Dossier – FullMetal Alchemist ; Alchimie d’un chef d’œuvre
Qu’est-ce qui fait la qualité d’une œuvre ? Existerait-il une œuvre « ultime » pouvant prétendre à la perfection ? Un questionnement auquel il me semble impossible à répondre, tant la conception de la perfection change selon les individus. Et que notre appréciation d’une œuvre est profondément personnelle.
Cela dit, il ressort dans tout domaine quelques œuvres qui semblent avoir la grâce générale. C’est le cas ici du manga Fullmetal Alchemist. Une œuvre indéniablement culte qui aura marqué toute une génération, voire davantage, et dont la popularité reste encore très forte de nos jours. Mais en plus d’être populaire, elle est largement appréciée d’un point de vue critique.
Je prends pour preuve ses notes sur MyAnimeList (9.14/10) ou Manga Sanctuary (8.90/10) ainsi que les nombreuses critiques de cette œuvre. Bref, il semble bien connu désormais que Fullmetal Alchemist est un manga de qualité. Et nous n’allons pas répéter cela bêtement une nouvelle fois. Ce sera donc tout pour cet article, merci de l’avoir lu à bientôt pour de nouvelles analyses de fond !
Ahem, plus sérieusement, non ce dossier n’est pas terminé. Il ne fait même que commencer. Ce qui nous intéressera plutôt ici, c’est d’analyser plus en profondeur cette œuvre si incroyable. Et donc de voir en quoi et, peut-être, pourquoi elle est devenue à ce point culte. Une question qui orientera notre propre recherche de la pierre philosophale !
Une œuvre à l’univers riche
Pour commencer, rappelons les bases. Fullmetal Alchemist est donc un manga écrit et dessiné par Hiromu Arakawa. Il fut publié du 12 juillet 2001 au 11 septembre 2010 dans le Monthly Shonen Gangan de l’éditeur Square Enix. Le tout pour un total honorable de 116 chapitres compilés en 27 volumes. Du ait de sa popularité, la série a connu de nombreuses adaptations (romans, jeux de carte et j’en passe).
Nous retiendrons en particulier les adaptations animés de l’œuvre, principalement deux séries auxquelles s’ajoutent deux films d’animation sur lesquels nous reviendrons un peu plus tard. Au niveau de l’histoire, le manga est principalement connu pour son interprétation de l’alchimie.
S’il la reprend dans les grandes lignes (manipulation des métaux, mythe de la Pierre Philosophale…), son usage est là réalisé de manière extrêmement concrète. Les différents personnages manipulent l’alchimie au travers de cercles de transmutation et peuvent réaliser de nombreuses prouesses (changer le charbon en or, produire des déflagrations, façonner des projectiles…).
Le tout étant régi par la loi capitale de « l’échange équivalent ». Ainsi, « pour une masse donnée, on ne peut synthétiser qu’un objet de la même masse avec les mêmes caractéristiques élémentaires », pour reprendre l’explication donnée par Alphonse au début de l’histoire. Si cela est simple à estimer pour de simples transmutations (réparer un objet par exemple), cela devient bien plus complexe si on souhaite, notamment, réaliser une transmutation humaine.
Quel est le « prix » à payer pour ressusciter un mort ? Une question sans réponse et qui amène à l’interdiction formelle de réaliser une transmutation de ce genre. Mais c’est justement cette règle qu’ont transgressé les protagonistes, les frères Edward et Alphonse Elric. Leur père ayant quitté leur domicile
lorsqu’ils étaient enfants, et ayant perdu leur mère peu de temps après, ils décidèrent de la faire revenir à la vie. La transmutation fut cependant un échec et le prix à payer fort.
Edward perdit son bras droit et sa jambe gauche, tandis que son frère Alphonse perdit l’intégralité de son corps. C’est dans un élan désespéré que son âme fut rattachée à une armure par son frère, lui permettant de survivre mais lui retirant presque toute caractéristique humaine (trois des cinq sens, ainsi que la faim, le sommeil…).
Face à cet échec douloureux, leur objectif va radicalement changer et deviendra la récupération du corps d’Al et des membres d’Ed. Pour cela, ils chercheront la fameuse Pierre Philosophale, artefact légendaire qui permettrait de réaliser des transmutations comme on le veut.
Pour y parvenir plus facilement, Ed va devenir à seulement 12 ans alchimiste d’État, lui donnant accès à de nombreux avantages de par son statut (moyens financiers, statut social élevé et, surtout, aux recherches les plus avancées sur l’alchimie).
