dragueur, qui n’en demeure pas moins sympathique. Par le biais de ces deux-là, Kôsei fera la connaissance de Kaori : une fille de son collège à l’humeur joviale, qui s’intéresse de près à Watari.

Ce qu’il ignore c’est qu’elle s’avère être une musicienne de talent, qui au rythme de son violon et de ses interprétations musicales, colore son monde de mille couleurs. Cette rencontre fortuite survenue un jour de printemps pourrait bien changer sa terne vision du monde.

L’adaptation

« Your Lie in April » est le récit d’un pianiste en quête d’identité, l’histoire d’un garçon en mal de confiance dont le regard est tristement rivé au sol. Celui-ci garde un timide attachement pour sa passion : la musique, mais n’ose guère s’y replonger par peur de souffrir. Dès le départ, on saisit le conflit intérieur qui habite Kôsei et on comprend que pour lui, l’enjeu va être de relever la tête et aller de l’avant.

Kaori, l’atypique jeune violoniste, sera l’étincelle dont il aura besoin pour raviver sa passion. Consciente du talent de Kôsei, elle lui demandera de l’accompagner au piano à son concours de violon. L’amour qu’elle porte pour la musique est sincère au point d’émouvoir Kôsei et lui faire ouvrir les yeux. Bien qu’hésitant, il se décidera à lui prêter main forte et se donnera par la même occasion, une chance de se réconcilier avec lui-même.

Ce qui est fort dans l’anime, ce sont les émotions que peuvent dégager et susciter les personnages, par leur tempérament et leur interprétation musicale, très fidèle à leur manière d’être. En tant que soliste, Kaori est rayonnante et insuffle à sa musique son caractère enjoué et passionné.

Tandis que l’hésitation de Kôsei transparaîtra clairement dans sa performance au travers d’irrégularités et de dissonances, qui ne tomberont pas dans l’oreille d’un sourd. Même s’il parviendra à renouer avec le style qui fut autrefois le sien, son traumatisme demeurera présent et représentera le principal obstacle qu’il devra surmonter.

Dans le genre « tranche de vie », la composante essentielle reste les relations entre les personnages, « Your Lie in April » n’échappe pas à cette recette. À tout moment, Kôsei pourra compter sur le soutien de ses amis, qui lui prêteront volontiers une épaule bienveillante. Par ailleurs, sa saine rivalité avec Emi et Takeshi, deux talentueux pianistes de sa génération, l’amènera à se dépasser et prendre conscience à quel point la musique est un bien beau vecteur d’émotions. L’anime prend le temps de développer ces liens, de sorte à accorder une juste profondeur à ces personnages auxquels on s’attache inévitablement.

On nous offre une belle palette de couleurs, tant graphiquement qu’émotionnellement. Dans cet univers coloré aux teintes à la fois chaleureuses et blêmes, on ne peut s’empêcher d’être sensible aux situations traversées par nos héros, passant parfois des rires aux larmes. La réalisation en elle-même est propre et les graphismes réussis, notamment ceux de nos personnages, très expressifs, qui font l’objet d’une attention toute particulière.

Par ailleurs, vous n’aurez pas forcément besoin d’être un féru de musique classique pour apprécier cet anime à sa juste valeur, les vingt-deux épisodes de cette série sont juste un pur bonheur.

Les musiques

La bande son, parlons-en ! Pour un anime s’articulant autour de la musique de conservatoire, c’est clairement l’un des points forts.

Tout au long de l’histoire, on est bercé par ces musiques d’ambiance, qui accompagnent parfaitement les différentes scènes et parviennent à marquer nos esprits. Les performances musicales de nos solistes impressionnent par leur qualité et prennent une dimension magistrale grâce à l’expressivité et la passion qui les animent.

Côté génériques, ceux du début dégagent de l’entrain et de la joie de vivre tandis que ceux de fin arborent un registre plus nostalgique : deux facettes qui décrivent bien l’atmosphère générale de l’anime.

Génériques de début :

Hikaru Nara interprété par « Goose House »

Nanairo Symphony interprété par « Coalamode. »

Génériques de fin :

Kirameki interprété par « wacci »

Orange interprété par « 7!! »

Que retenir au final ?

« Your Lie in April » est une vraie bouffée d’air frais, une brise de printemps qui nous transporte aux sons de ses instruments à cordes. Avec en fil conducteur : la musique, on suit avec un grand intérêt le quotidien de ces adolescents, qui cultivent inlassablement leur rêve et vivent au rythme de leurs émotions.

Tous aussi attachants les uns que les autres, ces derniers brillent par leur passion et leurs prouesses, fruit d’un travail acharné et de longue haleine, mais ô combien récompensé. L’anime délivre un message plein de bons sentiments, qui nous incite en toutes circonstances à nous accrocher à ce que nous sommes, à être en accord avec nous-mêmes et à nous dépasser pour toujours aller de l’avant.

Il s’agit d’une œuvre teintée de rêverie et de bienveillance, à laquelle vous ne pourrez pas rester indifférents : une perle de fraîcheur que je vous recommande chaudement !


Cet article est une republication d’un article paru dans l’édition reliée n° 20-21 de Mag’zine, que vous :pouvez toujours aller le lire ici.



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Ici Lord, « petite main » pour le Mag'zine dans la rubrique Soleil Levant, on m'exploite 48h par jour (oui, oui c'est possible !). La preuve : on m'avait averti que le taff serait rude. Or, un homme averti en vaut deux. Donc 2*24... vous me suivez ?

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