One Punch Man
Titre original : One-Punch Man
Année de production : 2015
Studio : MADHOUSE PRODUCTION
Genres : /action/comédie/epace & sci-fiction/
Auteurs : Murata Yuusuke et One (mangaka)
Durée : 12 épisodes de 24 minutess
« One-Punch Man » est à la base un webcomic scénarisé, dessiné et publié depuis 2009 par le mangaka « ONE » sur son site personnel : https://galaxyheavyblow.web.fc2.com/. Malgré la qualité graphique rudimentaire, proche d’un story-board, le manga en ligne gagne très vite en popularité : le blog de l’auteur dépassant la barre des dix millions de visiteurs, avec en moyenne plus de vingt mille visites par jour. Au moment où j’écris ces lignes, le site totalise plus de soixante-six millions de visites, représentatif du succès toujours plus grandissant de l’œuvre.
Pour l’anecdote, le titre « One-Punch Man » (prononcé « Wanpanman » en Japonais) est un jeu de mots, en référence à un vieil anime pour enfants nommé « Anpanman », mettant en scène un héros dont la tête ressemble à un « Anpan », un petit pain japonais fourré à la pâte de haricots rouges sucrée.
On dénote de manière flagrante un design semblable entre les deux personnages : des protagonistes au crâne dégarni en tenue de super-héros (combinaison, cape et gants…).
Il faudra attendre le 14 juin 2012, pour qu’une deuxième mouture de One-Punch Man soit postée sur le site de prépublication « Tonari no Young Jump » de l’éditeur Shueisha. Fruit de la collaboration entre ONE et Yusuke Murata (le dessinateur d’Eyeshield 21), les planches d’origine ont été entièrement redessinées par ce dernier en vue d’une adaptation au format papier. Dans cette version, Murata se voit octroyer une grande liberté de mise en scène, lui permettant d’exprimer tout son talent d’artiste à travers sa plume : le titre bénéficie enfin d’un rendu graphique digne de ce nom.
Nous nous intéresserons à la série d’animation produite par le studio Madhouse, diffusée au Japon depuis le 05 octobre 2015. A cette même date, l’anime est disponible en simulcast sur Anime Digital Network pour le public francophone. A présent, voyons de quoi il retourne !
L’histoire
« A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ». A proprement parler, cette citation du « Cid » de Corneille n’est pas des plus appropriées pour dépeindre les faits de Saitama. En revanche, elle correspond plutôt bien à son état émotionnel au regard de ses accomplissements. En effet, il n’est pas à la portée du premier venu de terrasser d’un seul coup de poing un monstrueux colosse d’une centaine de mètres, pouvant ravager une ville entière d’un simple revers de la main. Néanmoins, ce n’est là qu’un exploit parmi tant d’autres pour notre héros qui recherche désespérément un adversaire à sa mesure. Pour celui qui se considère comme monsieur Tout-le-Monde et dont le « hobby » est de jouer au super-héros, cette puissance phénoménale est devenue une réelle source de frustration, cela n’a pourtant pas toujours été le cas.
Il faut remonter à trois années plus tôt… Sans emploi, Saitama a alors 22 ans et rentre bredouille d’un énième entretien d’embauche. Il croise la route d’un Homme-Crabe furieux, à la recherche d’un garçonnet un peu trop farceur. Notre héros se retrouvera par la suite nez à nez avec ce garnement et tous les deux seront rejoints par cet Homme-Crabe, bien décidé à mettre ses menaces de mort à exécution. Instinctivement, Saitama ne pourra s’empêcher de venir au secours de ce jeune garçon et arrivera tant bien que mal à triompher de son adversaire. Fasciné depuis son enfance par les super-héros, il réalise alors qu’il veut se consacrer à la défense des plus démunis et non pas finir ses jours, ancré à un travail ennuyeux.
Au terme de trois années d’entraînement, l’ayant doté d’une calvitie bien affirmée, Saitama est devenu fort, tellement fort qu’aucun adversaire ne lui arrive désormais à la cheville. Bien que ses ennemis soient d’une puissance inouïe, un seul de ses coups suffit à en venir à bout. Ses victoires demeurent sans saveur et notre protagoniste s’ennuie dans son rôle de super-héros.