L’histoire de Fullmetal Alchemist part donc sur ces bases assez denses. Auxquelles il faudrait ajouter de nombreux personnages secondaires, comme leur amie d’enfance et géniale mécanicienne Winry Rockbell, ou encore le fier alchimiste de feu, Roy Mustang.
Mais parce que ce serait bien trop long de décrire l’entièreté de l’univers maintenant, et pour en dévoiler un minimum sur l’histoire, on se contentera de ces informations pour le moment.
Auteurs multiples
Derrière chaque œuvre se cache un auteur. Une ici, en l’occurrence la célèbre Hiromu Arakawa. Un prénom légèrement déformé, étant à l’origine Hiromi, et auquel elle a préféré ajouter une consonance masculine de peur que ses ventes ne pâtissent de son statut d’auteure. Dur de dire si cette décision fut
réellement efficace. Par contre, ce qui est désormais certain, c’est qu’elle constitue une des figures féminines majeures dans le monde du manga.
Elle est originaire de l’île d’Hokkaido (nord du japon), où elle fut élevée dans la laiterie de ses parents. Avant Fullmetal Alchemist, elle avait déjà réalisé quelques doujinshi et yonkomas. En 1999, elle publiait le one-shot Stray Dogs. En 2000, elle publie Totsugeki Tonari no Enikkusu, une série de gags sur la période où elle fut l’assistante de Hiroyuki Etō sur son manga Mahoujin Guru Guru. De 2000 à 2006, elle dessine également la (très) courte série Shanghai Yōmakikai en 4 chapitres. Et c’est donc en parallèle qu’elle débute sa série phare Fullmetal Alchemist.
Désormais mangaka aguerrie et reconnue, elle a réalisé d’autres projets, comme Hero Tales de 2006 à 2010 (adapté d’un doujinshi du cercle Dennou Sanzoku Bukando, dont faisait partie l’auteure). Depuis 2006 également, elle dessine un manga autobiographique et (surtout) humoristique sur sa vie et jeunesse intitulé Nobles Paysans en français.
En 2011, elle débute sa nouvelle véritable série originale avec Silver Spoon, une tranche de vie scolaire dans un lycée agricole. Et, en 2013, elle se met à adapter la série de romans d’heroic fantasy Les Chroniques d’Arslân de Yoshiki Tanaka. À noter tout de même que les événements qu’elle arrête dans le manga se situent trois ans avant ceux du roman, ce qui en fait plutôt un préquel qu’une véritable adaptation.
Comme cela fut mentionné plus haut, le manga connut aussi plusieurs adaptations animes. La première date d’octobre 2003 et fut diffusée durant un an, comptant ainsi 51 épisodes. Produite par le studio
Bones, elle est réalisée par Seiji Mizushima, un ancien de la maison que l’on a pu retrouver récemment comme réalisateur de Concrete Revolutio. Au character design se trouve Yoshiyuki Ito, animateur sur
de nombreuses productions (Cowboy Bebop, Vision of Escaflowne…) mais surtout au design des personnages de séries telles que Space Dandy ou, encore, Concrete Revolutio.
Le principal intérêt de cette adaptation est qu’elle prend énormément de liberté par rapport à l’œuvre d’origine. Cela se comprend, puisqu’à la fin de celle-ci le manga ne comptait que 8 volumes. Mais au lieu de faire simplement une fin alternative, l’équipe a eu l’audace de prendre une direction complètement différente, déviant totalement du scénario de base.
Comprenez : l’œuvre a été ici complètement absorbée, formant une toute nouvelle entité et offrant une toute autre interprétation des bases de l’univers posées par Hiromu Arakawa. Ce qui est alors extrêmement intéressant pour une œuvre à l’univers aussi riche. À cela s’accompagne également un film, Conqueror of Shamballa, qui vient « conclure » pleinement cette série.
La seconde adaptation, toujours produite par Bones, date quant à elle d’avril 2009 à juillet 2010, et compte 64 épisodes. Cette fois, c’est Yasuhiro Irie qui est à la réalisation, lui qui était déjà animateur sur la première série (pour l’opening de l’anime et en animation-clé pour le film).
Un animateur qui a réalisé quelques séries, à savoir Kurau:Phantom Memory, Alien Nine ou encore Code:Breaker. Il fut également animateur sur Cowboy Bebop, Macross Plus et…Gochuumon wa Usagi Desuk ka ?.
