Black Desert Online ; Un monde, un univers
Salut ! On se retrouve dans ce numéro pour un article jeu-vidéo, qui sera entièrement consacré au MMORPG Black Desert Online (abrégé BDO). Avant tout, mettons quelques trucs au clair pour les néophytes. Black Desert est un jeu de rôle massivement multijoueur, en gros, on y incarne un personnage et l’on joue sur une carte avec des centaines/milliers d’autres joueurs. La particularité de BDO est d’être un monde ouvert type « bac à sable » (sandbox). Il faut comprendre par là, qu’il n’y a qu’une unique et immense carte du monde, que l’on parcourt d’une région à l’autre en continu, sans aucun temps de chargement.
Le jeu est conçu par Pearl Abyss, une société Sud-Coréenne fondée en 2010 par Dae-Il Kim, qui souhaite créer un MMORPG ambitieux, en concevant son propre moteur de jeu capable de gérer des événements de grande envergure. Le pari est plutôt réussi et, Black Desert Online sort en Corée du Sud en 2015. L’année suivante, c’est Daum Game Europe qui localisera le jeu dans nos contrées.
Les présentations faites, entrons dans le vif du sujet !
Plus beau que la réalité
Ce qui frappe tout de suite avec BDO, c’est sa beauté visuelle. Rien que l’éditeur de personnages nous met déjà bien l’eau à la bouche. Bien que complexe à prendre en main, ce dernier permet de faire absolument tout et n’importe quoi. Certains fans ont même réussi à reproduire des visage de personnalités comme Emma Watson ou Michael Jackson. Si vous avez du temps à y consacrer, nul doute que vous arriverez à faire un avatar qui vous ressemblera trait pour trait.
Votre aventure débutera dans le paisible village d’Olvia. Vous serez dès le premier instant, subjugué par la beauté des décors et les détails fourmillants de ces derniers. Ce constat ne s’arrêtera pas là, mais se poursuivra tout du long de votre aventure. De la mer aux montagnes, des plaines arides aux forêts denses, sans oublier le grand désert, jamais vous ne vous lasserez de parcourir ce monde qui, malgré toute cette richesse, sait rester cohérent.
L’immersion est totale, d’autant plus qu’il vous sera possible d’aller presque n’importe où, grâce aux capacités de saut et d’escalade de votre personnage. Cet aspect est également renforcé par le fait qu’il n’existe pas de téléportation dans le jeu. Pour se rendre d’un point A à un point B, il vous faudra nécessairement y aller à pied ou, à dos de cheval. Ce point qui peut sembler contraignant sera vite oublié, tant les ambiances et les palettes de couleurs offertes vous en mettront plein les mirettes.
Mais il n’y a pas que les images qui sont jolies dans Black Desert, sa bande son est également tout aussi soignée. Cette dernière est vraiment bien pensée et, sera un élément essentiel à votre immersion dans le monde. Le contrepoids de tout cela en revanche, est que le jeu est particulièrement gourmand en ressources, il vous faudra un PC ayant une configuration tournant dans les 1.000€ afin d’espérer le faire tourner correctement avec des qualités élevées.
Histoire d’aller plus loin
Le scénario ou plutôt, les scénarios de Black Desert peuvent sembler simples au début, mais se complexifieront rapidement. Vous avez en jeu différents types de quêtes. Celles de l’Esprit Occulte (une mascotte mystérieuse qui vous suit), qui font la grande ligne rouge du jeu, sur laquelle vont venir se coller des quêtes scénarisées (reconnaissables au petit parchemin jaune). Cela forme le noyau dur des récits de l’univers. Il y a bien entendu des quêtes annexes, très nombreuses d’ailleurs, indépendantes de la trame, qui apporteront des récompenses diverses et variées.
Le point fort des quêtes est de réussir à bien exploiter les nombreuses facettes du jeu. Certaines vous demanderont d’aller pêcher un poisson particulier, avant d’aller taper des montres, puis aller fabriquer des potions, afin de pouvoir partir explorer une cité sous-marine. La multitude d’activités possibles étant repris pour les quêtes, ces dernières lassent un peu moins, bien qu’en majorité, on vous demandera de « génocider » les montres de la région où vous vous trouverez.
