Pénétrez dans le deep web ; Welcome to the Game II
De Hidsad / RyujiDanma · 18 novembre 2025
Ne vous fiez pas à ce titre accueillant, l’invitation Welcome To The Game II n’est qu’un leurre. Au menu, deep web, sites illégaux en tout genre et meurtre programmé agrémenteront ce titre. Vous l’aurez compris, Welcome To The Game II n’est pas un jeu à mettre entre toutes les mains. J’essaierai de vous retranscrire le plus fidèlement possible mon expérience sur celui-ci, mais sachez que certaines captures d’écran seront épurées pour assurer que l’article reste accessible à tous publics.
Welcome To The Game II, désormais raccourci en WTTG2 pour diminuer un peu la verbosité, est la suite de Welcome To The Game (avouez que vous ne l’aviez pas vu venir). Afin de situer un peu le contexte, WTTG est un jeu d’horreur et de puzzle. Vous incarnez un individu qui parcourt le deep web à la recherche de clés, qui lui permettront d’obtenir le code à entrer sur le site de la Red Room. Sur ce site, on y voit des gens paniqués avec un compte à rebours, qui seront exécutés dès que ce décompte devient nul.
WTTG2 suit la même logique, mais il est plus complet que son prédécesseur. Dans le premier opus, la recherche des clés était le cœur du jeu, même si quelques mécanismes en dehors de l’ordinateur demeuraient. Évidemment, comme ce serait trop simple si on vous laissait chercher les clés tranquillement, plusieurs antagonistes chercheront à vous en empêcher quitte à vous assassiner.
Finie votre maison du premier jeu, le second volet prend place dans un hôtel. Vous incarnez Clint Edwards, un journaliste ayant reçu un lien vers le stream d’une jeune femme qui semble perdue et paniquée. Elle explique que des hommes masqués la traquent, mais la connexion coupe avant que celle-ci n’ait pu communiquer ses coordonnées. Votre mission est alors de récupérer huit clés éparpillées sur le deep web, de les regrouper pour former le mot de passe à rentrer sur le tunnel sécurisé et de fournir 250 Dos coins afin d’obtenir la position de la jeune femme.
Pour mener à bien votre besogne, votre meilleur atout sera le mystérieux personnage d’Adam. Vous ne connaissez quasiment rien de lui, la seule information plausible est qu’Adam serait un pseudo assez connu sur le deep web. Les premières interactions avec Adam permettent d’établir le tutoriel du jeu qui est assez simple à prendre à main, mais difficile à maîtriser. Je m’explique: le jeu débute devant l’ordinateur, vous pouvez directement commencer votre investigation en étant connecté à un wi-fi public. Cependant vous risquez de rapidement vous faire surprendre pendant vos recherches illégales par un tiers contrarié par vos agissements. La seconde récolte cruciale à effectuer, qui elle doit être faite sur le long terme, est la collection des 250 Dos coins, qui est une cryptomonnaie.
Il existe deux méthodes efficaces pour accumuler cette cryptomonnaie. La première porte sur les hacks, des événements survenant durant la partie où un terminal s’ouvre sur votre ordinateur, et une série de mini-jeux qui selon votre réussite, déjouera ou confirmera le hack. Si vous achetez au préalable une backdoor hack pour un Dos coin, et que vous contrez le prochain hack, vous piocherez dans le portefeuille de cryptomonnaie du hacker une somme aléatoire entre 20 et 100 Dos coins environ, ce qui est un gros boost pour atteindre les 250.
La seconde méthode est de mettre en place un VPN. Eh non, je ne suis pas en train de vous proposer un placement de produit pour NordVPN. Dans WTTG2, un VPN est une sorte d’émetteur destiné à être posé sur un mur. Selon son signal, rouge, jaune ou vert, il générera plus ou moins de Dos coins de manière continue, mais ce qui signifie que vous pourrez théoriquement atteindre les 250 Dos coins sans bouger de votre chaise (et si personne ne vient vous assassiner entre temps). Ainsi, pour atteindre ce montant, l’idéal est de combiner ces deux techniques.
Pour parcourir les sites du deep web, Adam vous mettra à disposition trois wikis, chacun hébergeant une vingtaine de liens redirigeant vers d’autres sites. Vous ne possédez que le lien du premier, le second étant caché sur l’un des sites du premier wiki, et le troisième étant la résolution de l’énigme « La règle de trois » du deuxième wiki.
Certains sites ne seront jamais accessibles et vous feront par conséquent perdre du temps. D’autres ne le seront qu’à des horaires bien particuliers, et vous devrez parfois attendre afin de les consulter. La logique est toujours la même : deux clés sont sur le premier wiki, et trois clés sur le deuxième et le troisième wikis. Cependant, la véritable difficulté ne réside pas sur l’exploration des sites web. Le problème majeur est le groupe d’individus qui vont chercher à vous nuire.
Prenez par exemple la première partie pour la plupart des joueurs. Si vous restez sur le wi-fi public configuré par défaut, vous devriez pouvoir trouver les premières clés. Or, très rapidement, le SWAT viendra gentiment toquer à votre porte suite à vos visites sur des sites plus que douteux. Un tueur à gages a également été engagé pour vous réduire à néant, et seules vos capacités auditives lorsqu’il crochète la porte vous sauveront la vie.
