My Hero Academia – Entre nouvelle et vieille école
Impossible à rater tant il bénéficie d’une promotion exceptionnelle, My Hero Academia est la nouvelle sortie manga majeure de l’année 2016 après One Punch Man en janvier. Présenté comme l’avenir du shonen, lui valant même le titre d’héritier de Naruto, c’est chez l’éditeur Ki-Oon qu’atterrit la jeune série. Et alors que le troisième va pointer le bout de son nez, le 9 juin prochain, voyons déjà ce que proposent les deux premiers tomes de la série.
My Hero Academia est une série encore jeune, surtout par rapport aux séries auxquelles on semble vouloir la comparer (One Piece et surtout Naruto). Débutée le 7 Juillet 2014, elle fêtera ainsi ses deux ans seulement cet été. Écrite et dessinée par le jeune Kouhei Horikoshi, c’est sa troisième série publiée dans le Weekly Shonen Jump, après Oumagadoki Doubutsuen et Sensei no Bulge. Actuellement, le manga est également adapté en anime par le studio Bones (Soul Eater, Fullmetal Alchimiste Brotherhood, Space Dandy…) et diffusé sur ADN depuis début avril.
L’histoire de My Hero Academia est celle d’un shonen nekketsu des plus classiques. On y suit Izuku Midoriya, surnommé Deku (« bon à rien ») qui rêve de devenir super-héros alors qu’il ne possède pas d’« alter » (de super-pouvoir). Mais sa vie sera bouleversée (wow) quand il rencontrera le plus grand des héros, All Might, et que ce dernier le désigne comme successeur. Izuku pourra alors rejoindre le lycée Yuei, prestigieuse école de super-héros d’où est justement diplômé son idole.
Ce genre d’histoire, c’est du basique vu et revu. Que ce soit pour le grand héros qui se prend d’affection pour un jeune prometteur (Shanks dans One Piece avec Luffy) ou pour le lycée fantaisiste (Soul Eater). Et effectivement, le déroulement des deux premiers tomes ne surprend pas. Mais cela n’empêche pas My Hero Academia d’être très agréable à suivre. Et surtout, l’histoire va vite. Très vite. En seulement deux tomes, le manga nous fait rapidement rentrer dans le vif du sujet, là où l’histoire prendrait bien plus de temps pour s’installer. Et par « rapidement », je n’entends pas bâclé. Le rythme est au contraire bien maitrisé, le manga sachant aller vite mais sans se précipiter. Le récit est ainsi très dense sans devenir indigeste.
Et niveau dessin, My Hero Academia propose déjà du très bon sans encore être excellent. Le trait, frais et particulièrement lisible, use d’une mise en scène simple et légère. Cette simplicité se retrouve d’ailleurs dans les décors, auxquels on pourra par contre reprocher d’être trop épurés. Le chara-design, quant à lui, est tout sauf trop simple. Il est même particulièrement séduisant. Et dans un univers mettant en scène des super-héros aux pouvoirs aussi variés qu’illimités, l’auteur a de quoi se faire plaisir. Certains sont même assez extravagants, comme celui de Backdraft. Et si le dessin de Kouhei Horikoshi est très bon, il possède tout de même quelques (petites) lacunes, notamment niveau agencement de ses cases. Malgré cela, il faut lui reconnaitre de grandes qualités pour les scènes d’action, dynamiques où le trait se fait bien plus prononcé que durant les scènes plus légères.
My Hero Academia ne révolutionne pas le monde du nekketsu. Mais cela ne veut pas dire que ce soit une œuvre inintéressante ou, pire, mauvaise. Ce qu’il a de classique, il l’a surtout de la bonne manière. Il reprend le meilleur du genre mais avec les défauts en moins (et notamment un rythme habituellement très lent, en espérant que cela continue sur cette voie). Il est absurde de vouloir trouver dans deux tomes de My Hero Academia ce que des One Piece et autres Naruto ont construit en plus de 50 tomes.
Pour l’instant, My Hero Academia propose du shonen rudement classique mais extrêmement agréable et prometteur. À voir sur la durée ce que cela va donner. Et le jeune manga a largement les armes pour s’en sortir à (très) long terme.