Malgré maintes interventions, ses incroyables prouesses restent inconnues du grand public, personne ne connaît vraiment l’identité de ce héros qui, à de bien nombreuses reprises, a protégé la ville de menaces toutes plus dangereuses les unes que les autres. Toutefois, la force monstrueuse de Saitama n’échappe pas à son ami et disciple, Genos, un cyborg œuvrant lui aussi pour la justice. Ce dernier lui apprend l’existence de « l’Association des super-héros », un organisme gouvernemental en charge de référencer les super-héros ; mais également la seule institution en mesure d’accorder une légitimité et une couverture médiatique à leurs exploits.
Bien décidés, à obtenir la reconnaissance à laquelle ils ont droit, les deux compères décident de s’inscrire au registre de cette fameuse association…
L’adaptation
Vous l’aurez compris, One-Punch Man, c’est un peu comme débuter un RPG au niveau maximal ! On ne se préoccupe pas tant de la santé de notre personnage, on est davantage excité par l’issue des affrontements. Dans notre cas, les monstres succomberont d’un seul coup de poing, c’est certain, seulement, dans quel état finiront-ils précisément ?
J’avoue m’être posé la question à plusieurs reprises : quelles parties de leurs corps exploseront, lesquelles resteront encore intactes ? Bien évidemment, le tout se veut parodique mais c’est un vrai plaisir sadique qui vous guette tout au long de l’aventure !
Les adversaires se succèdent les uns après les autres, sans pour autant inquiéter Saitama. On pourrait croire que cela deviendrait lassant à la longue, cependant il n’en est rien. Les ennemis sont variés et les combats sont un pur régal. Bourré d’énergie, l’anime brille par sa mise en scène et ses phases d’actions très dynamiques. L’humour décalé est omniprésent mais par moment, un air sérieux se dessinera sur le visage de notre super-héros : son expression et son regard en seront d’ailleurs très révélateurs. Ce seront les rares instants où au lieu d’endosser sa casquette comique, notre surhomme au crâne dégarni nous démontrera qu’il peut lui aussi avoir la classe. Car la plupart du temps le chara-design de Saitama sera assez simpliste : la négligence de ses traits n’aura d’égal que sa nonchalance, en contraste avec les personnages et le monde qui l’entoure. Tout cela pour, à juste titre, souligner le fait que notre héros est réellement un être à part dans cet univers.
Arrivera-t-il un jour à trouver un opposant qui puisse rivaliser avec lui ?
Les musiques
L’anime se voit doter d’une bande son très correcte. Le générique d’ouverture est à l’image du personnage principal, tout en puissance, tandis que le générique de fin s’inscrit dans un registre paisible et reposant (quelqu’un a dit soporifique ?!).
Générique de début 1 – « THE HERO !! ~Okoreru Kobushi ni Hi wo Tsukero~ » interprété par JAM Project
Générique de fin 1 – « Hoshi yori Saki ni Mitsukete » interprété par Hiroko Moriguchi
Que retenir au final ?
Pour apprécier pleinement l’anime, il faut garder à l’esprit que One-Punch Man est une parodie du genre Comic de super-héros et manga Shônen. Les phases d’action sont ultra-dynamiques et jouent expressément dans le registre de l’exagération : explosions en tout genre et montagne de débris seront présents à foison.
L’anime suit très fidèlement le déroulement du manga. Même si le scénario tient sur un ticket de métro, la série est loin d’être dénuée d’intérêt. On ne se lasse pas de voir les ennemis faire étalage de leur toute puissance, pour au final se heurter à notre super-héros qui en a manifestement beaucoup plus à revendre.
En plus de l’excellente qualité d’animation, le ton humoristique de One-Punch Man contribue grandement à son accroche. Il s’agit là d’un anime à ne rater sous aucun prétexte !
Cet article est une republication d’un article paru dans l’édition reliée n° 15 de Mag’zine, que vous pouvez toujours aller le lire ici.