Au design des personnages, changement également puisque c’est Hiroki Kanno qui s’en charge, poste
qu’il a également occupé sur Yu Yu Hakusho: Ghost Files (une série de … 1995). On notera également le maintien de certains seiyuus de la première série, comme les frères Elric et leur amie Winry. Cette adaptation est la plus fidèle au manga, le reprenant dans son intégralité.
Certains préféreront ainsi l’une ou l’autre version. Mais il est indéniable qu’avoir deux interprétations différentes d’une même œuvre est fortement intéressant. De fait, difficile de dire si l’une est réellement
meilleure que l’autre. Voyez plutôt, et faites vous votre propre avis. Ce sera le mieux.
Un dessin simple mais impressionant
D’un point de vue graphique, Fullmetal Alchemist pourrait s’apparente à un cas d’école. L’une de ses forces est la lisibilité. Pour cela, il est important de savoir bien doser les détails dans son dessin pour
ne pas le surcharger, mais sans le rendre vide pour autant.
Par exemple, avec les décors, ils seront effacés ou représentés plus simplement (un nuage de poussière lors d’une scène d’action par exemple, ou un tas de quelques débris). Au niveau du trait également, ce dernier sera utilisé avec parcimonie et laisse souvent de la place au blanc, préférant jouer sur quelques menus détails ou l’encrage.
Le trait se fait par contre plus intense dans les scènes d’action, et cette différence les rend d’autant plus fortes, nous faisant passer d’un trait bien tracé et uni à des contours beaucoup plus percutants. Ce qui fait qu’on a un manga au dessin aéré, léger, qui ne rebute pas l’œil. Mais sans pour autant négliger les détails, qui sont placés avec parcimonie.
L’autre force du style d’Hirumo Arakawa se trouve dans sa manière de dessiner et concevoir ses personnages. Pour reprendre la description faite précédemment, ils sont majoritairement dessinés de
manière assez simple, mais sans renier les détails. Les traits du visage sont souvent assez simples, voire presque absents sur les plus jeunes et se contentant de quelques rides pour les plus âgés.
Une sobriété qui renforce l’expressivité des personnages. Déjà, dans les scènes plus sérieuses, un froncement de sourcil ou des traits graves apparaîtront avec d’autant plus de force. Mais pour les moments plus légers et comiques, cela s’avèrera être une grande aide. Souvent l’auteure aime dessiner ses personnages avec un visage plus cartoonesque, leur donnant des bouches ou des yeux grossis pour appuyer l’effet comique.
Cela peut même aller plus loin en utilisant des design plus simplistes et grossiers, notamment dans les scènes où Edward s’énerve car on se moque de sa petite taille. Le design d’Alphonse, ou plutôt de son armure, illustre très bien ces qualités. Il est une masse d’acier froide et imposante, et majoritairement
inexpressive. L’armure est de fait fortement détaillée, avec des pics et les jointures au niveau des articulations.
Cependant, l’intérieur de l’armure est constamment masqué (il est coloré en noir en permanence) permettant à la fois de gagner en lisibilité, mais aussi d’appuyer le coté vide du corps malheureux d’Alphonse.
On notera également le bon travail sur les yeux des personnages, puisque ceux de notre armure sont ses seuls moyens d’expression et cela fonctionne à merveille. Le dessin brille également dans les scènes d’action et quelques autres choix plus artistiques. Déjà, l’intensité des combats est bien retranscrite par l’utilisation de traits supplémentaires pour appuyer le mouvement, comme expliqué en introduction.
De nombreux effets sont particulièrement bien trouvés et inscrivent pleinement l’œuvre dans une ambiance unique, principalement en ce qui concerne l’alchimie. Le fait que son utilisation exige de tracer des pentacles aux symboles savants l’inscrit à la fois dans le domaine religieux (on invoque quelque chose, ici une puissance surnaturelle), mais également savante puisque leurs conceptions sont scientifiquement maîtrisées (cela s’apparente à tracer des formules mathématiques).
L’apparition « d’éclairs » lorsque l’alchimie est utilisée, ou la présence de petites marques rectangulaires lorsqu’un objet est transmuté poursuivent cette idée. De même, de nombreux éléments d’excellents choix de design.La représentation de la Vérité par exemple, une forme humanoïde blanche sur fondblanc, seulement décelée parun contour noir décomposé. En termes de dessin, le manga fait bel et bien preuve d’une grande intelligence et dextérité. Les choix de design et artistiques sont savamment faits. Ce qui pourrait ne passembler une évidencetant le style de l’auteure est aéré.