L’histoire n’était au début pas une priorité pour le jeu, mais, au vu du succès du titre, le scénario s’est très vite étoffé. On le ressent notamment sur les quêtes post niveau 50, bien plus riches que les précédentes. Vous en apprendrez plus sur la géopolitique du monde, ainsi que sur l’Esprit Occulte qui vous suit, ainsi que vous-même (vous commencez le jeu amnésique).
On notera, qu’au-delà des quêtes, chaque monstre, chaque lieu, chaque PNJ (personnage non joueur), dispose d’une description qu’il est possible de retrouver via une encyclopédie en jeu. Il vous faudra cependant parler aux PNJ en question, visiter les zones en question ainsi que taper les monstres correspondant, afin d’y avoir accès. Encore un bon prétexte pour explorer les vastes étendues se présentant à vous !
Le bon, la brute et le truand
Dans BDO, ce ne sont pas moins de 13 classes que vous aurez à votre disposition. Attention toutefois, pas de trinité (soigneur/tank/dps) présente ici. Toutes les classes sont donc des DPS, à une exception ou deux près. Cela aura le défaut de ne pas permettre de contenu JCE (joueur contre environnement) de haut niveau complexe, mais aura l’avantage à tout un chacun de pouvoir être totalement indépendant.
Même si toutes remplissent le même « rôle », elles restent néanmoins variées avec des différences très notables dans leur façon d’être jouées. La Valkyrie va plutôt encaisser les dégâts pour contrer au bon moment, le Musa va esquiver jusqu’à trouver la faille chez son adversaire, tandis que la Magicienne va incanter de gros sorts de zone. Vous ne devriez pas avoir de mal à trouver une classe qui convienne à votre façon de jouer, que vous préfériez le corps-à-corps avec un Berserker ou jouer à distance avec la Rôdeuse.
Gardez cependant à l’esprit, qu’arrivé au niveau 56, votre classe « s’éveillera » et bénéficiera d’une seconde arme équipée, qui lui permettra de bénéficier d’un deuxième arbre de compétences, ce qui renouvellera totalement sa palette de sorts et aura donc une incidence directe sur l’approche que vous devez avoir de votre personnage.
Le gameplay pur du jeu quant à lui, est très dynamique et proche d’un hack’n’slash. Les compétences sont principalement basées sur des enchaînements qu’il faut apprendre à bien maîtriser. Les combinaisons restent malgré tout très intuitives, à base de clic gauche/droit, des touches de mouvement ZQSD, ainsi que des touches Shift, A, E, F et Espace. S + F pour lancer un éclair, Shift + clic gauche pour faire trembler la terre, les combinaisons sont nombreuses.
Le JCE est assez pauvre dû à l’absence de trinité, ne vous attendez pas à des combats particulièrement épiques, il suffit généralement de foncer dans le tas pour tout tabasser, à quelques exceptions près, comme les « boss de monde », ou esquiver sera une nécessité. Par ailleurs, sachez que si les 50~56 premiers niveaux vous paraissent simples et rapides à faire, il en sera tout autre une fois ce cap franchi. En effet, le jeu ne possède pas de niveau maximum. La courbe d’expérience est donc exponentielle et part dans des délires assez énormes, surtout post-60 où des dizaines d’heures à fracasser des monstres seront nécessaires pour gagner un ridicule 0,1% de votre niveau.
Si vous voulez du défi, il faudra plutôt vous tourner vers le JCJ (joueur contre joueur). Mais soyez prévenu, post-56, un seul niveau d’écart aura un impact considérable sur la puissance d’un personnage. La différence d’équipement sera également un facteur essentiel, qui saura à peine gommer la maîtrise d’un personnage par un joueur. Black Desert demande un investissement de temps particulièrement conséquent si vous souhaitez être compétitif, que ce soit en un contre un (en arène ou PK (agression sauvage d’un autre joueur) ou en guerre de guildes.
Les guildes justement, parlons-en, ainsi que de l’aspect social du jeu. Bien qu’étant un MMORPG, Black Desert Online peut être intégralement joué en solitaire, à une ou deux exceptions près. Ajouté à cela le fait qu’aucun échange n’est possible avec les autres joueurs, vous obtenez un truc plutôt hermétique, qui ne favorise pas de jouer en communauté, à part pour les guerres de guildes. Cela est même plus vicieux, puisqu’il en devient carrément handicapant de jouer avec d’autres joueurs dans certains cas. Vous voulez aider votre ami à obtenir son collier en tapant ces montres ? Pas de chance c’est vous qui l’avez obtenu ? Bah votre ami l’a dans l’os, impossible de le lui donner, vous n’avez plus qu’a continuer votre farm, en espérant que la prochaine fois, ce beau collier tombe bien dans les mains de votre camarade. C’est à mon avis, l’un des plus gros points noirs du jeu.
