Alys, la chanteuse virtuelle française
Si vous glanez sur le net toute information relative au Japon, vous n’êtes sûrement pas passé à côté du phénomène Vocaloid, des boîtes en carton renfermant un CD donnant des concerts. Bon, comme ça c’est un peu raccourci, j’en conviens ; il s’agit d’un logiciel de synthèse vocale. En outre, il permet de faire chanter un personnage virtuel sur une musique, composée par vos jolies petites mimines, ou simplement déjà existante. Il existe plusieurs logiciels de ce genre mais les plus connus sont les Vocaloid0. Détenus par Yamaha, ils possèdent notamment la très célèbre Hatsune Miku, et quelques autres personnages – une soixantaine – étalés sur quatre générations. Une broutille, n’est-ce pas ? Bien évidemment, ces logiciels sont payants et visent des professionnels dans le domaine de la musique, tout particulièrement les compositeurs. Eh oui, on peut vendre des filles avec deux couettes vertes et un poireau et gagner sa vie avec. Surtout au Japon.
Voilà pour l’introduction, passons maintenant au cœur du sujet !
Je vous ai parlé de Vocaloid, mais à dire vrai, ALYS n’en est pas une. Elle est actuellement en cours de développement – vous pouvez déjà trouver deux de ses démos musicales : Dans mon monde et Avenir. Il s’agit du premier logiciel de synthèse vocale, français, véritablement réussi et ce même au stade de prototype – avec bien sûr de nombreux défauts, mais nul doute qu’ils seront résolus en cours de route. N’oublions pas que la langue française est bien plus difficile à synthétiser que du Japonais, qui est syllabique et donc plus maniable. D’ailleurs, précisons que ces logiciels ne sortent pas d’un champ de fleurs sauvages bercés par des arcs-en-ciel : il y a bien sûr un véritable individu derrière chaque personnage, qui s’amuse à chanter chaque son et chaque syllabe. Il y a des gens qui vendent leurs âmes, d’autres vendent leur voix : c’est le côté Disney de la force. Pour ALYS, c’est Poucet qui a prêté ses cordes vocales ; une française, on s’en doutera.
Il faut préciser que le prototype a été originairement créé par VoxWave, un studio de développement français ! Insérez ici la marseillaise et levez le bras cher patriote : enfin, le pays du vin et du fromage qui sent mauvais, tape du pied ! Si ALYS n’est pas une Vocaloid, elle n’est pas passée loin : en effet, sa parution était prévue dans la génération trois et fut même annoncée en mars 2014. Cependant, son portage fut annulé et le projet fut récupéré par CeVIO, un concurrent de Vocaloid – et beaucoup moins connu. La bonne nouvelle, c’est que le concept et la voix d’ALYS n’ont pas changé en cours de route et, la banque vocale franco-japonaise est maintenue. C’est tant mieux, car de nombreux fans français ont nourris un certain espoir dans ce personnage et se sont attachés à elle. Notons par ailleurs que son chara-design a été créé par Saphirya – encore une française. Vive les bérets et les baguettes de pain (non, ne me lapidez pas, s’il vous plaît !)
ALYS commence tout juste à se faire connaître – et quand on voit que chez Yamaha, on ne connaît tout au plus qu’une dizaine de logiciels sur la totalité existante, imaginez la concurrence. Ceci dit, ALYS s’est déjà fait un nom puisqu’elle a été elle-même détournée – un peu comme les UTAU dérivent des Vocaloid. De même, un concert avait été organisé (puis annulé malheureusement) en France. Tout ça pour un prototype ! C’est quand même encourageant. Espérons que la version finale d’ALYS envoie du poney moustachu par-delà les frontières.
VoxWave a partagé son désir de créer plusieurs logiciels de synthèse vocale parlant Français – et tout ça sans faire des chara-designs de mimes avec des verres de vins. Alors suivons de près les aventures de notre petit prototype français – Stay tunes !