Au passage, sachez qu’elle a publié plusieurs artbook dont deux publiés en France(mais trouvables uniquementen occasion). Si vous souhaitez profiter davantage de son talent graphique, c’est sans doute la meilleure adresse.
Une écriture riche et profonde
Si Fullmetal Alchemist est devenu un manga aussi culte,ce n’est pas seulement pour son dessin mais surtout pour son écriture savamment maitrisée. Son univers fait appel à des références diverses et variées, le tout en les liant parfaitement pour former un ensemble cohérent.
L’alchimie, par exemple, est reprise dans les grandes lignes avec l’idée de transmutation. Mais la mangaka modifie allègrement, pour en faire cette sorte de pouvoir surnaturel que manipulent des scientifiques. De ce côté d’ailleurs, l’alchimie garde son aspect savant. Les références bibliques sont également très nombreuses, que ce soit avecle premier chapitre qui traite d’un prêtre fou contrôlant la population au travers de sa religion.
Mais surtout avec la Vérité, cet être indescriptible qui s’apparente autant à un Dieu qu’à la personnification d’un concept. Là encore, un élément connu (Dieu) est repris par l’œuvre mais adapté à sa sauce. D’autres éléments remarquables sont repris dans le manga tels que les sept pêchés capitaux, à savoir la paresse, l’orgueil, la luxure, la gourmandise, l’avarice, la colère et l’envie. Ils sont représentés par les homonculus, êtres aux capacités surhumaines aux personnalités bien marquées.
À ces éléments s’ajoutent un pays dont le fonctionnement et l’époque rappellent clairement les années 1930. Avec son organisation en pyramide, l’importance de son armée mais surtout que son chef suprême soit un führer ou encore le massacre Ishbal ne peuvent que faire penser à l’Allemagne de cette époque.
Sans oublier évidemment le mythe de la Pierre Philosophale, indissociable de l’alchimie.
Mais tous ces éléments, qui semblent en soi totalement distincts, parviennent à former un tout. Car ils sont intégralement réappropriés, et donc intégrés ensemble. Cette force provient également de la constance de cet univers, qui a un lourd passé, un véritable vécu, avec ses propres légendes (comme celle
de l’homme venu de l’Est qui a amené l’alchimie dans le pays où se déroule le manga).
Et avec autant de thèmes religieux comme sociaux, il va sans dire que le manga brasse large niveau sujets à aborder. Et bingo, il le fait. Combo, il le fait avec brio. Dans les plus évidents, on peut citer la place de la religion, pas nécessairement critiquée mais fortement critiquée. Entre les alchimistes qui se prennent pour Dieu avec leur pouvoir, et des habitants qui voient en lui une figure d’espoir et de guide, quelle place encore lui accorder dans un tel monde ? À l’opposé, le progrès scientifique est régulièrement pointé du doigt au travers de l’alchimie. Quelles sont les limites, principalement éthiques, à la recherche de toujours
plus de savoir et de pouvoir ?
Le massacre Ishbal met lui en exergue brillamment les génocides menés par le régime nazi. Ou bien l’intervention américaine en Irak, c’est selon. Hésitation d’ailleurs permise par l’universalité de cette histoire. Mais cet élément touche également d’autres problèmes toujours très actuels, comme le racisme ou l’immigration de masse.
Enfin, comment ne pas souligner la position de la femme qui est particulièrement bien représentée dans ce manga. D’autant plus que ce n’est pas forcément le cas de beaucoup d’autres œuvres, surtout shonen. Mais attention, ce n’est pas tant une figure de femme prétendument forte qui brille là. Après tout, la figure d’homme fort n’existe pas, alors cela devrait être la même chose pour la femme forte. Ou alors faudrait-il comprendre qu’un homme est naturellement fort à l’inverse d’une femme ?
Bref, ce qui fait briller les personnages féminins de Fullmetal Alchemist est leur caractère naturel. Au
final, mamie Pinako n’est pas nécessairement moins forte qu’Olivia Armstrong (hormis physiquement, cela s’entend).