Mais les activités en jeu ne manquent pas ! Si la baston n’est pas votre truc, Pearl Abyss a pensé à vous. Les métiers sont nombreux, allant de la récolte, comme couper des arbres, à la pêche, en passant par l’alchimie ou la cuisine, sans oublier le commerce de ressources auprès de divers PNJ. Et ces derniers également ne bénéficient pas de niveau maximum ! Au passage, une partie de ces activités peuvent s’effectuer en étant AFK (pour « away from keyboard », comprenez par là sans être présent devant son écran). Vous pouvez en effet laisser votre personnage pêcher automatiquement, ou encore confectionner divers mets, sans que vous ne soyez présent.
Et ce n’est pas tout, grâce à un système de point de contribution (que je ne détaillerais pas là, méritant un chapitre rien que pour lui), vous aurez la possibilité d’engager des ouvriers, qui pourront aller récolter des ressources particulières à des endroits précis du monde, si vous les avez bien entendu déjà découvert. Et là, BDO se transforme en mini-jeu de gestion, où il vous faudra faire attention à vos ouvriers, vérifier qu’ils vont au bon endroit faire ce dont vous les avez affecter, ainsi que veiller à ce qu’il ne manque pas d’énergie et donc, les nourrir régulièrement (… avec des bières).
Modèle économique
Aaaah. Parlons des choses qui fâchent. Bon, en soit le jeu n’est pas cher. Il coûte désormais 10€ à l’achat, sans abonnement obligatoire par la suite. En effet, acheter le jeu à 10 balles vous permettra de profiter de l’intégralité du contenu par la suite. Il y a cependant un abonnement premium, qui offre des avantages non négligeables, comme 10 % d’xp supplémentaire, ou encore les taxes de l’hôtel des ventes réduites de 35 à 15 %.
Daum se fait son blé principalement via l’achat de cosmétique en boutique ou d’objets utilitaires. Mais ces derniers ne sont pas donnés. Il vous faudra débourser entre 22 à 34 € pour un costume d’ensemble (qui offre une fois complet 10 % d’xp en plus), 9 à 11 € pour un familier (qui ramasse le butin à votre place), 25 € pour un set de meubles à mettre dans votre maison, ou encore quelques dizaines d’euros pour agrandir votre inventaire et rehausser la limite de poids maximale de votre personnage.
Des choses qui, effectivement ne sont pas obligatoires, mais offre un confort de jeu très conséquent. Après, craquer pour un costume ou deux, ainsi qu’un familier, dans l’année, ne vous reviendra pas plus cher que votre abonnement à FFXIV par exemple. Tout est question de choix et de savoir ce que vous souhaitez.
Faisons le point
Je me suis un peu trop éternisé pour un simple article, il est donc grand temps que je résume l’ensemble de ma pensée. À mes yeux, Black Desert Online est vraiment un bon jeu, non dénué de points noirs, certes, mais qui reste malgré tout selon moi, l’un des MMO les plus complets et riches du moment.
Les points négatifs :
- localisation bancale ; en effet, la traduction est souvent approximative, voire même très régulièrement absente.
- ne prend pas le joueur par la main ; le jeu permet de faire mille-et-une choses, mais ne sera jamais derrière vous à vous aider, il est donc vivement conseillé d’y aller avec des amis qui connaissent déjà bien le jeu, afin de vous épauler au début et ne pas être noyé dans la masse d’informations et de possibilités offertes.
- peu intuitif ; menu pas toujours bien traduit et peu ergonomique.
Les points positifs :
- très beau ; le jeu est absolument splendide, que ce soit au niveau visuel et sonore, je doute que vous arriviez à trouver mieux.
- complet, riche et bien pensé ; BDO permet de faire vraiment tout ce que l’on veut, de l’exploration, aux divers métiers.
- gameplay nerveux ; bien pensé et aisé à prendre en main, vous devriez vite trouver plaisir à jouer l’une des classes disponibles.
Article publié sous le pseudonyme de Esenjin San[gigi]
Cet article est une republication d’un article paru dans l’édition reliée n° 19 de Mag’zine, que vous :pouvez toujours aller le lire ici.