L’organisation « Noir », ceux désignés par la jeune femme comme revêtant des masques, porteront une attention toute particulière à vos activités et pourront ressentir l’envie de venir vous voir à votre hôtel. L’antagoniste le plus marquant selon moi, est le « Doll Maker ». Possédant un site sur le deep web pour exposer ses pratiques macabres (sachez qu’il porte bien son nom), si vous vous rendez sur son site, il viendra à son tour vous rendre visite, vous menaçant afin que vous lui fournissiez sa prochaine victime.
Il existe potentiellement d’autres antagonistes, mais je n’ai pas encore eu l’occasion de tous les rencontrer. La question qui s’impose est alors: comment éviter ces visites importunes ? La première astuce consiste à mettre à profit les différents wifis présents autour de vous. Un seul réseau ouvert sera présent, vous permettant de commencer l’aventure.
Tous les autres wifis seront protégés par un mot de passe. Pour vous y connecter, vous pourrez acheter avec vos Dos coins des outils de hacks permettant de les cracker. Selon l’algorithme de chiffrement (WEP/WPA/WPA2), les réseaux seront plus compliqués à compromettre, mais il est essentiel de jongler avec les différents wifis afin de ne pas se faire attraper par la police.
Pour l’obtention des clés, il existe plusieurs moyens de parvenir à ses fins. La première est d’acheter une clé manquante contre une somme aberrante de Dos coins, ce que je vous déconseille comme cette cryptomonnaie est le nerf de la guerre pour remporter la partie. La seconde est de chercher sur les sites web en appliquant la méthodologie suivante.
Le premier type de clés sera présent directement sur le site. Pas besoin d’interaction avec le site si ce n’est de visiter la page où elle se trouve. Si vous ne la trouvez pas en le visitant simplement, il est possible que la clé y soit un peu cachée. Pour cela, certains indices visuels sur la page peuvent vous mettre la puce à l’oreille. Dans certains cas, en cliquant sur des mots-clés, des articles ou sur des images, vous obtiendrez un repère sonore qui vous indique que vous avez déclenché quelque chose.
Il est possible que le site ait un peu été modifié, typiquement que la clé ait été insérée sur le titre de la page. Une autre possibilité est que celle-ci ait été enregistrée sur votre ordinateur dans un fichier texte sur votre bureau. La dernière possibilité mais pas des moindres, est que la clé soit cachée en commentaire HTML dans le code source de la page. Pour chacune d’elles, vous aurez la possibilité d’afficher son code source. En effet, certains sites possèdent plusieurs pages (le plus long à consulter en ayant 25!), et ce nombre est toujours fixe pour ledit site. Ainsi, vous aurez tendance à privilégier ceux avec une seule page en premier lieu, en espérant que les codes ne soient pas présents sur les sites à multiples pages.
À titre personnel, WTTG2 me plonge dans divers sentiments. Le premier est le dégoût, puisque je tiens à le souligner, les sites rencontrés portent sur des thématiques généralement peu présentes sur le web normal. Cela peut aller de la vente d’armes au trafic d’êtres humains, en passant par les extrémistes religieux qui nous expliquent que la purification par le feu est la seule solution pour sauver notre monde. C’est pourquoi je tiens à insister une nouvelle fois que ce jeu n’est clairement pas conseillé aux âmes les plus sensibles.
Le second aspect qui s’en dégage est la curiosité. Jusqu’ici, je n’ai pas réussi à terminer le jeu en entier, mon maximum étant de sept clés récoltées pendant la même partie. L’obtention des 250 Dos coins est également assez chaotique, puisque les hacks sont semi-aléatoires. Typiquement, leur probabilité est plus grande lors d’une nouvelle connexion à un accès Wifi, et la connexion/déconnexion de spots Wifi est notamment une technique nécessaire pour le speedrun du jeu, or pour une partie normale, ce n’est pas la technique envisagée. Le montant gagné étant aussi aléatoire, en cas de manque de chance, il n’est pas impossible que vous n’obteniez pas les 250 Dos coins après de multiples hacks.
Il y a aussi un plaisir de re-jouabilité existant, car les codes ne seront pas situés sur les mêmes pages d’une partie à une autre. Avoir ses petites techniques, connaître un peu les sites rapides à consulter et ceux disponibles surtout, il existe tout un protocole qui permet d’optimiser ses chances de victoire et ainsi de sauver la jeune femme.
Même si WTTG2 ne sera pas pour moi un des meilleurs jeux auxquels j’ai pu m’initier, son style est suffisamment obtus pour être remarqué. Pour se remémorer les bassesses de l’être humain, ou simplement pour passer une petite soirée horreur entre amis, WTTG2 saura parfaitement combler ces rôles pour une dizaine d’euros.
Cet article est une republication d’un article paru dans l’édition reliée n° 26-27 de Mag’zine, que vous pouvez toujours aller le lire ici.
