Le Bureau des Légendes, au cœur de la DGSE.

Bienvenue au « Bureau des Légendes », une série qui a débuté en 2015 sur Canal+ et est écrite/produite par Éric Rochant. Elle comporte un total de cinq saisons pour cinquante épisodes d’une cinquantaine de minutes. Découvrons dès à présent les coulisses de la DGSE.

Une histoire de clandestins

L’histoire se déroule dans un département fictif de la DGSE nommé le « Bureau des Légendes » (BDL). Il y a, en son sein, les agents les plus importants des renseignements français. En effet, ces derniers sont, pour une partie, envoyés sur le terrain (on les appelle alors « clandestins »), afin de recruter sur place, des personnes qui seraient susceptibles d’apporter des informations clefs à la DGSE.

Nous retrouvons Guillaume Debailly (Paul Lefebvre sous « Légende »), alias Malotru. Chaque agent du BDL a comme nom de code une insulte favorite du Capitaine Haddock : Malotru, Phénomène, Moule à Gaufres, Cyclone, Escogriffe, etc., et peu sont les personnes à connaître les vrais noms des clandestins. Notre Guillaume Debailly, donc, rentre en France après une mission de six ans en Syrie. Il semble cependant avoir du mal à se défaire de sa « Légende » et contreviendra aux règles de sécurité de l’agence, notamment à cause d’une histoire d’amour qu’il a vécu là-bas, avec Nadia El Mansour, ce qui va doucement l’amener à jouer un double jeu, avec la DGSE et la CIA.

Ce qui va vite marquer dans la série, c’est sa vraisemblance. Du début à la fin, il n’y a pas une seconde où l’on n’y croit pas. C’est un véritable tour de force qui est fait là. Que ce soit l’intrigue, les rebondissements, le jeu des acteurs, tout donne l’impression de voir presque plus un reportage en immersion, qu’une fiction. La série a d’ailleurs reçu des critiques particulièrement élogieuses, de la première à la cinquième saison.

Le Monde, par exemple, salue « la maîtrise du sujet, de l’interprétation offerte par les acteurs, de la construction rigoureuse des arches narratives et de la gestion des rebondissements », ainsi que le « ton différent et crédible » qu’elle apporte. Au-delà des frontières, le succès ne se dément pas, il s’agit de la série française ayant rapporté le plus d’argent à l’étranger et, le New-York Times ira jusqu’à la classer comme la troisième meilleure série des années 2010, ajoutant qu’il s’agit « probablement de la plus intelligente et crédible au monde ».

Il faut dire que la série a bénéficié de l’appui de la DGSE, on peut d’ailleurs retrouver « BB » (Bernard Bajolet, l’ancien directeur de la DGSE), « BE » (Bernard Émié, l’actuel directeur) et « JYLD » (Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères) au générique.

Une histoire de Légendes

Le Bureau des Légendes est appelé ainsi, car on dit des clandestins qu’ils agissent « sous Légende », c.-à-d. sous une identité fictive, créée de toute pièce par le département. Les agents peuvent rester ainsi jusqu’à plusieurs années « sous Légende » afin de mener à bien leurs missions.

Une « Légende » est une couverture qui est conçue avec beaucoup de minutie de la part du service de la DGSE qui est dédié à cela. L’illusion doit être parfaite. Il faut des comptes de réseaux sociaux crédibles, qui collent avec l’histoire écrite pour la « Légende », des documents officiels : carte d’identité/passeport, billets de transport, papiers médicaux, etc.. Sans oublier un répertoire de téléphone qui fait sens, avec les numéros des proches de la « Légende », un répondeur et des personnes capables de répondre à chacun de ces numéros, sans trahir la couverture du clandestin.

C’est une préparation très importante, car tout le travail de l’agent sous couverture va reposer dessus. Si la « Légende » s’effrite, cela peut mettre un terme à la mission, qui demande généralement des mois, voire des années de travail. Le clandestin doit se faire à son environnement, sonder les personnes qui seraient susceptibles de donner des informations à la DGSE, se rapprocher d’elles, gagner leur confiance, avant de pouvoir les démarcher. C’est un travail de longue haleine qui demande un fonctionnement d’équipe réglé comme une horloge suisse et une confiance totale en ses collègues.

Conclusion

Il s’agit assurément d’une des meilleures séries que j’ai vu jusque là et, certainement, la meilleure série d’espionnage qui soit. J’espère vous avoir convaincu d’aller la visionner car, des séries de cet acabit, ce n’est pas tous les jours que nous en verrons. Comme quoi, l’audiovisuel français est loin d’être mort !

Truc écouté pendant la rédaction de l’article : Mon « flow » sur Deezer et mon ventilateur.


Cet article est une republication d’un article paru dans l’édition reliée n° 25 de Mag’zine, que vous pouvez toujours aller le lire ici.



Rédigé par

Selamat pagi ! Rédacteur en chef du site et accessoirement président de l'association. Passionné de culture et d'art depuis bien des années, pour ne pas dire toujours, j'espère que cet endroit saura titiller votre curiosité ! Attention « Mon langage est composé de 97 kg de méchanceté. »

Vous pouvez aussi aimer...