Des femmes aux caractères souvent bien trempés, mais surtout des figures qui agissent de leur propre chef, se battent et même protègent. Des choses pas si incroyables mais qui s’éloignent déjà pas mal des
clichés habituels de la princesse en détresse notamment. Mais surtout, Hiromu Arakawa le fait avec naturel. Comme je l’ai souligné avant, il n’y a pas à avoir des femmes fortes et c’est ce que fait l’auteure.
Ses personnages féminins ne sont pas spécialement forts – mentalement parlant – en soi, comme Winry et la lieutenant Hawkeye, elles ne le sont pas davantage que la plupart des personnages masculins d’ailleurs. C’est simple, et c’est pour ça que c’est aussi beau.
Quand une vie change le monde
On retrouve cette qualité d’écriture au niveau du scénario et de la narration. Cette dernière est constamment bien rythmée, enchainant scènes d’action, dramatiques ou humoristiques avec aisance.
L’humour fait d’ailleurs partie intégrante de la patte Arakawa, elle qui aime beaucoup à ponctuer ses mangas de petits gags. À tel point d’ailleurs que les volumes reliés de la série sont tous dotés de petits sketchs en fin de volume ou sous la jaquette.
L’histoire en elle-même est admirablement bien écrite également. On suit la fratrie Elric dans sa quête de la Pierre Philosophale, avec les découvertes, affrontements et épreuves qu’elle engendre. Et malgré la multiplication des personnages au fil des tomes, elle reste plutôt simple à suivre avec une narration qui ne perd pas le lecteur.
La façon dont les personnages évoluent au fil du scénario est particulièrement intéressante. La particularité de Fullmetal Alchemist vis-à-vis de la plupart des autres mangas shonen, est que ses personnages évoluent davantage dans leur esprit que leur force. Ainsi, on n’aura pas de « nouvelles formes » ou encore de « nouvelles attaques » comme dans One Piece notamment. C’est par les épreuves qui leur sont infligées, et leurs rencontres, qu’évolueront les différents personnages.
Edward Elric est celui qui en témoigne le mieux de par sa nature de protagoniste. Au fil de l’histoire, il se remettra en question lui et ses principes pour finalement grandir. Ce qui est d’ailleurs joliment illustré par Hiromu Arakawa. L’épisode de Nina est d’ailleurs l’un des plus traumatisants pour notre jeune alchimiste (et les lecteurs), mais aussi le plus formateur.
Le manga véhicule de cette manière un magnifique message qui s’inscrit pleinement dans l’esprit nekketsu propre aux mangas shonen. L’importance de l’amitié et de l’entraide constitue l’essence même de Fullmetal Alchemist. Le tout avec une volonté inébranlable et presque naïve omniprésente. Et c’est ce qui fait la beauté du manga, avec ses personnages profondément humains, très souvent gris, voire gris foncé pour certains.
Et tout ce monde trouvera chacun sa propre finalité à la fin du manga, de manières bien différentes. Ce même pour des personnages assez secondaires, témoignant là de l’importance que leur accorde à chacun l’auteure.
Et avec ses personnages et cette importance de l’entraide, l’œuvre montre comment une seule personne peut être, indirectement, à l’origine de changements conséquents sur le monde. En trouvant sa voie, il aide à ceux qui le suivent à trouver la leur également. Et ainsi de suite. Un effet boule de neige fortement positif qui semble être le pinacle du manga.
En conclusion
On savait que Fullmetal Alchemist était un immense chef d’œuvre, et cet article n’en est qu’une preuve supplémentaire. Hautement maitrisé que ce soit en termes de dessin ou d’écriture, ses qualités ont marqué l’histoire du manga à jamais.
Au message simple et universel s’ajoute une panoplie de personnages attachants, drôles et émouvants. Mêlant avec brio action et humour au sein d’une histoire aux thèmes bien sombres, le manga semble être le paroxysme du shonen et même bien au-delà. Son récit mâture plait aux plus grands, tandis que la beauté de son histoire séduit les plus jeunes.
Ainsi, ce n’est pas uniquement pour ses qualités que l’œuvre est devenu culte à ce point. Mais également pour son universalité. Fullmetal Alchemist semble être la porte d’entrée idéale aux néophytes pour
le monde du manga. Une excellente mise en bouche qui témoigne de tout ce que peut exprimer et transmettre un manga.
Et si tel est alors votre cas, alors maintenant vous savez par quel manga commencer !
Cet article est une republication d’un article paru dans l’édition reliée n° 19 de Mag’zine, que vous :pouvez toujours aller le lire ici.